L'Église de notre temps à l'écoute des artistes en Arts plastiques
Exposition : Sébastien Bayet
Actuellement, à la fondation Bergé à Paris, nous avons pu visiter une exposition d’œuvres anciennes et modernes rassemblées autour du thème ‘La vanité’ Le commissaire de l’exposition la présente en posant cette question : ‘Mort, que me veux-tu ?’, question qui nous taraude tous.
Le centre Pompidou vient d’exposer les œuvres de Lucian Freud. Le petit fils du père de la psychanalyse a peint notamment des vieillards, personnes marquées par la mort qui approche et les épreuves de la vie. Comme le photographe Serrano exposé à la fondation Bergé, Lucian Freud réussit à laisser transparaître une lumière intérieure qui est allumée au fond de chaque être, quelque soit sa condition. Vieillir tout en continuant à éclairer le monde : quel nouveau regard sur les vieillards ! Appréhender la mort comme la mort de la vanité pour pouvoir vivre pleinement, quelle vision étonnante de la vie !
Ces deux expositions illustrent le rôle des artistes contemporains : ils expriment ce qui bouillonne en eux et dans le monde et ouvrent des portes là où les hommes d’aujourd’hui se buttent à des murs qui peuvent se dénommer ‘vieillesse’ et ‘mort’.
Faire référence à ces immenses artistes pour présenter l’exposition à Saint-Quentin de Sébastien Bayet n’est pas anodin car cet artiste fait la même démarche que Serrano ou Lucian Freud. En effet, en entrant dans cette exposition, le visiteur doit passer sous une de ses œuvres : une croix. Placée à l’entrée de l’exposition, elle obstrue le passage. Celui qui la regarde remarquera qu’il n’y a pas de crucifié. Cette gène et cette absence ne font-elles pas naître une question posée au visiteur : « Aujourd’hui, qui vois-tu crucifié sur cette croix ? » Quelque soit la réponse, le visiteur ne peut pas entrer dans l’ex
position sans être dérangé profondément par la question que pose cette croix.
Le regard du visiteur qui entre dans l’exposition est aussi attiré par une peinture : celle d’un squelette à genoux. Cette personne dépouillée de tout, peut être revêtue de n’importe quel habit confectionné par des peuples de cultures différentes. Ce squelette est dans une attitude de quête spirituelle ou de prière.
Cette œuvre elle aussi, interroge le visiteur et sollicite son imagination : « En regardant ce tableau, à qui pensez-vous ? »
Sébastien Bayet nous ouvre au monde en nous provoquant à aller au fond de nous-mêmes.
R. Q.
