Page de synthèse sur La Foi vécue en Église


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Pourquoi la prière eucharistique ne s’adresse-t-elle pas à Jésus ?


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A sa suite, Jésus envoie ses disciples révolutionner le monde






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La Foi vécue en Église


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Foi vécue en Église,
L'Eucharistie

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

8 - Les paroles de Jésus ‘Ceci est mon corps, prenez et mangez.’ a provoqué une ‘’révolution’’ culturelle et spirituelle.

 

 Prologue
Vers le 1er chapitre
 Vers le 2ème chapitre
 Vers le 3ème chapitre
 Vers le 4ème chapitre
 Vers le 5ème chapitre
 Vers le 6ème chapitre
 Vers le 7ème chapitre

 Vers le 9ème chapitre
 Vers le 10ème chapitre

 

-1ère partie

 - Mourir fait peur.  Comme le dit un vieux dicton : « Tu entres, tu vois et tu sors. » Mais pour aller où ? Nulle part ? Comment Jésus a-t-il a abordé sa propre mort ?

De la série Métro d'Ekaterine Ginguené

- Chaque année, Jésus et ses disciples ont sûrement commémoré ensemble la sortie d'Égypte, la naissance d'Israël en tant que peuple : cette fête que les Juifs appellent la Pâque. Ils ont mangé ensemble la chair rôtie d’un agneau avec des pains sans levain et des herbes amères rappelant l'amertume des Hébreux réduits en esclavage, et quatre coupes de vin (ou de jus de raisin), en s’accoudant sur le côté gauche "comme des hommes libres", pour fêter joyeusement cette initiative de Dieu. Cette année-là, Jésus décide de se rendre à Jérusalem pour commémorer la fête de ‘Pessah’ qui est l’une des plus importantes dans la religion juive. Les disciples demandent à Jésus : « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? (Mt 26,17) et Jésus leur indique la marche à suivre. Pour l’homme juif qu’est Jésus, cette fête de Pessah célèbre le passage de la nuit à la lumière, de l'esclavage à la liberté, signe de la présence du Seigneur auprès de ceux qui crient vers lui. Et pourtant Jésus et ses apôtres ont bien conscience que les responsables religieux cherchent à le faire condamner car ils sont scandalisés par ses prétentions, non seulement à être ‘l’envoyé de Dieu’ en se mettant au dessus des lois et du Temple, mais surtout à se faire légal de Dieu,

 

- A la fin de ce repas festif, Jésus, prenant le pain dit « Ceci est mon corps. »  Que signifient ces paroles ?

Au cours du repas pascal, Jésus prend du pain sans levain et dit à ses disciples : « ‘Prenez, mangez, ceci est mon corps.’ Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donne en disant : ‘Buvez en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, désormais je ne boirais plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »  (Mt 26,26 – 29). Aujourd’hui, quand un occidental entend un prêtre prononcer ces paroles « Ceci est mon corps », il pense à la chair de Jésus. Tandis que pour un juif, parler du corps, c’est parler de lui, de sa vie, de son union intime à Dieu ; de même pour le sang qui est la vie. En ce moment crucial, Jésus précise que son sang est le signe qu’il donne sa vie à tous les hommes pour les libérer de toutes les entraves qui les empêchent de vivre ensemble.

Il a fallu un long temps de mûrissement pour que les disciples de Jésus saisissent la profondeur du geste et des paroles de Jésus. Quelques quarante années après cet événement, l’évangéliste Jean partage le mystère de sa vie. Pour lui, c’est dans la rencontre de Jésus avec la Samaritaine que Jésus a dévoilé ce qui l’anime. Après son échange avec cette femme, Jésus n’a plus faim tellement cet échange l’a comblé. Il éclaire ce qu’il vient de vivre avec la Samaritaine en disant à ses apôtres : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin. » En menant son œuvre à son terme, Jésus dévoile la vraie nature de Dieu son Père : un Père amoureux de son fils bien-aimé Jésus et de tous les hommes, un Père à l’œuvre avec les hommes et ‘aimant la terre’ qu’il a créé. Jésus le révèle à ses apôtres en les invitant à regarder les champs qui ne semblent pas encore mûrs pour la moisson et en leur disant : « Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois et ce sera la moisson’ ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. » (Jn 4,35) Jésus dévoile, par ses gestes, ses paroles et ses silences, que son Père travaille avec tous les hommes, même les samaritains qui ne semblent pas mûrs pour la moisson aux yeux des juifs de Galilée et de Jérusalem. A la dernière cène, Jésus donne sa vie à ses disciples pour qu’ils aient en eux le même amour que son Père pour son Fils bien-aimé.

 

- Comment comprendre les paroles de Jésus : « Ceci est mon corps, prenez et mangez »?

