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Visionnaire de l'invisible
Le Cinéma

 

François Truffaut, l’homme qui aimait les films

La nuit américaine
Réalisateur : François Truffaut
Sortie : 1973


La nuit américaine

    «Un tournage de film ça ressemble exactement au trajet d'une diligence au Far West. D'abord, on espère faire un bon voyage et puis, très vite, on en vient à se demander si on arrivera à destination.» La Nuit Américaine est le récit d'une grande aventure où des hommes et des femmes (techniciens, acteurs, producteurs) associent leurs savoir-faire pour créer le cinéma cet art du vrai et du faux dont on découvre les coulisses.

Présentation du film par François Truffaut: " "La nuit américaine" prend pour sujet le tournage d'un film... et comporte deux histoires : L'histoire personnelle qui relate les aventures de l'équipe d'un film : cinq acteurs et actrices et quelques techniciens; leurs disputes, leurs réconciliations, leurs problèmes intimes, tout cela mêlé à un travail commun limité dans le temps et dans l'espace, le tournage d'un film intitulé : "Je vous présente Paméla".

L'histoire du film de fiction : le sujet du "film dans le film" (Je vous présente Paméla) est emprunté à un fait-divers anglais : un jeune homme, récemment marié à une jeune Anglaise, vient sur la Côte d'Azur présenter son épouse à ses parents. Le père du jeune homme tombe amoureux de sa belle-fille et s'enfuit avec elle." La presse généraliste accueille avec un enthousiasme quasi unanime le long métrage de François Truffaut, chronique d’un tournage de cinéma dont Truffaut lui-même interprète le rôle du réalisateur.

                    Le film est présenté au Festival de cannes 1973. Il est, pour beaucoup, l’heureuse surprise qui « efface d’un seul coup la morosité d’un festival qui s’était mis à ressembler dangereusement à une convention de marchands de chaussures » (Henry Chapier, dans Combat). L’œuvre est cependant présentée hors compétition, ce qui suscite remarques et interrogations. Les journalistes ont bien compris que « François Truffaut ne voulait pas concourir avec un film sur le cinéma » et qu’il « obtient [donc] le plus gros succès et le plus grand échec de sa carrière » (France-Soir), car privé au final d’une Palme qu’il aurait largement mérité

La presse considère retrouver avec La Nuit américaine un grand François Truffaut : « ce film est un des plus touchants de sa carrière » et le « meilleur depuis Jules et Jim », selon La Croix, « le meilleur film de François Truffaut » pour Le Canard Enchainé, « le plus beau » pour Combat, celui où « toutes les qualités de François Truffaut [s]’épanouissent » et pour L’Education, « le vrai François Truffaut des 400 coups, de Jules et Jim et de Baisers volés, celui qui met son intelligence et son art au service de son cœur » (France-Soir). C’est le mot « amour » que l’on retrouve le plus souvent à propos de La Nuit américaine. « Le Truffaut ? J’ai aimé », déclare sans aucune réserve Guy Teisseire dans L’Aurore, parlant même de « coup de foudre » et de films qui « vous ôtent l’envie de critiquer ». « Pas de critique ! » non plus pour La Croix. « Film d’amour », pour Le Canard enchainé, Les Échos, Le Monde ou L’Humanité, l’œuvre est « d’abord et surtout une histoire d’amour » et Truffaut décrit comme ayant une « aventure passionnelle » (France-Soir) ou une « passion amoureuse » (Le Figaro) avec le cinéma.

                    Les critiques insistent bien sûr sur la peinture inédite des coulisses du cinéma, un des aspects principaux et originaux du film, en commençant par expliquer le procédé dit de la « Nuit américaine » qui a donné au film son titre, « procédé de tournage des scènes nocturnes en plein jour, à travers un filtre cendré » (définition d’Henry Chapier, dans Combat). Guy Teisseire, dans L’Aurore, considère que le film « démonte la mécanique d’un tournage », et L’Éducation que « jamais “l’envers du décor“ n’a eu un sens aussi évocateur qu’ici », tout en dévoilant pour ses lecteurs la quasi-totalité des techniques et péripéties de tournage que l’on peut voir dans le film. Pour autant, personne ne juge le film ni comme trop « technique », ni comme un documentaire. Il permet plutôt de mettre en lumière « quelques aspects de la mythologie des studios » (L’Humanité). Mais ce « n’est pas pour autant un film passéiste, il voulait simplement (…) un retour sur les splendeurs et les misères d’un art qui semble aujourd’hui s’orienter vers une fabrication trop industrielle. » (Combat). La Nuit américaine, un « film dans le film » dont les journalistes tentent par ailleurs d’expliquer le principe. Témoignage Chrétien s’applique à expliquer cette mise en abîme de la création aux moyens d’une boîte de fromage « sur laquelle on voit une vache rigolarde qui porte en boucles d’oreilles une boîte de fromage sur laquelle on voit une vache rigolarde qui… (…) C’est un peu cela, La Nuit américaine. »

                    Au-delà, le film est vu comme une réflexion sur le cinéma et la création, en référence à de grands maîtres. Guy Teisseire convoque Fellini, en considérant que La Nuit américaine dépasse de loin tout ce qu’on a tenté de montrer sur le cinéma, Huit et demi y compris » (L’Aurore). Henry Rabine dans Le Nouvel Observateur, tout comme La Croix, cite Pirandello, mais également Lubitsch et Jean Renoir, « celui de La Règle du jeu, et plus encore celui du Carrosse d’or ». Cette entreprise de « démystification » du cinéma est toutefois jugée positivement par la critique, qui considère que le réalisateur a réussi à dépasser cette problématique. contraire ». Et Henry Chapier de considérer aussi qu’« à partir de cet artifice (…), on pouvait craindre une démystification du cinéma. Or, étrangement, c’est tout le contraire qui arrive, la poésie s’installant au beau milieu du carton pâte des faux décors, des scènes mal jouées et reprises à l’infini. » (Combat) Les critiques sont donc beaucoup à crier à un « miracle de l’art pur », comme Louis Chauvet dans Le Figaro, et finissent aussi par considérer que « Truffaut préfère le cinéma à la vie », formule reprise plusieurs fois – par le réalisateur lui-même.

                    Enfin, les journaux mettent à l’honneur des acteurs « visités par la grâce » (Combat). Car le film est considéré aussi comme « une histoire de comédiens » (La Croix), avec une mention spéciale à Jean-Pierre Aumont et Jacqueline Bisset (« acteurs marqués par Hollywood » pour Monique Pantel dans France-Soir), Valentina Cortese, mais aussi bien sûr à Jean-Pierre Léaud, souvent considéré comme le double de Truffaut à l’écran, mais qui, peut-être avec la présence de ce dernier dans le film, devient « supportable » pour Le Canard Enchaîné.

 

Jean-Claude D’Arcier - Novembre 2014

 


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