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Notre foi interrogée par les mutations culturelles

Texte de référence

 

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

 

Le corps humain peut-il être
une voie d’accès à Dieu ?

 

 

Au cours d’un colloque qui s’est tenu à Louvain la Neuve en 2003, les intervenants (Théologiens, liturgiste, médecin, exégètes, moine, expert en patristique…) ont cherché à répondre  à ces deux questions : Le corps humain peut-il être une voie d’accès à Dieu ? Réciproquement, ce corps est-il un lieu où Dieu vient à nous ? Pour répondre à ces questions, les auteurs partageaient tous la même conviction : « Le christianisme recèle une façon originale de situer le corps dans la recherche et la révélation de Dieu, originalité féconde pour une compréhension de nous-même comme être corporel. » (p.7) Nous ne présenterons ici que l’exposé du père A. Gesché, initiateur et âme de ce colloque.

A la fin du 1er siècle, un presbytre d’Ephèse, du nom de Jean, rédige à son tour un évangile dans lequel il écrit que ‘le Verbe s’est fait chair’. Cette affirmation est surprenante car l’évangéliste comprend le Logos comme les juifs de son temps pour qui le Logos est la Parole présente auprès de Dieu dans la création de toutes choses. Jean ne dit pas que le Verbe s’est fait homme ni qu’il a pris un corps mais s’est fait chair, ce qui est une audace incroyable car la chair « désigne notre humanité en ce qu’elle a de plus matériel, de concret, de plus physique. » (p.34) La chair indique la réalité intime du corps, sa sensibilité fragile, sa profondeur et sa surface la plus charnelle, la plus douce et la plus douloureuse. Pour Jean, le corps humain, la ‘chair’, est non seulement capable de Dieu mais il est le chemin que Dieu empreinte pour venir à nous. En Jésus, le corps devient prière, un corps marqué par les clous de la croix et par le parfum de Béthanie que Marie Madeleine versa sur les pieds de Jésus au cours d’un repas quelques jours avant sa mort.  C’est avec son corps que Jésus est maintenant près de son Père.

 Cette rencontre de Dieu avec son peuple n’a pu se faire qu’avec la participation des hommes et des femmes qui avaient une haute idée de leur corps. Ils sont nourris du récit de la création qui affirme que le corps humain est crée par Dieu à son image. C’est ce corps qui reçoit le souffle de Dieu. Job dira : « C’est dans ma chair que je contemplerai Dieu. » (Jb 19,26) Jésus n’a pu s’incarner qu’avec l’accord de Marie. Nous pouvons accueillir Dieu avec notre corps qui s’émeut et pleure, qui est sensible à la caresse, qui danse, souffre et est voué à la mort.  Si le christianisme saura se pencher en priorité sur les corps meurtri, il ne faudrait pas qu’il oublie le cadeau que lui a laissé le peuple juif : le ‘Cantique des cantiques’ qui chante avec admiration le corps éblouissant de la femme.

Grâce au corps de son Verbe, on apprend que l’homme fragile et vulnérable peut atteindre Dieu dans sa faiblesse et non dans sa toute-puissance. « Nous sommes ici au cœur de la révélation chrétienne qui tout entière renouvelle et inverse l’idée de Dieu… En rencontrant Dieu dans la faiblesse de notre corps et du sien (dans son Verbe consubstantiel incarné) en ne rencontrant plus dans l’orgueil de notre intellect, nous le découvrons comme étant lui-même un Dieu vulnérable et non pas cette statue figée et orgueilleuse de nos théologies philosophiques. » (p.47) Quand Thomas demande une preuve de la résurrection de Christ, Jésus l’invite à mettre sa main sa blessure, signe de la fragilité du corps de son Dieu. Dieu nous rencontre dans sa faiblesse, nous pouvons le rencontrer dans notre fragilité. C’est dans cet état que l’homme entre dans le domaine de Dieu.  Paul écrit aux Philippiens que « le Christ sera exalté dans mon corps. »(1,20) La conséquence de cette affirmation est que le chemin qui conduit à Dieu est atteignable à tous : en aimant et respectant l’autre dans son corps, c’est rejoindre  Jésus Christ lui-même.

Pour le chrétien, son baptême ne l’incorpore-t-il pas au Christ ? L’eucharistie ne lui fait-il pas rencontrer le Christ incarné et ne faisant qu’un avec l’humanité ? Jésus ressuscité n’est-il pas la promesse que les corps ressusciteront ?  

 Le corps est le chemin de Dieu et des hommes.

La réflexion du père A. Gesché peut renouveler la foi des chrétiens s’ils parviennent à communier à l’audace incroyable de Jean l’évangéliste. Les chrétiens proclament au monde qu’ils croient au Dieu ‘créateur du ciel et de la terre’. Mais ils croient aussi que l’expérience que la toute puissance de Dieu s’exprime dans un amour qui dépasse leur imagination, leurs rêves les plus fous : le Tout Autre solidaire de l’histoire humaine, et ne faisant qu’un jusqu’à en mourir avec la chair humaine combien fragile. Les chrétiens croient que Dieu, le Père de tout homme, a donné son fils bien-aimé pour que tout homme ne fasse qu’un avec lui et puisse faire de leur vie une offrande agréable à Dieu le Père et à leurs frères. Aussi, Jésus appelle les hommes à le suivre en aimant leur corps, et en respectant le corps ‘de leurs frères’ quelque soit son état, sa forme ou sa couleur, corps qui ‘vivra d’une autre manière’ quand il reviendra rassembler l’humanité pour l’offrir à son Père.

Octobre 2011 - R. P.

 


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