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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Feu la chrétienté
Emmanuel Mounier
(Desclée de Brouwer - 2013)

 

Les bouleversements culturels actuels sont-ils un obstacle
ou une nécessité pour la vie de foi ?

 

Dans Feu la chrétienté paru chez DDB, E. Mounier rappelle que le disciple de Jésus doit prendre conscience qu’il est citoyen de la terre, et à la suite de Jésus, il doit pleinement assumer les devoirs et les charges de cette citoyenneté.  Comme l’exige l’Incarnation, la vocation des chrétiens est de s’inscrire dans le territoire dans lequel ils vivent et y être présents activement. Ce qui a comme conséquence de refuser toute contre - culture, tout ghetto, tout repli ou toute volonté de vouloir chercher à montrer l’exemple. Unis à Jésus-Christ ressuscité, pour les chrétiens, la vie éternelle est charnelle.

Quelles peuvent être alors des relations entre foi chrétienne et civilisation ?  Pour répondre à cette question, E. Mounier interroge l’histoire. L’Eglise primitive n’a lancé aucune campagne contre l’abolition de l’esclavage mais a changé le regard des disciples de Jésus. Considérer un esclave comme un frère en Jésus-Christ a amené des chrétiens qui avaient des esclaves à les traiter humainement puis à les libérer. Les esclaves comme les empereurs ont été perçus comme des hommes aux yeux des chrétiens. Il n’est pas étonnant alors que les empereurs romains ne poursuivaient pas les chrétiens comme des illuminés mais des subversifs. Distinguer et non séparer le spirituel du temporel est dans la conséquence de l’Incarnation.

Quand Constantin porte le christianisme au pouvoir suprême, la législation chrétienne ne surgit pas, même à l’usage exclusif des chrétiens. Quand l’Eglise, à partir du 7ème siècle, s’incruste directement dans les structures temporelles, elle « se heurte toujours à la distinction, maintenue par l’Eglise, de deux pouvoirs et deux sociétés. » (p 44 et 45)

Distinguant le spirituel du temporel, les chrétiens ont semé dans la civilisation un avenir créateur. E. Mounier cite Y. Congar « En marche avec l’humanité, l’Eglise est entre le déjà donné et l’encore attendu joint à l’encore à faire, et seule cette dialectique définit sa véritable position dans l’histoire. » (p 101) L’Eglise est en cours de réalisation à travers l’histoire dans laquelle est nécessairement inscrite. « Les puissances de tonnerre déposées en nous par l’Esprit Saint y éclateraient un jour. » (p 96)

              L’Incarnation de la Parole de Dieu en Jésus révèle que la parole de Dieu se caractérise par la discrétion car Dieu respecte la liberté humaine et que l’action de Dieu dans le monde emprunte plusieurs voies : celles des croyants et celle de tous ceux qui cherchent la vérité, la justice par amour des autres et de soi-même. « Nous n’avons pas à apporter le spirituel au temporel. Il y est déjà, notre rôle est de l’y découvrir et de l’y faire vivre, proprement de l’y communier. Le temporel tout entier est le sacrement de Royaume de Dieu. »  (p 55) Si l’on veut détourner les hommes de leur erreur, il faut d’abord voir ce que leur réaction comporte de sain.

 

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Mars 2014  - Robert Pousseur

 

 

 

 

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