- Pour approcher ce mystère, nous allons prendre une comparaison. Mettez la partition d’une  sonate de Mozart devant les yeux de quelqu’un qui ne sait pas la déchiffrer. Que voit-il sinon un morceau de papier avec des signes noirs qui ne lui disent rien. Mettez maintenant cette même partition devant les yeux d’un pianiste : il entend la composition de Mozart et, d’avance, il se réjouit de pouvoir la jouer au piano. Ce pianiste non seulement voit la musique invisible mais il l’entend déjà dans sa tête avec sa sensibilité artistique. Ce n’est qu’une image mais qui permet de comprendre les paroles de Jésus a dites lors du repas pascal. Il faut se rappeler que, pour un croyant de religion juive, le rituel de Pâques rend présent non pas simplement un événement du passé mais aussi une réalité présente : le peuple élu continue sa marche vers une intervention de Dieu annoncée par les prophètes. De même, les disciples de Jésus avec toute l’humanité marchent aujourd’hui vers l’avènement du retour de Jésus, déjà commencé le jour de sa résurrection et par le don de l’Esprit sur toute chair.

De la série Métro d'Ekaterine Ginguené
« La référence à Pâques dans ce texte m’a inspiré la photographie intitulée :
De l’Ombre à la Lumière.
Il me plaît de voir dans ce titre et dans l’image un symbole spirituel de Pâques.
L’obscurité du soir faisant place à l’éclat de la lumière, symbole de résurrection ».
Katia Ginguené

- Comment l’Eglise parle-t-elle de ce mystère ?

- En Jésus, la mort a pris un autre sens. En ressuscitant Jésus, le Père l’a engendré.  Paul, invité à prendre la parole le jour du Sabbat, à Antioche, annonça la résurrection de Jésus en ces termes : «  Nous vous annonçons cette bonne nouvelle : la promesse que Dieu avait faite à nos pères, il l’a entièrement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus; c’est ce qui est écrit au psaume 2 : Tu es mon fils, aujourd’hui, je t’ai engendré. » A sa mort, Jésus s’est laissé engendrer par le Père, entre les mains de qui il a tout remis. « Moi et mon Père nous sommes un » a dit Jésus à aux Juifs qui avaient déjà des pierres dans les mains pour le lapider. (Jn 10,30)  « Rien au monde n’est plus grand ni beau comme Jésus-Christ. En Jésus, rien n’est grand ni beau comme sa mort. On peut même penser que Jésus en sa mort est ce qu’il y a de plus grand et de plus beau que Dieu puisse réaliser dans le monde. Il est son chef d’œuvre. »

Quant au Catéchisme de l’Eglise catholique, il affirme au n° 1333 :   « Au cœur de la célébration de l’Eucharistie, il y a le pain et le vin qui, par les paroles du Christ et par l’invocation de l’Esprit Saint, deviennent le Corps et le sang du Christ. » Il précise même que la transformation du pain en corps du Christ est ‘vraie, réelle, substantielle’.  En prenant du pain et du vin et en disant ‘Ceci est mon corps, prenez et mangez’, Jésus rend présent ce qui n’est visible que par ses disciples avec le troisième œil de leur foi.

Le Père Salenson exprime ce mystère en d’autres termes  « Dieu et l’homme sont dans une inséparable étreinte. Le divin et l’humain sont réunis dans une même personne. Ce mystère révélé en Jésus-Christ se joue, d’une certaine manière, en chacune de nos existences. Ne sommes-nous point membres de Jésus-Christ ? »   Les disciples entrent donc dans le mystère de Jésus avec leur vie toute humaine ; de même Jésus entre dans la vie de son Père avec sa chair transformée par la résurrection.

 

- Par rapport aux autres traditions religieuses, Jésus ne provoque-t-il pas à vivre une véritable révolution spirituelle ?

- Nous aborderons plus profondément cette question dans la deuxième partie de cet article. La tradition spirituelle des Apôtres était faite d’écoute de la parole de Dieu et de sa mise en pratique. Jésus les invite, non pas à écouter cette parole, mais à la manger (‘Le verbe s’est fait chair’) à tel point que Paul pourra écrire : « Ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi. » Cette révolution est possible en partie grâce aux hommes. Jésus, en prenant du pain et du vin, matières travaillées par les hommes, les promeut à devenir signes efficaces de la présence de Dieu. Le Christ ne s’est pas enfermé dans le pain et le vin, mais le pain et le vin se sont ouverts à la présence du Christ. L’Eucharistie est le signe que la transformation de toute l’humanité et de tout l’univers a pour vocation de devenir son corps ressuscité. Les disciples de Jésus entrent dans le mystère de Jésus avec ce qu’il y a de plus humain en eux. C’est une véritable révolution culturelle et spirituelle.

 

Mai 2014 - M.- M. Jaubert    J.- C. Faivre d’Arcier    R. Pousseur

 


 

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