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Les Bouleversements culturels / Echos de la presse

Décembre 2010

 

Les catastrophes dans le Monde

 

J'ai été frappé par la lecture de deux articles successifs sur le même thème, "catastrophiste", de la fin des temps. Je vous invite à lire ces papiers, ou du moins à réfléchir aux thèmes qu'ils approfondissent. Les deux sont parus dans le Monde, à quelques jours d'intervalle.
Le premier : "le temps des catastrophes" (le monde du 26 mars 2011, page 22) est de Harald Welzer, psychosociologue, chercheur à l'institut des sciences humaines d'Essen. Le deuxième, titré : "le genre humain menacé" a pour avant titre : "il sera bientôt trop tard pour remédier aux catastrophes naturelles et à leurs conséquences sociales et politiques". Il est sous la signature commune de Michel Rocard, de Dominique Bourg, professeur à la faculté des sciences et de l'environnement de Lausanne, membre du comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot, et de Florent Augagneur, qui enseigne la philosophie à l'Institut d'études politiques de Paris. Les épreuves du Japon, un tsunami ravageur venant quelques minutes après le tremblement de terre de l'intensité la plus forte jamais connue par ce pays, suivi de la catastrophe nucléaire à Fukushima, voilà le fait déclencheur de ces articles. Mais ils voient plus large. le réchauffement climatique est porteur de désordres climatiques plus fréquents, et de plus en plus violents : ouragans, changements des courants marins, sécheresses ravageuses ici, et inondations ailleurs comme au Pakistan (300 000 morts) et en Australie. Les conséquences économiques et sociales de ces désordres sont déjà effrayantes, les suites des évènements à venir seront sans doute pires. De toute façon, même si "sortons du nucléaire", n'est pour l'instant qu'un slogan porteur, le recours au tout nucléaire n'est plus possible après Fukushima. Et les ressources alternatives au pétrole, par exemple les shistes bitumineux, s'avèrent d'un coût social et environnemental complètement insupportable. Alors que l'accumulation de gaz carbonique dans l'athmosphère continue, en 2006, le monde a dépassé l'épuisement de la moitié des ressources disponibles en pétrole, même si la crise économique mondiale a retardé la prise de conscience de ce changement radical. "Les prix de l'énergie ne peuvent que s'affoler" (le Monde 3-4 avril)

De son côté, le sociologue allemand souligne un autre désordre social et économique, qui sert de cadre aux secousses géologiques et aux ratés du progrès technique : c'est le creusement d'un fossé inimaginable avant notre temps entre une petite tribu de gens extrêmement privilégiés, et une foule de plus en plus nombreuse de pauvres de plus en plus misérables. Certains privilégiés auront les moyens de se protéger, les masses de pauvres subiront la catastrophe. Voilà qui invite à prendre encore plus au sérieux le spectre menaçant de la tyrannie évoqué par Michel Jonas, cité par Michel Rocard.
          Le bref rappel des commentaires de ces deux articles, nous invite à prendre en compte, humainement et dans la foi, les avertissements qui sont lancés. On ne peut se contenter de dire qu'il y a toujours eu des craintes millénaristes (en l'an mille, des illuminés annonçaient la fin du monde), et des dénonciations effrénées du progrès technique, les voitures à essence, les locomotives à vapeur ont été dénoncées comme portant le feu partout. Les auteurs qui s'expriment ici sont pondérés, donnent des faits vérifiables et des estimations raisonnables. Et pourtant ils prédisent des catastrophes, sauf à inviter l'humanité à opérer des changements radicaux, en faveur du respect de l'environnement, d'une économie sur de nouvelles bases plus solidaires et radicalement économes en énergie.

           Je ne me situe pas seulement à ce niveau, ou déjà l'appel à la charité est  évident. Le monde est confié par Dieu aux hommes pour qu'ils en soient des intendants actifs. Je souhaite également me poser la question de la fin des temps annoncée ici avec une force inhabituelle. Dans le discours biblique, l'apocalypse dépeint la fin des temps, en deux aspects, la venue en gloire du Seigneur à qui tout est remis pour louer le Père, et, en contre point la grande catastrophe, où le monde ancien disparaîtra.
          Pour en rester au niveau du regard humain, penser le temps des hommes et de l'univers comme fini, avec un terme relativement proche, voilà un changement d'état d'esprit crucial. Les générations qui nous suivent seront encore plus concernées, mais déjà ces considérations nous invitent à une conversion, un retournement complet de perspectives et de comportement,  avec des conséquences politiques, économiques et sociales radicales. Au plan de la foi, nous avons désormais moins à nous interroger sur la création "Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre" Genèse 1, 1, point de départ et présence continue du Créateur  dont nous contemplons la beauté de ses oeuvres "Mon Dieu que tes oeuvres sont belles" dit le cantique, que sur le terme de cette création : urgence vitale pour l'humanité, et donc pour chacun à son niveau, appel à la foi  "Viens Seigneur Jésus": "Marana tha" (Apocalypse 22, 20)

Avril 2011 - Gilbert

 

 

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