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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Pèlerinage au Kailash
Raimon Panikkar
(Cerf - 2011)

 

L’homme est terrien et divin

 

             En 1994, Raimon Panikkar et Milena Carrara sont partis en pèlerinage sur le mont tibétain du Kailash. Dans ‘Pèlerinage au Kailash’, ils écrivent  à deux voix leur cheminement spirituel et physique. Cette marche harassante remet en question leur vision de la terre car ce lieu sacré n’est pas une montagne à conquérir mais une montagne qui accueille et adopte le pèlerin. Durant ce pèlerinage, ils vivent une profonde remise en cause. Ils font l’expérience que le sens de la vie ne s’épuise pas avec l’histoire de chacun. Chaque pas fait vers le sommet permet d’éprouver que l’homme participe à l’aventure cosmique de l’univers entier, aventure où Dieu est pleinement partie prenante, la création  étant le premier acte de l’aventure de Dieu avec le cosmos. L’homme est terrien et divin.

Pour vivre en union avec le divin, il faut aimer « Qu’est-ce qui rend le plus civilisé : le confort, la connaissance scientifique et la technologie, ou l’amitiés vraie et profonde qui unit les hommes entre eux, avec la nature   et avec le divin ? » (p.49) Aimer mais aussi être en communion avec le cosmos et s’accepter soi-même, différent des autres. Faire de son corps un monastère est vital à condition de ne pas oublier le monastère qui se trouve dehors. « Je suis convaincu que le meilleur service pour notre temps englué dans une civilisation technocratique monoculturelle consiste à lutter pour le pluralisme, non pas tant comme synonyme de tolérance que comme reconnaissance d’autres visions de la réalité. » (p.64) Raimon Panikkar  prend comme exemple la vision qu’ont de l’homme l’Occident et l’Orient : «  Depuis le 16ème siècle, pour l’Occident, l’individu est considéré comme porteur de conscience, pour l’Orient, depuis toujours, c’est la conscience elle-même qui transite à travers l’être humain… » (p.74) Aussi, le maître conseille de regarder la vie avec son troisième œil, ce qui permet de voir l’esprit dans la matière. Cette vision intègre la vision du premier œil, celui du sens et du deuxième, celui de l’intellect.

Sa rencontre avec Jésus fut pour Raimon Panikkar une rencontre personnelle. Il l’exprime en se nourrissant de ces paroles de Jésus lui dire : « Soyez moi-même, nourrissez-vous de moi, restez en moi… » (p.78) Fidèle a sa conscience que tout homme est uni au cosmos et au divin, il a de Jésus une image universelle : « Je fis l’expérience d’un Christ non limité aux chrétiens et, moins encore, aux catholiques. » (p. 167)

A la fin de ce récit écrit à deux voix, R. Pannikar  détaille les fondements de sa vie spirituelle : Les piliers sur lequel s’appuie sa spiritualité est d’abord l’expérience de l’infini et de la liberté : « Un acte qui n’est pas libre n’est pas un acte religieux. » (p. 174). Puis celui de la conscience : « Sois conscient ! Connais ! Sois attentif ! Réveille-toi ! Réalise ! Deviens illuminés ! » (p. 178) Enfin, découvrir qu’on est matière : « Je n’ai pas seulement un corps, je suis corps… L’esprit est la force intérieur ou l’énergie qui donne vie à toute chose et non l’opposé à la matière. » (p.182)

R. Pannikkar pense qu’il est plus facile de sauver l’âme que de conduire l’homme entier à sa plénitude. « Je suis convaincu qu’une spiritualité incarnée est une nécessité impérieuse de nos temps. »

 

 

 

Mai 2012, R Pousseur

 

 

 

 

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