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Visionnaire de l'invisible
La littérature

La spiritualité de la mission ouvrière
Jean Pierre Roche
(Editions de l'Atelier - 2011)

 

Vivre l’évangile aujourd’hui dans les cités

 

 

Qu’en est-il aujourd’hui de la pertinence de la Mission ouvrière ?

Dans un contexte d’indifférence religieuse, de brassage des cultures et des religions, est-elle toujours un chemin vers l’Évangile pour celles et ceux que l’organisation actuelle de la société française laisse trop souvent sur le bord de la route ?

Entre l’Église et les milieux populaires, c’est déjà une longue histoire. En 1957, en effet, à l’initiative des évêques de France, la Mission ouvrière est créée pour rassembler toutes les forces qui travaillent à réduire le fossé entre l’Église et la classe ouvrière (Le constat en avait été dressé, comme un cri d’alarme, par Henri Godin et Yvan Daniel, deux prêtres de la région parisienne, dans un livre célèbre : 'France, pays de mission', paru en 1942, qui avait profondément bouleversé l’évêque de Paris, le cardinal Emmanuel Suhard.) : des mouvements de laïcs comme la Jeunesse ouvrière chrétienne (1927) et l’Action catholique ouvrière (1950), mais aussi des prêtres et des religieuses, au travail ou vivant dans les quartiers.

C’est à un travail d’enquête inédit que nous invite Jean-Pierre Roche, prêtre en Mission ouvrière du diocèse de Créteil (Val-de-Marne) et théologien, en proposant de découvrir les grands courants spirituels qui irriguent la spiritualité de cet effort missionnaire : des plus anciens, comme les traditions ignacienne, carmélitaine, salésienne ou franciscaine, aux plus contemporains, comme Charles de Foucauld, Antoine Chevrier, Jean-Émile Anizan ou Madeleine Delbrêl.

Cette enquête est éclairée par des textes, des prières, des récits qui soutiennent la foi et le témoignage des personnes (jeunes, enfants et adultes), qui sont diversement investis dans la Mission ouvrière. À travers leur engagement, celles-ci réinventent une présence chrétienne, plus adaptée aux questions actuelles, et créent alors un nouveau visage de la Mission ouvrière, comme un art de vivre la convivialité et de mettre en lumière les richesses de ceux que l’Évangile appelle ‘les petits’.

Dix chapitres en 220 pages, ce livre, facile à lire, présente la manière dont la Mission ouvrière, à travers l’action et la prière de ceux qui l’ont fait exister, s’est inspirée des grands spirituels qui ont marqué l’Église de France. En revisitant les bases fondamentales de la mission, à partir de la spiritualité, il met en valeur ce que la Mission ouvrière a de commun avec le patrimoine de toute l’Église.

Un premier chapitre d’explication sur « les milieux populaires » : de quoi parle t-on ? L’auteur nous invite à comprendre les notions de « classes sociales » et de « classes populaires » ; ce qu’est la Mission ouvrière, par son histoire et ses évolutions ; et aussi ce qu’il faut entendre par « spiritualité » : comme « recherche engagée pour donner un sens à la vie » pour la plupart des gens ; et comme « une vie animée par l’Esprit du Christ », selon l’esprit de tel ou tel saint, pour les chrétiens.

Puis, huit courts chapitres, présentant les différents éclats dont brille cette spiritualité de la Mission ouvrière :

- Une spiritualité de la vie ordinaire, éclairée par Ignace de Loyola qui invite à chercher Dieu dans toute la vie ; d’où la démarche du « voir, juger, agir » inventée par la JOC.
- Une spiritualité de l’homme qui devient humain à la suite du Christ ; elle est sous-tendue par un parti pris d’espérance, mis en valeur par François de Sales.
- Une spiritualité de la croix, à l’école des mystiques du Carmel qui ont fait l’expérience du silence de Dieu. Cet aspect reprend une vigueur nouvelle dans un monde où la lutte pour la justice est difficile et, souvent, sans grands résultats tangibles.
- Une spiritualité de la solidarité, qui encourage l’être-avec, « faire peuple » à l’image de Charles de Foucauld, vivant à Nazareth « au cœur des masses ».
- Une spiritualité diaconale, où le service des hommes, et des plus démunis d’entre eux, à l’école de François d’Assise, fait découvrir la présence mystérieuse de Dieu dans le frère, celui dont on se fait proche.
- Une spiritualité missionnaire qui invite à aller vers les autres, à ouvrir le dialogue en acceptant de s’enfouir dans la masse, sans forcément que les mots de la foi soient accueillis et partagés, à l’image de Madeleine Delbrêl.
- Une spiritualité de l’accompagnement, sur les traces d’Antoine Chevrier, pour former des disciples à l’image de Jésus : accompagné par le Père jusque dans la traversée de la mort, il a su accompagner ses disciples jusqu’au bout.
- Une spiritualité de l’engagement, à la manière du P. Lebret et de Vincent de Paul, pour soutenir une double fidélité au monde ouvrier et à l’Église.

Un dernier chapitre développe les chances de cette spiritualité qui est à la fois très incarnée dans l’existence concrète, invitant chacun – et ensemble – à devenir acteur de sa propre vie et de son avenir, et mettant en valeur la dignité de fils et fille de Dieu que chaque être humain est appelé à vivre. Il souligne aussi un manque, du côté de la prière et de la célébration – eucharistique en particulier –, au cours des rencontres habituelles des équipes. Il appelle enfin, la Mission ouvrière, et la grande Église, à s’ouvrir à la réalité des milieux populaires d’aujourd’hui, marqués par l’afflux de nombreux migrants et par des courants idéologiques nouveaux.

 

Février 2012 - P. Jean Claude d’Arcier
Prêtre en mission ouvrière en Seine-Saint-Denis, 93

 

 

 

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