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La Vie spirituelle renouvelée

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

Disciple de Jésus en prière

 

Les évangélistes relatent que Jésus se retirait souvent seul pour prier. Mais ils précisent peu le contenu de sa prière car pour eux, la prière de Jésus restait un mystère qui les intriguait. Un jour, alors que Jésus venait de terminer de prier ‘quelque part’, un des disciples lui demanda : « Apprends-nous à prier. » (Lc.11) Nous aussi, nous sommes intrigués par la prière de Jésus. Nous avons conscience que sonder le cœur d’un homme est s’approcher d’un mystère.

 

L’éducation religieuse de Jésus

Enfant, Jésus a appris à prier avec ses parents. En famille, il a observé les prescriptions qui rythmaient la vie familiale juive. Il a aussi célébré Dieu ‘son Père’ avec les siens dans la synagogue de Nazareth et au Temple de Jérusalem. Pour prier ensemble, il a appris par cœur les psaumes qui tenaient une place centrale dans la prière du peuple juif. Ces cris de détresse, de colère, de doutes, de souffrance,  ces expressions d’admiration, ces élans de joie, ce rappel des merveilles accomplies par Dieu qui conduisait son peuple vers la liberté, cet émerveillement devant l’amour fidèle de Dieu et les beautés de la création… permettaient au peuple juif d’adresser à Dieu tout ce qui bouillonnait dans son cœur. Le psaume 89 en est un exemple illustre: « L’amour de Yahvé, je le chante…Les cieux rendent grâce à Yahvé pour sa merveille… Dieu, le redoutable est grand et terrible… puissant, maîtrisant l’orgueil de la mer… Il est notre bouclier… Il punit les enfants de son peuple avec le fouet sans leur retirer son amour… Yahvé restera-t-il caché jusqu’à la fin ? » Jésus se nourrissant de la prière de son peuple reflète le visage de ce Dieu fidèle en amour, chanté par son peuple quand il se fait le prochain de tout homme quelque soit son origine et son histoire. Quand il jette un regard de colère sur les pharisiens qui s’offusquent qu’il guérisse dans une synagogue un homme à la main desséchée le jour du sabbat (cf. Mc. 3,5), ne reflète-t-il pas la colère de Dieu souvent exprimée dans le psaumes ?

 

Jésus n’a jamais renié cette éducation.

Jésus a prié ces psaumes mais ces prières ne permettaient pas d’exprimer totalement le lien intime qu’il avait avec Dieu, son Père. C’est une des raisons qui ont amené les évangélistes à signaler que Jésus se retirait souvent seul pour prier. C’est une décision qu’il prenait personnellement et qui interrogeait ses disciples. En se retirant dans la montagne, Jésus se nourrissait de la Parole de Dieu pour réfléchir, prier, décider. Prier pour Jésus, c’était ruminer la Bible, transformer cette nourriture en gestes d’accueil, en paroles qui révèlent le cœur de son Père, en décisions difficiles à prendre… Le Père ne lui dictait pas ce qu’il avait à faire, à dire. Jésus n’était pas devant un plan de Dieu à exécuter. Il restait pleinement libre et devait créer des paraboles, oser des gestes exprimant l’amour de Dieu, gestes quelques fois bien audacieux car la loi les taxait comme impurs (boire à la coupe de la Samaritaine, toucher un lépreux, manger avec les publicains…)  Jésus avait pour mission de son Père de mettre au monde une nouvelle façon de vivre ensemble. Pour la remplir, la  rencontre avec son Père sur la montagne lui était indispensable.


Jésus prend le temps d’être en relation avec son Père.

L’évangéliste Jean met dans la bouche de Jésus cette affirmation qui exprime combien cette façon d’être en relation avec son Père était une joie profonde pour Jésus : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jn 4,34) Jésus emploie cette image car les repas pris avec ses disciples et ceux qui l’invitaient évoquent pour lui des moments intenses et de joie. Avant la résurrection de Lazare, ne prie-t-il pas en ces termes : « Père, je te rends grâce de m’avoir écouté, je savais que tu m’écoutes toujours. » (Jn. 11,42)

Cette relation intense avec son Père a été féconde pour Jésus. C’est sur la montagne, lieu de prière pour Jésus, que Jésus choisit ses douze apôtres parmi ses nombreux disciples. Il a signifié à ses disciples que cette décision a été prise en communion avec son Père car il n’était pas évident pour lui de choisir Judas, celui qui allait le trahir. (Mc. 3,13)  En apprenant à ses disciples à prier Dieu en l’appelant « Notre Père », Jésus veut associer tous ceux qui le suivent à entrer dans ce lien qui le lie personnellement à son Père.

