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Les Bouleversements culturels

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

La Femme dans la société d'aujourd'hui

5 - La femme dans les trois religions monothéistes

 

 Vers le 4ème chapitre

 

 

Le charisme de la femme dans le récit de la création

Les religions monothéistes

Dans les trois religions monothéistes,
le garçon et la fille ont la même valeur
car tous les humains sont créés par Dieu.

 

 

 

La femme dans le peuple hébraïque

Le peuple hébreux est porteur de la bonne nouvelle qui a changé la perception du temps. Il a introduit la notion du temps marqué par un ‘avant’, la création, un ‘présent’ marqué par la présence de Dieu qui délivre son peuple de l’esclavage et qui va se révéler petit à petit non pas un Dieu guerrier mais un Dieu lucide et toujours plein de tendresse et un ‘après’ marqué par la promesse d’une manifestation grandiose de Dieu. Dans cette histoire, l’homme et la femme ont chacun une responsabilité spécifique. Dans le judaïsme, la religion est toujours transmise par la mère. Il suffit de citer le commentaire de la création fait par certains rabbins : Dieu a affiné son œuvre en créant la femme. L’homme a été façonné par Dieu à partir de la terre tandis que la femme a été créé à partir de l’homme. Aussi, l’homme doit faire d’énormes efforts pour s’élever au dessus de la terre tandis que la femme qui n’est pas façonnée à partir d’une matière brute a une certaine finesse d’esprit et un esprit déductif. Selon les textes, la Torah a été donnée d'abord aux femmes pour marquer précisément l'importance de leur rôle dans le judaïsme. Elle doit assumer son destin qui est de donner une âme à la vie familiale. Elle a été celle qui a maintenu la vie du peuple juif durant des siècles en donnant par sa présence maternelle, une force et une sérénité aux membres de sa famille.

 

La femme dans le peuple musulman

Il est difficile de décrire la place de la femme dans le Coran car l’image que l’on se fait d’elle dépend de la lecture que l’on fait de ce livre saint. Pour les uns, le Coran est ‘créé’, c’est-à-dire distinct de Dieu, et sa lecture sera marquée par la confiance qu’a le croyant dans le pouvoir souverain de la raison humaine. Pour les autres, le Coran est ‘incréé’ et est inséparable de Dieu lui-même. Sa Parole se place alors au-dessus de la raison. Prenons un exemple : le Prophète a bouleversé la place de la femme en décrétant que, en cas d’héritage, la femme aura droit à un tiers de l’héritage et l’homme à deux tiers. Cette différence n’est pas se signe que la femme est inférieure à l’homme. L’homme, dans la tradition clanique des pays arabes, avait comme mission d’adopter les neveux et nièces orphelins. Il ne pouvait assumer cette tradition que si il avait les moyens financiers nécessaires à cet agrandissement de sa famille. Quant à la femme, elle recevait le tiers de l’héritage avec un immense avantage pour une femme qui restait au foyer. Elle avait toute liberté d’en faire ce qu’elle voulait sans dépendre de l’avis de son mari. Si on lit le Coran comme parole dictée par Dieu, personne n’a le pouvoir de toucher à ce verset. Si l’on conçoit le Coran comme étant Parole de Dieu inspirée au Prophète dans des circonstances particulières et dans la culture arabe du 7ème siècle, le musulman peut adapter cette Parole selon l’évolution de la culture de son temps sans pour autant renier le sens profond de cette liberté donnée aux femmes par le Prophète.

Le Coran ne révèle rien de nouveau sur Dieu. Par contre, il est sûr donc que le Coran a humanisé le statut de la femme. Il lui accorde des droits juridiques qu’elle n’avait pas avant. Devant Dieu, le Coran lui reconnaît comme croyante, une dignité égale à celle de l’homme (33,35) Le Coran ne dit rien de la lapidation de la femme adultère. Cette lapidation serait dictée par un verset coranique qui a été abrogé ou perdu.

