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Notre foi interrogée par Jésus fidèle à sa culture juive

Texte de référence

 

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

 

L’aventure humaine cache un mystère

 

 

Jésus,  se reposant près d’un puits en Samarie, demande à boire à une femme venue seule puiser de l’eau. Une conversation s’engage et Jésus lui révèle qu’il est le Messie. Ses disciples, revenus de la ville pour acheter de quoi manger, s’étonnent de voir Jésus parler avec une femme, considérée non seulement comme hérétique parce que samaritaine, mais aussi suspectée d’avoir une mauvaise réputation puisqu’elle est venue seule puiser de l’eau. Jésus dit à ses disciples : « Je fais la volonté  de celui qui m’a envoyé. Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois  et ce sera la moisson ?’ Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. Je vous envoie moissonner là où vous n’avez pas pris de la peine… »  (Jn. 4)

              Puisque les disciples sont envoyés pour moissonner et non pour semer, c’est que, pour Jésus, quelque chose se trouve caché en l’homme, quelle que soit sa situation. L’aventure humaine cacherait-elle un mystère ?

 

L’énergie créatrice de l’homme.

Pour certains paléontologues, il est un fait qu’une grande partie de l’énergie créatrice de l’homme ne tire pas sa force d’une réflexion sur l’amour mais plutôt d’une inquiétude sur la mort, et la vie après la mort. En affrontant ainsi le mystère de la mort, l’humanité se découvre comme dynamisée par un élan  de vie. Les civilisations les plus anciennes attestent la croyance que la mort ne crée pas un fossé absolument infranchissable entre les vivants et les morts, mais qu’une certaine communauté de vie continue entre eux, qu’un devoir de solidarité persiste chez les vivants à l’égard de leurs morts qui sont partis ‘ailleurs’. De même, avec ses rêves, l’homme part ‘ailleurs’ alors que son corps reste en place. Le paléontologue Jean Clottes, dans ‘Pourquoi l’art préhistorique ? se pose alors la question : La mort et le rêve ne seraient-ils pas à l’origine de la spiritualité ? La spiritualité peut être considérée comme un éveil, celui d’une pensée qui dépasse les contingences de la vie de tous les jours. Cet éveil serait le signe de la naissance de l’aventure humaine. Ce dynamisme de la vie, nous le découvrons sous une forme particulière à notre époque ou de plus en plus de gens deviennent centenaires, et où il faut apprendre à vivre avec quatre générations. Un sage de Kosnitz cité pas Gilles Bernheim dans ‘Quarante méditations’ enseigne que les vieux permettent aux plus jeunes d’être jeunes et les jeunes permettent aussi aux vieux de l’être, c’est-à-dire d’habiter toute l’épaisseur de leur existence.  (p. 59)

Ce dynamisme de vie qui est au cœur de l’aventure humaine n’est pas étranger à l’annonce des prophètes, comme Ezéchiel proclamant de la part de Dieu : « Voici que je vais faire entrer l’Esprit en vous, et vous vivrez. » (37,5) Jésus n’a-t-il pas déclaré solennellement qu’il est ‘la vie’ ?

 

 

L’aventure humaine est travaillée par un désir d’altérité

Une autre caractéristique de l’homme est qu’il est travaillé par un désir d’altérité. Les hommes ont mûri cette expérience en ayant conscience que les dieux, bien différents d’eux, y étaient pour quelque chose. Ce pressentiment de l’existence des dieux a beaucoup évolué au cours des âges. La lecture par les occidentaux de l’histoire humaine n’est pas celle des orientaux : Pour les occidentaux, l’humanité est passée d’une multitude de dieux à un dieu national entouré d’autres dieux, pour chaque peuple différent, puis à la foi au Dieu unique – un seul Dieu pour l’unique et même famille humaine.

Pour les orientaux, est-ce que le quasi un milliard d’Indous toujours polythéistes ou les Chinois qui ne s’interroge guère sur Dieu décrivent l’aventure humaine ainsi ? Les sages et les philosophes qui ont réfléchi à cette intuition qu’avaient les hommes de l’existence des dieux ou de l’indicible, pensent que c’est cette conscience a fait sortir l’homme de l’animalité, puis de son enfermement dans une famille, un clan, ou une tribu. Cette expérience a constamment dilaté l’individu, en lui  faisant prendre conscience de sa dignité et de celle de l’autre, jusqu’à prendre peu à peu la dimension de l’universalité.

Le grand théologien Joseph Moingt éclaire cette aventure humaine : « Le Dieu de Jésus identifié au Dieu des hébreux ne rejette pas tous les autres dieux dans le néant, il prend leur place, mais il montre qu’il était déjà en voie de se révéler à travers tous ces dieux, plus tard réputés faux, qu’il s’approchait depuis toujours des hommes à travers toutes ces religions. » (‘Croire quand même’  p.98)

Jean Clottes, expert international travaillant notamment à l’Unesco, préfère ne pas employer le terme ‘d’homo sapiens’, terme qu’il trouve trop optimiste, mais propose d’utiliser le terme ‘homo spiritualis artifex’ c'est-à-dire l’homme qui travaille et change ses conditions de vie tout en ayant conscience que sa vie ne se limite pas à la vie matérielle.

Jésus a vécu pleinement cette expérience d’altérité quand il annonce, lui qui est pleinement homme, qu’il est aussi au cœur de Dieu : « Je fais la volonté de mon Père. Tout ce qui est à moi est à mon Père. » Il nous révèle que Dieu, Père, Fils et Esprit, est ‘altérité’.

 

Ne sommes-nous pas en train de vivre une époque qui permet de mieux découvrir ce qui s’agite et se recherche dans la conscience de nos contemporains : un dynamisme de vie, un besoin d’altérité, une soif d’infini. N’est-ce pas sur ce terreau humain que pousserait déjà la semence de l’évangile ?

 

 

 

Photos de Claire LY  - Mars 2012
J-C Faivre d’Arcier (Bagnolet), Jn. de Montalembert (Argentine) R. Pousseur responsable du site).

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