 

Le récit de la Transfiguration où Moïse et Elie entourent Jésus qui entend combien son Père l’aime, laisse entrevoir que Jésus s’inspirait de l’histoire de son peuple pour réaliser ce que son Père rêvait pour les hommes. Moïse, en délivrant son peuple de l’esclavage et le conduisant en Terre Promise était un maître pour Jésus. Elie fut pour lui une lumière intérieure car ce prophète a fait au moment d’affronter la mort une expérience lui montrant que son Dieu était le Dieu des vivants… Angoissé comme tout homme par la perspective d’une souffrance atroce et de la mort, Jésus avait besoin de cette flamme intérieure qu’était la transfiguration de son corps pour rester libre de prendre la décision d’affronter l’autorité du Grand Prêtre et la puissance romaine à Jérusalem.

 

Jésus nourrit aussi sa vie spirituelle dans la confiance que ses contemporains ont en lui.

Dans sa prière, Jésus ne se nourrissait pas seulement de ses ancêtres dans la foi pour réaliser la volonté de son Père mais aussi de l’espérance et la foi de ses contemporains.

Les évangélistes mettent en relief un aspect étonnant de la vie de Jésus. Quand il guérit, les évangélistes notent souvent que c’est la foi, la confiance que les gens ont en lui qui provoquent Jésus, que ce soit une confiance personnelle ou une foi vécue collectivement.

Matthieu écrit au chapitre 8 que Jésus est abordé par un lépreux qui lui dit que s’il le veut, il peut le purifier. Jésus lui répond qu’il le veut mais il lui demande de ne le dire à personne. Aussitôt cette guérison décrite, Matthieu continue son récit par un autre miracle opéré par Jésus. A Capharnaüm, il se laisse aborder par un centurion qui le supplie de guérir son serviteur, Jésus se propose d’aller chez lui. L’officier lui réplique qu’il n’en n’est pas digne. Qu’il dise seulement une parole et son serviteur sera guéri. « A ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : ‘En vérité, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi…’ Et Jésus dit au centurion : ‘Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi.’ »  Jésus s’est laissé profondément toucher par cet étranger qui avait confiance en lui. Et il ne peut s’empêcher de partager à ceux qui le suivent que cet étranger lui a révélé le travail de l’Esprit-Saint dans le cœur de tout homme. « Je vous le dis, beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux… »

De son côté, Marc souligne combien il est important pour Jésus qu’on ait ensemble confiance en lui. Marc, dans le chapitre 2 raconte cet étonnant événement. Jésus est de retour à Capharnaüm. La nouvelle se répand qu’il est ‘à la maison’. Des gens se rassemblent autour de lui à tel point que d’autres ne peuvent entrer dans la maison. Quatre hommes portant un paralysé essayent de l’approcher. N’y arrivant pas, ils montent sur le toit et font une ouverture pour pouvoir descendre le paralysé aux pieds de Jésus. « Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : ‘Mon fils, tes péchés sont pardonnés.’ » Dans cette rencontre, Jésus se laisse atteindre par la foi de ces quatre hommes à tel point qu’il ose révéler le lien profond qu’il a avec ce paralysé en l’appelant ‘Mon fils’. Après avoir exprimé ce lien de paternité qui le lie à ceux qui lui font confiance, Jésus lui révèle le lien intime qui l’unit à son Père en lui faisant un cadeau : « Tes péchés sont pardonnés. » A l’affût du moindre dérapage de Jésus, les scribes ne se sont pas trompés. Lucides, ils se posent la question : ‘Qui donc peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ?’ En posant cette question, les scribes auraient pu entrevoir le lien mystérieux qui liait Jésus à son Père.