 (cf la recension de Penser le Coran)

 

La femme dans le peuple chrétien

Durant des millions d’années, Dieu, bien que présent mais silencieux, a respecté la liberté, la créativité et la recherche tant intellectuelle, politique, artistique que spirituelle des hommes. Les hommes et les femmes ont su créer un chemin souvent dramatique pour que l’homme grandisse en liberté et en sagesse. Le grand désir de Dieu était et reste aujourd’hui que tout homme puisse enfanter la vie, puisse faire grandir les germes de Justice ensemencés dans le monde…

Après deux mille ans durant laquelle Il a inspiré des prophètes de parler en son nom, Dieu le Père veut réaliser son désir d’amour de venir vivre lui-même avec les hommes. (Lc 1,26-38).  Ce rêve est plus compliqué que le simple désir d’aider les hommes à rendre la terre habitable où chacun puisse être acteur. Aucun chercheur de Dieu n’avait pensé jusque là que Dieu est trois personnes en seul Dieu. Et ce n’est pas par une Parole ou un discours que Dieu peut se révéler son mystère, une vérité qu’on n’a jamais fini de comprendre ni d’approfondir. Aussi, une question s pose : Comment Dieu va-t-il réaliser son désir non seulement de venir sur terre vivre avec les hommes leur aventure humaine tout en respectant leur liberté, leur intelligence, leur quête de justice de d’amour mais aussi en révélant sa façon d’aimer ?

Dieu réalise son rêve en demandant à une femme, Marie habitant Nazareth, village sans renom, d’accepter d’être la mère du Messie. Marie discute avec l’envoyé de Dieu et défend sa dignité de femme car elle n’est pas encore mariée à Joseph, un charpentier descendant de David.

L’envoyé de Dieu ne lui précise pas qu’elle sera l’avenir de son futur couple ni de son enfant. Les évangélistes disent simplement qu’elle gardera  dans son cœur les événements qui vont la déstabiliser, que ce soit à Jérusalem quand Siméon lui prédira qu’un glaive va lui transpercer le cœur, que ce soit Jérusalem quand Jésus, à 12 ans, reste au Temple sans prévenir ses parents, que ce soit à Nazareth quand les habitants cherchent à le tuer après sa prise de parole dans la synagogue, que ce soit la mauvaise réputation que Jésus aura dans sa famille… Pour réaliser son rêve, il semble que Dieu n’épargne rien à une maman juive attachée à son fils à qui elle a la mission de lui transmettre la religion de son peuple. La mission que Dieu a transmis à Marie ne l’a pas exonéré de devoir se battre tous les jours comme toute maman, contre des tentations de protéger son enfant, quitte à étouffer sa liberté.

Marie n’a pas partagé avec son fiancé ce qu’elle a vécu avec l’envoyé de Dieu mais descend en Judée retrouver sa cousine qui avait la réputation d’être stérile et qui attendait enfin une enfant. Cette bonne nouvelle lui avait confié l’envoyé de Dieu. Cette annonce a dû être source de joie pour Marie car la stérilité dans le peuple hébreu était vécue comme une sanction venant de Dieu, la procréation étant le but majeur de l’union physique dans le mariage. La rencontre avec Elisabeth va être pour Marie une autre source de joie car sa cousine lui confirme que l‘annonce de l’envoyé de Dieu est vraiment authentique.

Reste à Marie de faire la vérité avec Joseph. Plus tard, quand Jésus aura 12 ans, Marie et Joseph vont devoir se remettre en cause pour comprendre Jésus et accepter son mystère.

Il est difficile de trouver les mots pour approcher le mystère de la relation de Dieu avec les hommes. Avec Marie, Dieu dévoile sa façon d’aimer : Il respecte profondément la vocation difficile et passionnante d’une femme de devenir mère, d’éduquer avec son mari son enfant pour qu’il réalise en toute liberté et avec sagesse le sens qu’il veut donner à sa vie. Dieu révèle sa façon d’aimer en ayant besoin du charisme de l’homme et de la femme et en étant serviteur des hommes libres.

 

Février 2016 - R. Pousseur

 

 

 

 

 

 

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