A l'écoute de la danse, du théâtre, des arts de la rue...
Promenade et méditation en Val-de-Marne
autour de
quelques œuvres monumentales
de l’espace public.
Que fait l’œuvre ?
L’œuvre me fait…
Je n’entre pas en elle
mais elle me travaille.
Elle est là offerte
pour lui donner sens.
Je deviens pourvoyeur de sens :
Je deviens créateur.
Qui fait l’œuvre?
Claude Gourdin
Par leurs œuvres, des artistes nous disent l’homme, sa vie, sa condition. Souvent la création contemporaine dérange. Elle questionne nos habitudes de voir et de penser. Nous vous invitons à un nouveau regard, une nouvelle écoute.
Terre plein à l’ angle des rues Barbes -Thorez - Ivry - œuvre de Claude Viseux ( Nocturlabe)
Claude Gourdin et Jacques Faujour
Oser la rencontre au festival d'Avignon
Chaque année, à Avignon, des centaines de troupes de théâtre et des milliers de passionnés de créations artistiques mettent à nu l’homme, cet être ambigu capable du meilleur comme du pire. Avignon se transforme ainsi en une terre de découvertes et d’étonnements, de rires, de dérisions et de pleurs… au risque de devenir terre d’affrontement.
Le Père Chave, présent à ce festival au nom de son Eglise diocésaine depuis quelques quarante ans, raconte dans Avignon, Terre de rencontres combien cette cité a risqué plus d’un fois de devenir une terre d’affrontement entre le monde de la culture et l’Eglise. Dans ce livre, il témoigne combien a été difficile et quelques fois périlleux de faire d’Avignon une terre de rencontre entre ces deux mondes : « Après coup, je vois bien à quel point il aurait été vain de répondre à la polémique par la polémique, même quand elle paraissait injuste. Sur un fond de contentieux historique entre l'Église et le théâtre, bien symbolisé, hélas ! par l'affaire de la mort de Molière… sur un fond de malentendu chronique entre l'Église et la modernité… sur un fond d'ignorance mutuelle entre l'Église et la création artistique actuelle… il fallait oser la rencontre avec confiance, avec bienveillance. Cela s'est avéré un chemin de rencontres et d'échanges autrement fructueux. Sans se laisser trop effaroucher par les chocs reçus, il fallait entendre battre le cœur de ces hommes, de ces femmes du Festival ; et se laisser toucher. Il fallait accepter de reconnaître dans leur questionnement, si souvent agressif, dérangeant, une sorte de scandale, l'expression d'une souffrance secrète, la dénonciation de ce que j'appelle des "maladies de la foi". N'est-il pas étonnant que ces "maladies" nous soient renvoyées avec tant de force par des hommes "de l'extérieur" ?… N'est-ce pas grâce à eux que nous sommes contraints de les prendre en compte plutôt que de les passer pudiquement sous silence ?… Dans la Bible, il arrive que les prophètes soient des païens. Dans les évangiles, la qualité de confiance rare qui émerveille Jésus est celle d'un officier romain venu d'ailleurs, et non d'un frère juif. Le mystère de l'homme nous déborde de toute part, comme le mystère du Christ ; le monde actuel attend peut-être de nous ce genre d'humilité dans la foi, et notre foi elle-même pourrait en être revitalisée. » (p.84)
Alors que le monde culturel est en plein bouleversement et que l’Eglise se pose la question comment être en dialogue avec ce monde, le témoignage du Père Chave se révèle avoir une dimension prophétique.
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