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Les Bouleversements culturels

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

Avec son corps créer le carnaval et le carême

 

Dans un livre que nous avons écrit ensemble, avec Jean de Montalembert et Jacques Teissier, intitulé ‘Les cultures contemporaines, demeures de Dieu’  et paru chez Desclée de Brouwer, un chapitre est consacré aux bouleversements culturels  qui changent notre vision du corps. Cette réflexion a réveillé en moi un souvenir : lors d’un camp de jeunes, parmi lesquels certains étaient de religion musulmane, j’ai célébré la messe pour les catholiques. A ma surprise, les jeunes musulmans ont demandé d’assister à la messe afin de découvrir la façon de prier des catholiques. Prenant l’hostie entre les mains, j’ai prononcé les paroles de la consécration : «Ceci est mon corps, prenez et mangez.» En élevant l’hostie consacrée, j’ai été marqué par le regard étonné des jeunes musulmans et je me suis demandé ce que cela suscitait en eux qui croyaient au Dieu unique, le Tout Autre. Certes, le corps est important pour les musulmans. D’après les textes fondateurs, l’islam semble plus sensuel, plus voluptueux, plus charnel que la plupart des autres religions. Mais de là à croire que Dieu s’est incarné ! Depuis, une question me taraude : Comment expliquer que Dieu s’est fait homme si on ignore l’image que ces jeunes ont et de Dieu et du corps ?  Ai-je un corps ou suis-je un corps ? Comment le perçoit-on aujourd’hui ? Que disent les religions sur le corps ?

 

J’ai un corps ? Suis-je un corps ?

 

Mon corps est ce que j’ai de plus personnel. Mon corps est l’ultime refuge de mon identité. Jamais je ne pourrais sortir de ma peau. Elle est mon image. Celui qui ne cherche pas que son corps donne une bonne image de lui ? Mon corps est ce qui m’est le plus intime. Dans son étude ‘LE CORPS d’abord’ paru chez Payot en 2001, Christophe Dejours, psychiatre, définit le corps en ces termes : « Du point de vue ontologique d’abord, le corps est l’origine et le lieu où la vie se révèle à elle-même. La vie, ici, est entendue comme subjectivité absolue, en tant qu’elle est éprouvée par le sujet qui la vit » (p.153)

J’ai conscience que mon corps est fragile. Tendre ma main est un signe de trêve mais combien précaire. La refuser risque d’enclencher la bagarre… Mon corps est une chose lourde, encombrante mais aussi source de plaisir, de soucis, de contradictions. Mon corps uni à un autre peut donner la vie et il n’aura jamais fini d’évoluer jusqu’à la mort qui fait peur. Ôtomo no Yakamochi, poète japonais du 8ème siècle, écrit : « Notre corps fragile n’étant qu’un provisoire et abri d’emprunt, tels la rosée et le givre, il disparaît. » Platon recommandait aux anciens d’assister aux danses et aux jeux de la jeunesse pour se réjouir en autrui de la beauté du corps qui n’était plus en eux. Beaucoup pensent que la mort est un mal sinon pourquoi les dieux seraient-ils immortels ?


 

              Par mon corps, j’habite l’espace et le temps. Avec mon corps j’exprime mes sentiments et je communique avec les autres car mes intentions doivent s’extérioriser pour être comprises. Mon rapport au monde passe par mon corps à tel point que l’histoire humaine est une prodigieuse histoire des corps. Le corps appartient à un lieu et à une époque de l’histoire de l’humanité. Une culture l’imprègne complètement.  Il y a un vécu ouvrier du corps comme il y a un vécu du corps du fonctionnaire. Lanza del Vasto, poète et philosophe du 20ème siècle, disciple de Gandhi, partisan de la non-violence donc de savoir maîtriser ses sentiments et son corps, recommandait à ses disciples de  « Connaître le corps, c’est se dégager de lui et le regarder à distance.»

Aujourd’hui, des initiatives sont prises pour que l’insertion d’un émigré ou d’un sans domicile fixe passe par le sport ou autre démarche culturelle qui sollicite le corps. Ces initiatives comme un championnat de football des SDF ou des ateliers de rue de peinture dans les quartiers difficiles pour les jeunes déploient leurs richesses intérieures et aient une autre image de leur propre corps et que les autres les regardent autrement.

