Notre Foi renouvelée / Réaction d'internaute
Et il paraît que les jeunes n’ont plus de points de repères
Une communauté francophone m’a invité à préparer une quarantaine de jeunes à leur profession de foi, leur confirmation et à passer une soirée avec 15 jeunes qui participent à l’aumônerie du Lycée français. Ne connaissant pas ces jeunes, j’ai voulu d’abord les interroger sur l’idée qu’il se faisait de Dieu, ce qu’il trouve de fort chez les autres et en eux, ce qu’ils souhaitaient changer dans le monde et qu’ils attendent de l’Esprit-Saint. J’ai été surpris de la richesse de leurs réponses. En voici quelques extraits.
Quelle idée te fais-tu de Dieu ?
Dieu est celui qui pardonne. Aussi, quand des amies se sont disputées, je les ai réconciliées.
Dieu nous aime avec nos défauts. Il nous défend. Il voit notre bon côté.
Je ne sais pas vraiment l’idée que je me fais de Dieu mais je pense qu’il est différent des images que l’on nous donne de Lui.
Dieu est vérité mais je n’ai pas de mots pour le décrire.
Dieu est quelqu’un que je connais parfois. Je l’aime quand j’ai de la chance et de la gaieté. Je me demande si il existe quand je suis misérable. Un jour, je me suis dis que je l’aime sans le voir.
Je me fais l’idée que Dieu est un homme indulgent, aimable et qu’il était prêt à se sacrifier pour le bien des autres et du monde. Penser à Dieu ainsi change ma vie.
Pour moi, l’homme et l’amour sont inséparables. Dans mon école, il y a beaucoup d’amour mais quand des camarades ne s’aiment plus, j’essaie de les réconcilier pour que l’amour dure. Dieu aime que l’amour dure. Aussi, il essaye que notre amour soit solide.
Je pense qu’il est bon et généreux mais je pense surtout que des gens le dégradent dans des films et des images. Je ne trouve pas cela correct envers ceux qui croient en Lui.
Comment découvres-tu que tous ceux et celles avec qui tu vis ont une lumière en eux ?
Il est difficile de décrire les qualités de ceux que j’aime car c’est pour cela que je les aime. Il m’est aussi difficile d’accepter mes qualités et mes défauts. Quand on me complimente, je souris puis quand on ajoute un ‘mais’, je m’attriste. Bien sûr, je l’accepte mais c’est difficile.
Je découvre le bien chez mes amis en communiquant tout simplement avec eux. On se parle des problèmes qu’il y a et on essaie de les régler. Nous parlons aussi des choses bien qui nous arrivent. C’est comme cela que je les découvre mes amis. C’est important pour moi de communiquer ainsi.
Je découvre le bien chez mes amis surtout en les écoutant et en leur donnant des conseils quand ils en ont besoin. Je découvre le bien chez mes amis aussi en voyant comment ils écoutent.
Quelle est ta qualité principale que tu peux faire vivre pour changer le monde ? J’ai été étonné que beaucoup d’entre eux ne s’étaient jamais posé la question. Un des jeunes pensait qu’il n’avait rien de fort en lui et pourtant, à 9 ans il a demandé le baptême et est resté fidèle à sa requête malgré de nombreuses difficultés rencontrées. Quelques lycéennes ont résumé ainsi leur réflexion pour les partager aux confirmands.
Nous avons souligné qu’il était important de prendre du temps pour réfléchir à ce qui se passe dans nos vies. Une d’entre nous a témoigné que tous les soirs, avant de s’endormir, elle repensait à sa journée pour prendre conscience de ce qui avait été des moments de joie, de paix et ce qu’il fallait améliorer dans sa vie.
Certains ont mis sur la table une grosse difficulté : la dispute en famille et avec les amis. En réfléchissant, nous nous sommes dit qu’il était important de savoir défendre nos opinions, notre territoire (certains pensaient à leur chambre). Les parents qui nous accompagnent nous ont dit que cela était important dans le monde d’aujourd’hui car tout se banalisant, on risque de ne pas penser par soi-même mais de répéter et qu’il était compliqué de se défendre au travail. Nous nous sommes dit que se disputer nous permet de grandir mais qu’il fallait se battre contre soi-même pour qu’il n’y ait pas de méchanceté en nous.
Finalement, chacun d’entre nous portons en nous une lumière, une force bien à nous. Nous avons quelques fois du mal à en prendre conscience. Nos amis et nos parents peuvent nous aider à la découvrir en nous. Cette force peut faire grandir la justice, la paix, l’amour dans notre lycée et collège, dans nos familles, avec nos amis…
Quelques fois, on ne s'aime pas soi-même. On ne peut pas changer du tout au tout. Il faut s'aimer car sinon on ne peut pas avoir confiance en soi.
Qu’as-tu envie de changer dans ta vie ? Que fais-tu de beau pour les autres ? Et les autres pour toi ?
Je suis allée en voyage, les habitants de ce pays m'ont accueilli très généreusement et ceci nous donne envie de les respecter.
J’aimerais qu’à l’école, il n’y ait plus de discriminations : je connais un enfant qui est très malheureux et même mes amis se moquent de lui. Moi, je ne trouve pas cela drôle. Au contraire, cela me donne encore plus envie de l’aider. Il n’y a pas très longtemps, je l’ai invité chez moi et j’ai joué avec lui. Je lui ai parlé des choses qu’il aime bien. Mais je sais qu’il faudra plus que moi pour le consoler.
Qu’est-ce que tu attends de l’Esprit-Saint ?
Je pense que c’est plutôt lui qui attend quelque chose de moi. Il attend de moi que j’aide les personnes autour de moi en cas de besoin, que je fasse en sorte que la paix règne autour de moi, surtout à l’intérieur des personnes que je connais, que j’envoie beaucoup d’amour autour de moi, mais surtout que je passe un message qui rappelle à tous les hommes qu’une flamme en eux peut se réveiller à tous moments. Pour cela, il suffit de comprendre le monde. En fait, je pense qu’il attend de moi que je me confie à lui pour qu’il m’aide moi aussi à comprendre le monde.
En écoutant ces jeunes, j’ai découvert que leurs points de repères n’étaient plus les mêmes que les nôtres. Il m’a fallu repenser les interventions que j’avais préparées. Ce qu’il y a de fort, de juste, de recherche en eux devait être accueilli, reconnu et grandir à la lumière des Evangiles.
Août 2012 Un internaute.
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