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Visionnaire de l'invisible
La littérature

'Quatre actes de présence'
Sylvie Germain
(Desclée de Brouwer - 2011)

 

Joie, poésie et héritage biblique

Un petit livre de Sylvie Germain, dans le ton et la facture du beau livre : les échos du silence paru il y a 15 ans. Le livre ne m’a pas déçue d’autant moins qu’il porte en 1ère page Y a-t-il une vie avant la mort ? faisant écho à  Zundel, qui parle de l’incapacité de la majorité des humains à être vivants avant de mourir ! L’urgence est là, ici et maintenant. Il y a une vie possible avant la mort. La vie d’après, c’est sur cette terre, au fil des jours, qu’elle s’engendre. Quatre actes de présence consciente.

La morale de l’histoire : dépêchons-nous de vivre en la Présence réelle et qui est réelle pas  seulement dans le Sacrement ! Présence à nous-mêmes, à l’autre et à la beauté du monde ! Mais l’ouvrage ouvre d’autres perspectives !

Une approche du silence par exemple : cette dimension d’attention intérieure qui exige vigilance et patience. Humble, en attente et qui fait entrer en résonance. C’est le second acte de présence. Le troisième s’intitule paradoxe avec cet aspect de la foi si fragile et si sûre à la rencontre de Dieu fragile et sûr. L’angoisse aussi est paradoxe : une énorme source d’énergie en vibration. L’angoisse qui n’est pas l’anxiété de l'homme soucieux, toujours embesogné ou diverti, ce qui revient au même, stratagème d’évitement, ruse de longue haleine qui peut durer une vie entière. Mais c’est autre chose, l’angoisse inspiratrice et créatrice, le  trouble en nous, le désir de sens et cette aspiration à être enfin ce que nous sommes. Et pourtant  « Ne crains pas »  ce mot traverse la Bible. Enfin l’acte de la mémoire qui est héritage. Et nous employons souvent le mot Testament, l'ancien etle nouveau ! Jésus est venu non pas abolir cet héritage mais l’accomplir. Alors nous sommes héritiers et cohéritiers. Faut-il la mort du testateur pour jouir de l’héritage ? Dans Heb 9,15-17 quand il y a testament, il faut que soit mort le testateur car un testament entre en vigueur qu’après le décès et reste sans  force tant que vit le testateur. Ainsi la kénose, cette  action par laquelle le Christ s’est vidé  de lui-même, complètement dépouillé de sa gloire.(Ph ,2.) Dieu s’efface.

Mais il faut aussi pour l’héritage, la maturité de l’héritier : Tu n’es plus esclave mais fils et si tu es fils héritier et cohéritier. Être spirituellement adulte c’est donc être apte à recevoir l’héritage biblique, reconnaître et comprendre que le Dieu de la Révélation est un Dieu qui s’est retiré du monde, un Dieu qui se tait pour qu’existe l’homme. Son absence est une présence infiniment discrète, intensément secrète et la foi se vit dans le vide, hors preuves, en se tenant debout en plein vent, en plein désert, face à  Dieu, avec Dieu, sans Dieu.

Ainsi s’achève à peu près le livre, avec pourtant un clin d’œil au festin dont parlent les Évangiles, héritage partagé. La joie s’accroît avec le nombre des invités.  Le festin, le lieu où la joie de l’autre ne suscite pas l’envie ni la concurrence. La joie de chacun se multiplie en tous.  

À quelle maturité de la foi sommes-nous ainsi conduits. Et de joie aussi, par la surprise des mots, des références poétiques et la profondeur du propos.

 

 

Mai 2011  Denise Métivier.

 

 

L'article de l'éditeur

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