 

Jésus révolutionne la démarche religieuse de son peuple

En associant ceux qui le suivent à entrer dans le lien qui le lie à son Père, Jésus révolutionne la démarche religieuse de son peuple. Jean ouvre son évangile en illustrant cette révolution spirituelle apportée par Jésus. Après avoir chassé les vendeurs du Temple et entendu les responsables du Temple lui demandent de justifier son geste, Jésus répond : « Détruisez ce sanctuaire et, en trois jours, je le relèverai. » (Jn. 2,19). Pour Jésus, ce n’est plus le Temple qui est sacré mais lui-même. Jésus proclame que sa personne charnelle est maintenant ‘prière’ et ‘lieu de prière’. Provoquer un tel bouleversement dans la vie de son peuple aura comme conséquence de le conduire à être jugé et condamné à la peine de mort la plus abjecte car en parlant ainsi de lui-même, Jésus remet en cause l’identité visible d’Israël, la pierre angulaire sur laquelle s’est bâtie son histoire. Si le Temple n’est plus au centre de la vie spirituelle du peuple élu, que deviennent la prière et ses rites, les sacrifices d’animaux et le rôle des prêtres, la vie économique de Jérusalem qui voyait des centaines de milliers de pèlerins affluer chaque année vers elle ?

Faire un détour par l’Evangile de Jean va permettre d’éclaircir cette question qui taraudait ceux qui ont fait confiance à Jésus. Cet évangile a été sans doute écrit à Ephèse ou à Antioche dans les dernières années du 1er siècle par Jean et par un ou plusieurs de ses disciples. Cet évangile, comme celui de Matthieu, Marc et Luc, décrit Jésus prenant l’initiative de se solidariser avec les hommes et les femmes de son temps, que ce soit avec ses disciples, les pécheurs comme Zachée, les lépreux, les femmes de ‘mauvaise vie’, les schismatiques comme les Samaritains, les païens comme le centurion… Jean, le disciple que Jésus aimait, a donné une dimension surprenante à toutes ces rencontres ; il a su décrire le mystère du cœur de Jésus, lui qui avait tant besoin d’être aimé  et d’aimer : « Si vous m’aimez… Si vous demeurez en moi… Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés… Que ma joie soit en vous… Je vous appelle mes amis… » (Jn. 14).

 

La prière de Jésus dans l’évangile de Jean

Au chapitre 17, l’évangéliste prête à celui qu’il aimait cette prière qu’il adresse à son Père à quelques heures de son arrestation et sa condamnation. Dans le nouveau testament, nous ne trouvons aucun texte de cette ampleur. Nous l’interprétons ici en toute liberté. 

« Père, que ta plénitude d’amour et de vie
Déborde en moi qui vais être condamné…
Que dans ma chair meurtrie,
Je puisse déborder d’amour pour toi.
Je ne veux pas enfouir ta justice au fond de mon cœur. 
Qu’à tous ceux et celles que tu m’as confiés
Je puisse donner par amour la vie éternelle
Plus forte que la mort.

Je t’ai glorifié en ouvrant mes oreilles.
J’ai écouté ta parole et j’ai entendu aussi le cri des hommes.
Tu ne voulais pas d’offrande ni de sacrifice,
Alors j’ai dit : ’Voici, je viens !’.

Par ma vie, mes paroles, mes gestes,
J’ai manifesté en toute liberté
Que tu étais le Père de tous les hommes.
J’ai pu le manifester
Aux hommes que tu m’as donnés.
Je leur ai tout donné,
Que ce soit la force donnée à l’homme de vivre debout,
Que ce soit la liberté intérieure qui reçoit la Loi comme une invitation à créer,
Que ce soit l’amour qui s’exprime dramatiquement dans le pardon.
Mes disciples ont reconnu que je suis sorti d’auprès de toi
Et que tu m’as envoyé auprès d’eux.

Je leur ai tout donné
Car tout ce qui est à moi est à toi
Et tout ce qui est à toi est à moi.
La vie, c’est qu’ils fassent l’expérience de ta présence amoureuse
Et qu’ils vivent debout, éternellement.

Je les envoie dans le monde.
Qu’ils soient un comme nous sommes un.
Que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé
Que tu les aimes comme tu m’aimes.

Père saint,
Je prie pour eux,
Gardes-les près de toi
Et que ma joie soit en eux.
Que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux
Et moi en eux, éternellement. »

 

Par sa vie, Jésus a révolutionné la vie spirituelle de l’humanité : Ce ne sont pas les hommes qui vont à Dieu, c’est Dieu, Père, Fils et Esprit-Saint, qui vient à la rencontre des hommes en se donnant totalement à eux par amour.

 

 Juin 2011 - R.P. en collaboration avec Marie-Madeleine et Monique.

 

 


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