Dans son roman ‘Ton corps’ paru chez Pauvert en 2000, Richard Morgiève met en scène un homme qui vit une passe difficile dû à la séparation de sa femme. Il parle à son corps pour assumer cette épreuve. Les quelques extraits qui suivent montrent combien ce roman suscite une réflexion du lecteur sur son propre corps.  « Vois-tu le ciel, l’eau, la terre ne sont la possession de personne, ni d’aucun Etat, d’aucune force, d’aucun dieu. Dis-toi bien : rien ne m’appartient, hormis mon corps… Apprends que tes mains sont les instruments de la rencontre et de la création, les instruments de la joie … Et toi ? Quel est ton rapport au monde, aux choses, aux êtres et à toi-même ? Que fais-tu de toi ?... Crois, ça te fait aller de l’extérieur vers l’intérieur… Quelle que soit la position de ton corps, il est relié à l’univers et à sa force infinie…Je suis un corps qui pense… »

 Pour être juste, je ne devrais pas dire « J’ai un corps » mais « Je suis un corps qui pense.»

  

 

Dans son dernier livre, ‘La vie vivante  Contre les nouveaux pudibonds’ paru aux éditions ‘Les arènes’, Jean-Claude Guillebaud, essayiste et journaliste,  a des expressions très pointues pour décrire les mutations culturelles actuelles, mutations qui s’expriment souvent dans notre société par de nouvelles dominations. Nous ne retiendrons ici que les mutations qui touchent le corps et nous les présenterons sous forme de questions.

Quand l’homme est devenu sédentaire, il avait un rapport durable au territoire, à la continuité culturelle. Aujourd’hui, l’homme redevient nomade. La mobilité est devenue principe organisateur. L’auteur cite Aragon pour définir ce changement culturel : « J’arrive où je suis étranger. » (p.15) Nous sommes délogés de nos vies. Ce nomadisme façonne notre vie, nos idées, notre corps. Aujourd’hui, ne vit-on pas dans le présent, pour soi-même, et non plus pour ses prédécesseurs ni sa prospérité ?       

Autre mutation : « Le corps lui-même n’est qu’un texte, produit arbitrairement par une culture déterminée. Il peut être déconstruit et remplacé par un autre texte, cela afin d’échapper à la domination cultuelle particulière, imputable à une époque ou à une culture. » (p.105) En  cherchant à se défaire du vieil ordre patriarcal, hétérosexuel et masculin, nos contemporains ne cherchent-ils pas à maîtriser le corps et son avenir ?

Les progrès technologiques, laissant de côté l’aspect éthique, ne permettent-ils pas à l’homme de rêver à une accession à l’immortalité, à une puissance absolue, à une jouissance parfaite ? « Comment une société moderne qui pratique continûment un éloge du corps, de la beauté, de la jeunesse, peut-elle favoriser en même temps – et sans toujours s’en rendre compte – le dénigrement de la nature physique de humains ? » (p. 167) En privilégiant la numérisation, l’immatériel, ne refuse –t-on pas le réel, la face animale de la vie humaine ?  Un pamphlet trouvé dans un magazine altermondialiste canadien ‘Adbusters’(2001) illustre ce danger : « Branchez-vous dans l’Internet et votre corps s’évanouit de l’espace de la matière charnelle de votre bureau pour surgir dans un monde plus vaste »

Invité par une communauté catholique francophone d’une capitale européenne, c’est avec ces mutations en tête que j’ai accepté d’aider des jeunes à se préparer à leur première communion, à leur profession de foi et à la confirmation. Ces jeunes sont d’un milieu homogène et l’ordinateur tient une place centrale dans leur vie. Conserver  son réseau de relations, découvrir le monde et se détendre par Internet semble plus important que le désir de posséder. Les psychologues se demandent si ces jeunes ne risquent pas de se désincarner du monde réel.

Dans le groupe qui préparait la première communion, chacun a dit ce qui le passionnait. A mon étonnement, leur corps avait une place centrale : que ce soit grâce au sport, à la danse, au dessin… Une fille disait sa passion pour créer, avec ses amies, des jeux sans gagnant afin d’arrêter la violence verbale qui régnait entre elles.  Ces jeunes ont le souci de s’exprimer avec leur corps. Il est précieux pour eux. En leur expliquant que Jésus allait leur donner son corps, il allait leur donner ce qui était précieux pour lui : son corps qui lui a permis de vivre des moments intenses et uniques avec son Père et avec tous ceux et celles avec qui il était en lien.

Avec le groupe de confirmands, je leur ai suggéré d’écrire à leur parrain et marraine de baptême en leur disant où ils en sont dans leur vie chrétienne. Un jeune de 15 ans est venu me voir en me disant que son parrain habitait à Singapour. Je lui ai demandé pourquoi il ne lui enverrait pas un mail. Sa réponse m’a surpris : « Un mail est impersonnel et n’importe qui peut le pirater.»

