L'Église de notre temps à l'écoute des artistes en Arts plastiques
A certaines époques, le Soleil peut être froid
La nouvelle saison du Palais de Tokyo à Paris a pour titre : ‘Soleil froid’. Ce titre peut déconcerter plus d’un visiteur mais il dit bien l’impression que l’on ressent quand on sort des salles d’exposition du Palais, notamment celle consacrée à Julio Le Parc, argentin, précurseur de l’art cinétique et de l’op art. Il créé ses œuvres avec des moyens optiques. Il peint avec non plus avec un pinceau mais avec la lumière. Alors que la couleur est figée, la lumière semble vivre librement dans l’espace. Cette liberté, si elle proscrit toute contemplation, enveloppe le visiteur lui donnant l’impression qu’il devient partie prenante de l’œuvre. L’artiste accueille le visiteur lui faisant traverser une série de miroirs mobiles. Ces miroirs renvoyant l’image en mouvement du visiteur donne l’impression qu’il devient, au fur et à mesure qu’in pénètre dans l’oeuvre, prisonnier de son ‘moi’, de sa propre image.
Cet art reflète bien notre époque. Dans l’exposition, le spectateur se trouve devant des grands miroirs qui l’allongent, le rétrécissent, le disloquent comme si l’artiste invitait le spectateur à s’interroger : ‘Qui es-tu au delà des apparences ?’ Le spectateur est face à lui-même, reflet de notre culture individualiste.
On reste ébloui devant certaines œuvres qui reflètent la puissance créatrice de l’homme grâce à sa maîtrise de la technique. Mais, ne ressentant aucune émotion devant ces œuvres, le visiteur ne s’arrête pas, n’étant pas pris par le désir de contempler une oeuvre qui laisse deviner ‘l’invisible’, cet ‘invisible’ qui peut être capté par tous, quelque soit son histoire et sa culture.
Avril 2013, R.P