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Visionnaire de l'invisible
La littérature

'Le drame intérieur de Jésus'
Raymund Schwager
(Gallimard - 2011)

 

La Parole de Dieu est appel à enfanter la vie 

 

 Pour écrire cette biographie de Jésus, le théologien suisse Raymund Schwager, s.j. s’est inspiré de la réflexion du grand théologien Urs von Balthazar  qui pensait que grâce à son sens de la liberté et de la responsabilité, Jésus, lecteur des Ecritures de son peuple, a dû inventer sa mission. Le Père Christoph Theobald, s.j. préface ce livre en présentant ‘le drame intérieur de Jésus’ comme une biographie ‘théologique’ qui peut dérouter certains lecteurs : « Rappelons simplement au lecteur qui sortirait quelque peu inquiet de la lecture de cet ouvrage que cette ‘histoire théologique’ et la ‘foi’ de Jésus respecte totalement les données du ‘dogme’ chrétien, compris comme interprétation postérieure, elle aussi, historiquement située, du mystère de Jésus. » (p.13)

Jésus avait besoin de solitude pour se familiariser avec son Père qui lui a parlé lors de son baptême par Jean. L’auteur cite le prophète Isaïe pour approcher ce qui travaille la conscience de Jésus qui entend son Père lui dire qu’il est son fils bien-aimé : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton bâtisseur t’épousera et comme l’épousée fait l’allégresse de l’époux, tu feras l’allégresse de ton Dieu. »(Is. 62,5) L’auteur va ainsi décrire la vie de Jésus qui illumine et ‘invente’ sa mission en se nourrissant de l’aventure de Dieu avec le peuple d’Israël.

L’attente des malades résonnait en lui qui attendait passionnément la venue du Royaume de Dieu. « Jésus fut surpris et reconnut soudain dans les paroles de la femme (de Sarepta) quelque chose de la voix qui le guidait lui-même. » (p. 91) Mais ses rencontres qu’il va avoir durant sa vie publique va lui poser bien des questions : Comment révéler la proximité de Dieu à son Peuple ? Ceux qui souffrent, qui ont peur, les malades et leurs familles… sont-ils prêts à s’ouvrir à la présence tendre et libératrice de son Père pour trouver la paix ? Devant les réactions bien diverses que suscitaient ses paroles et ses gestes, devait-il être patient, appeler des disciples à le suivre, appeler des femmes qui le servaient ? Avec une intensité croissante et même, par moment, avec colère, Jésus percevait les forces qui résistaient à l’activité de son Père et de son message : Comment atteindre les cœurs résistants à l’amour de son Père, changer les cœurs de pierre en cœur de chair ?

En méditant les paroles des prophètes, en priant son Père, Jésus a dû inventer la manière dont il devait répondre aux questions qu’il se posait, remplir sa mission. La colère de Dieu si présente dans le Premier Testament trouve un véritable écho en Jésus.  L’auteur met en lumière la clairvoyance de Jésus sur les hommes et les femmes qu’il rencontre, qui viennent à lui, qui le combattent. Et certains jours, la colère monte en lui. Elle n’explosera pas dans sa bouche en faisant la morale, ni dans ses mains en acte de violence mais s’exprimera en acte d’amour et de pardon sortant de son cœur. L’Esprit lui a enseigné de ne par répondre au mal par le mal. Aussi, il va transformer en amour le mal qui le fera tant souffrir. En remettant sa vie entre les mains de son Père durant sa passion, il révèle combien son Père est patient et qu’il a pleinement confiance en Lui, son Père bien-aimé qui aura le dernier mot, le mot d’un amour fidèle qui est plus fort que la mort.

              Ce livre respecte la façon d’aborder l’Ecriture Sainte. En mettant ses pas dans ceux de Jésus, l’Ecriture se révèle un appel à la création pour vivre sa vocation de fils de Dieu et pour se devenir frères de tous les hommes. Comme l’écrit le grand rabbin de France, Gilles Bernheim dans la préface de son dernier livre ‘Quarante méditations juives’: « Tout livre est acte d’enfantement. » Cette remarque est d’une importance capitale en ces temps où l’on classe le christianisme comme religion du livre, d’un livre qui édicterait des préceptes pour se soumettre à la Parole de Dieu, pour combattre le mal et pour vivre en société alors que la Bible est un appel aux hommes à enfanter la vie telle que Dieu l’aime.

 

 

Janvier 2012, RP

 

 

 

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