En écoutant ces jeunes, j’ai découvert que les mutations culturelles modifiant leur vision du corps sont réelles mais aussi que la réalité est bien plus complexe L’écoute mutuelle permet aux uns et aux autres de prendre conscience de leur vie et de pouvoir faire grandir ou de donner une autre dimension à ce qu’ils vivent. Les nouveautés dans l’histoire humaine adviennent souvent quand les hommes cherchent à faire du bien au corps.

La façon dont Jésus s’est situé par rapport à ses contemporains reste d’actualité. Jésus ne disait-il pas « Que cherches-tu ? TA foi t’a sauvé… »

 

Le corps dans les différentes religions

Alors que toutes les cultures, les religions et les sagesses proposent des manières de penser, de croire et de vivre son corps, beaucoup pensent que les religions ont participé, et participent encore, au dénigrement du corps.

 

Dans l’hindouisme et le bouddhisme, la chair humaine et la foi religieuse ne semblent pas faire bon ménage. Pourtant, la tradition charnelle du Kâma Sûtra de  Vatsyayana est bien oubliée aujourd’hui. Ce recueil indien écrit entre les IVe et VIIe siècles, contient des conseils pour l’épanouissement de l’amour humain.

 

Dans la tradition juive, le corps a une place centrale. Les récits de la création accordent beaucoup d’importance au lien entre le corps et la terre. Dieu n’a-t-il pas façonné l’homme avec la glaise ? Dans la Bible, on ne trouve aucune trace de mépris pour le corps. C’est dans le corps des hommes que Dieu va apposer la marque de son alliance avec son peuple par la circoncision. Cette marque est tellement importante pour le peuple juif que quelqu’un d’incirconcis sera qualifié d’impur. Si le juif observe la législation qui s’applique au corps, observer le Shabbat lui permettra de s’élever spirituellement.  En se lavant les mains avant les trois prières quotidiennes, on associe son corps à la rencontre de Dieu. Bien que l’homme ne soit que cendre, il a pour vocation de poursuivre l’œuvre de Dieu sur terre, d’être l’associé de Dieu.

La façon dont le peuple juif appréhende le corps, l’amène à diviser les lieux entre ceux qui sont sacrés et les autres, à trier les aliments, ceux qui sont interdits et les autres, en distinguant les circoncis et les autres.

 

Dans la tradition islamique, le corps humain sort des mains du Créateur et c’est lui qui agit dans la procréation. Dieu régit tout et tout est  ‘écrit’. Le corps est dans les mains de Dieu tout-puissant et est contrôlé par les volontés divines édictées par le Coran. Pour comprendre cette vision du corps, il ne faut pas oublier que le cœur de la foi islamique est centré sur  Dieu, l’unique et séparé de tout. Dieu seul est grand et reste près de l’homme « Je suis plus près de vous que votre veine jugulaire. » (50,16)

Pour les musulmans, la pudeur et la foi sont inséparables. La circoncision est le signe que le jeune quitte le monde féminin pour intégrer la communauté des hommes. Pendant le ramadan, la faim corporelle rappelle la faim de Dieu et rappelle à la conscience que les pauvres ont faim. Les ablutions purificatrices permettent d’entrer avec son corps dans la prière.

 

Quant au christianisme, deux courants l’ont toujours traversé. Pour illustrer le premier, citons simplement quelques extraits des lettres de saint Paul : « Votre corps est le Temple de l’Esprit-Saint qui est en vous. » (1 Co 6,19) « Le Christ sera glorifié dans mon corps »  (Ph 1,20) mais on découvre aussi un second courant chez Paul, influencé par la philosophie grecque, quand il écrit: « Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort. » (Rom 7,24) « Je meurtris mon corps et le traîne en esclavage de peur d’être disqualifié. » (1 Co 9,27)

              On peut noter aussi que la culture médiévale avait réussi à faire vivre ensemble ces deux courants à travers les célébrations du carnaval et du carême : ‘D’un côté le maigre, de l’autre, le gras.’  Cette culture avait réussi à sauvegarder ‘l’âpre saveur de la vie’. 

