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Les Arts Plastiques

 

 

 

 

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L'Église de notre temps à l'écoute des artistes en Arts plastiques

 

La rue est un lieu sacré

Interview de Ekaterina Ginguené

 

 

R. Pousseur : Vous m’avez invité à l’inauguration de votre exposition de photos. Il s’agissait d’une série de photos prises sur un chantier qui se trouvait à côté de votre église paroissiale. Pourquoi avoir voulu faire cette exposition dans une église ?

 

Métro - © Ekaterina Ginguené

 

Habitant à Montrouge, en 2009 je suis allée photographier les ouvriers travaillant sur le prolongement de la ligne 4 du métro. Un paroissien auquel j’ai parlé de ce projet m’avait alors proposé d’exposer les photos à l’église. Mais pour avoir accès au chantier, j’ai signé un document qui m’interdisait d’exposer mes clichés donc ça ne s’est pas fait.

 

 

Métro et affiche - © Ekaterina Ginguené

 

Peu après, j’ai commencé à développer le thème du voyage dans la ville.  ’ai spontanément pensé à l’église pour exposer les photographies.  De plus, c’était une manière de rendre hommage au travail des ouvriers qui ont œuvré à la construction du métro.

J’ai inauguré mon exposition intitulée Odyssée Métropolitaine à l’église St Jacques de Montrouge, le 23 mars 2013,  jour de l’ouverture de la station Mairie de Montrouge.

 

 

 

 

 

* Est-ce que des paroissiens ont été heurtés par cette exposition qui n’avait, à leurs yeux, rien de sacré ? D’autres au contraire, étaient-ils enthousiasmés par cette initiative ?

Les paroissiens que j’ai rencontrés lors de l’inauguration ont bien accueilli l’exposition. J’ai eu des échanges très sympathiques.

Par contre, il a fallu un peu de temps pour obtenir la possibilité d’exposer dans l’église. Au début l’équipe pastorale a été un peu étonnée par ma demande. L’église ne leur apparaissait pas le lieu le plus approprié. Il est vrai qu’il y avait des difficultés d’ordre technique. L’église n’était pas équipée pour accueillir pour une exposition photographique.

nsuite, je ne proposais pas, à première vue, un thème « religieux » donc l’équipe s’est demandée pourquoi je sollicitais l’église et non la mairie ou un autre lieu.

Métro et passager - © Ekaterina Ginguené

 

 

Je leur ai expliqué que l’église était un lieu qui me tenait à cœur. Mon projet était mettre en lumière le temps du trajet quotidien et ce sujet me paraissait en lien avec la vie spirituelle.

Finalement l’équipe a accueilli ma demande favorablement. Elle a même commandé du matériel pour pouvoir me permettre d’exposer.

 

 

 

* D’où vous vient cet amour de Paris, car si j’ai bien compris, vous n’êtes originaire ni de France, ni d’une ville, de même vos parents ?

Sol parisien - © Ekaterina Ginguené    Paris est ma ville natale.

     Mes origines Franco-russes trouvent leur source en Provence et en Sibérie, mais mes racines sont ancrées dans le macadam parisien. 

Plus jeune j’ai effectué de nombreux voyages en France et à l'étranger. Mes retours sur le sol parisien me procuraient beaucoup de joie ; c’est sans doute le point de départ de mon inspiration. 

 

 

* Vous parents ont donc semé en vous deux traditions culturelles et religieuses : quelles sont-elles ?

Ma mère est russe, issue d’une tradition de Vieux Croyants sibériens. Ils ne vont pas à l’église et prient chez eux. Mon père est français et de religion catholique.

Baptisée à l’église orthodoxe, je me partage aujourd’hui entre les deux traditions.  Pour moi, c’est la pratique qui change mais le message essentiel, reste le même dans chacune de ces cultures.

 

Reflet parisien - © Ekaterina Ginguené

* Comment faites-vous pour faire cohabitez en vous ces deux sensibilités ?

Est-ce que la création artistique vous permet de rendre fécond cette richesse plurielle que vous on légué votre famille?

 

Pendant un moment j’ai pensé qu’il me fallait faire un choix. Aujourd’hui, je cultive chacune des traditions de mon enfance. Par exemple je fête le Noël français parce que je l’ai longtemps fêté avec ma famille provençale.  Et je fête la Pâques russe car je la fêtais toujours avec des membres de la communauté russe.

Grâce à la création artistique je peux réunir ces deux cultures et les faire cohabiter de manière harmonieuse.

 

Ma vision de la ville est le reflet de ma double culture.

Je dis que mes racines sont ancrées dans le macadam parisien mais la photographie m’a permis d’exprimer mon âme russe.

 

* Les artistes s’expriment plus par leurs œuvres que par des paroles. Quelles photos mettriez-vous sur notre site, photos qui exprimeraient votre vision du monde, de l’humanité ?

"Je prends des photographies pendants mes trajets, en dehors de mes heures de travail. Mon intention est de mettre en lumière l'art du quotidien et les couleurs de la ville, pour tenter de saisir l’âme urbaine.

Je choisis des thèmes qui sont à première vue dénués d’intérêt esthétique (le sol de la ville, les transports en commun, le gris de la ville) pour montrer que c’est le regard porté sur un sujet qui l’éclaire et peut le transfigurer.

 

 

Adresse de son site : http://macadamart.com/fr/

           Cher visiteur, je vous invite à découvrir les différents sujets qui, à mes yeux, participent à la création de l'esprit métropolitain".

Ekaterina Ginguené

 

juin 2013, R.P

 

 

 

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