Mais au 18ème siècle, en condamnant les débordements de la chair, le christianisme s’est rallié à l’esprit bourgeois et à une pruderie d’inspiration scientiste. Et pourtant le christianisme est la seule religion monothéiste qui a placé, au cœur de son message,  ‘l’Incarnation’, la parole de Dieu faite chair. Le christianisme glorifie le corps humain. Dans le récit de la transfiguration, rapportée en Marc 9,2, l’évangéliste raconte que le Christ a vécu dans sa chair une expérience mystique. « Avec Pierre, Jacques et Jean,  Jésus se retire à l’écart pour prier. Il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants… Elie leur apparut avec Moïse… Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : ‘Celui-ci est mon Fils bien aimé…’ ». Jésus demanda à ses trois disciples de ne parler à personne  ce qu’ils avaient vu avant que le Fils de l’homme soit ressuscité.  Les trois disciples se demandèrent ce que voulait dire : ‘ressusciter d’entre les morts.’ Avant de plonger dans l’enfer des hommes, Dieu le Père a voulu que son Fils expérimente dans sa chair son amour pour lui. Il est vrai que seul l’amour permet à chacun de traverser ‘debout’ cet enfer.

 

Et aujourd’hui ?

Bien des initiatives sont prises actuellement dans les communautés chrétiennes pour associer le corps aux célébrations.  Elles sont d’ailleurs imprégnées de la culture du pays : les danses au cours des célébrations en Afrique, la position du corps au cours de la prière en Asie, les applaudissements de la foule à certains enterrements, le gospel  qui s’exprime autant par le chant que par le corps … le partage pendant le carême avec le bol de riz mangé ensemble… le silence pour entrer dans la prière contemplative…

Un évêque africain me confiait un jour : « J’aimerais avoir moins de pratiquants le dimanche et avoir en semaine plus de pratiquants de la justice au sens biblique. » Cette remarque suscite une question : Cette participation corporelle durant les célébrations n’est-elle le signe que toute la vie corporelle (en bonne ou mauvaise santé), spirituelle (en recherche ou éteinte), familiale (stable, recomposée, en déchirure…), professionnelle (en recherche d’emploi, au chômage ou en retraite…), de loisirs (seul ou avec d’autres), de voisinage… est appelée à devenir une offrande agréable à Dieu, comme nous le demande Paul (Rom 12,1) : « Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous l’adoration véritable. » ? Il suffit d’être attentif aux créations artistiques pour ne pas être inquiet de l’attitude de  certains membres de l’Eglise vis-à-vis du corps humain.

Étonnant paradoxe de l’histoire : lorsque le corps causait à l’homme bien du souci en raison de la difficulté à soulager ou guérir ses infirmités, les artistes occidentaux exaltaient et idéalisaient ce corps, ils cherchaient à le représenter de façon parfaite et harmonieuse ; aujourd’hui où le corps est soigné, entretenu et maintenu, les artistes nous le présentent défiguré, bafoué ou meurtri. Ces artistes-là sont parfois dénigrés par des responsables d’Église en raison de la ‘laideur’ par laquelle ils donnent à voir le corps humain. Pourtant on entendra chez ces mêmes responsables d’Église des mises en garde contre les mirages déshumanisants de la société de consommation, contre le règne de l'argent et des lois du marché, contre les pièges d’une société qui débride les plaisirs du corps et de la chair : comme s’ils n’entendaient pas le ‘cri’ exprimé par ces artistes sur l’illusion de bonheur que peuvent donner nos corps, aujourd’hui si adulés.

Aujourd’hui, les communautés chrétiennes ne devraient-elles pas retrouver et réinventer le carnaval, semant la joie dans le monde, et le carême qui, en invitant à dominer les désirs de son corps, tourne notre regard vers Jésus en croix, dont les traits sont dessinés dans le visage des souffrants, et donc du nôtre aussi ? En d’autres termes, les chrétiens ne devraient-ils pas célébrer les traces de justice et les marques d’amour qui donnent sens à la vie de l’humanité ? Et ne devraient-ils pas avoir une lucidité plus grande sur les enfers qui abîment tant d’hommes, de femmes et d’enfants, afin de pouvoir les affronter librement, avec l’Esprit de Dieu en eux ? 

 

Le père Jean-Claude d’Arcier présente sur notre site une très intéressante recension du livre de René Luneau, intitulé : ‘Jésus, l’homme qui évangélisa Dieu’ Il souligne combien l’auteur a cherché à retrouver les paroles et les gestes de tous les jours, très simplement humains, de celui qui, avec son corps et son amour, ‘évangélisa’ Dieu, en révélant de Lui et de l’homme un autre visage.

 

Octobre 2011-09-01 -  R. P.                   

 

 


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