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Visionnaire de l'invisible
Le Cinéma

 

Dieu, ma mère et moi
Réalisateur : Federico Veiroj
Sortie : 4 mai 2016

 

 

Affiche du film : Dieu, ma Mère et moi

       Gonzalo Tamayo, madrilène d'une trentaine d'années, poursuit toujours ses études de philosophie, sans grande conviction. Au tournant de sa vie d'adulte, Gonzalo pense qu'un obstacle entrave son aspiration à réinventer sa vie : on ne lui a jamais demandé son consentement pour être baptisé ! Il décide donc d'apostasier et entreprend des démarches pour être radié des livres de l’Eglise. Il voit dans cette rupture radicale la fin de ses tourments et de son attachement à sa mère. Il entre alors dans une course folle, de prélat en cardinal, entraînant dans son sillage un doux chaos. A travers cette quête irraisonnée aux yeux de tous, il revisite son passé et est envahi par de drôles de visions. Va-t-il accéder à sa liberté ?

A sa manière, le troisième long métrage de Federico Veiroj rejoint l’univers absurde et existentialiste des premiers films de Woody Allen. Gonzalo, ce trentenaire aussi nonchalant que névrosé, porte en lui quelque chose d’étrange. Ne serait-ce que cette obsession : puisqu’il a été baptisé sans son accord, il a le droit de demander à disparaître des registres officiels... Rien d’anticlérical dans Dieu, ma mère et moi. Plutôt une remise en question tranquille des institutions (l’Eglise, la famille…). Sur un ton décalé, jusqu’au surréalisme à la manière de Buñuel, n’hésitant pas à tenter le diable, il laisse percer un propos plus provocant qu’attendu sous une apparence bon enfant.

Dans la fiche artistique du film, fabien Gaffez livre le commentaire du cinéaste :
‘’ L’idée du film est née lorsque j’ai entendu parler de la tentative d’apostasie de mon ami Alvaro Ogalla. Apostasier signifiait pour moi avoir l’intention de changer son passé, un fantasme impossible. C’est devenu un défi intérieur très tentant : créer un conte, une fable. J’ai alors construit le personnage de Tamayo qui, à travers ses actes, allait représenter une nouvelle façon d’être en conflit avec les institutions.

Une fois que nous avons décidé que le personnage serait joué par Alvaro lui-même, je savais que le résultat serait aussi étrange que lui. Ses gestes, son regard, son désir et sa violence contenus, son apparence juvénile allaient donner vie au personnage. Tamayo transforme sa propre vie en une course d’obstacles… Chaque fois que son passé ou ses délires fantaisistes affluent, nous avons cherché à ne pas perdre ce qui le motive : son désir de changement. Une volonté qui se manifeste par ses grands renoncements et des conquêtes épiques… Tout en écrivant le film, nous avons imaginé le rythme du film comme un flamenco de Manitas de Plata, qui n’a malheureusement pas pu faire la bande originale, car il est mort le dernier jour du tournage.

Tamayo, un jeune homme parfois candida, sait qu’il a besoin de changer la personne qu’il est devenu, notamment sous la pression de ses parents, qui attendent beaucoup de lui. Son opposition, sa petite révolte, se manifeste de plus en plus dans sa quête « donquichottesque’’ de réaliser son apostasie. Tout cela révèle bien des visages et fait tomber des masques. Tamayo doit se mettre au clair avec ses propres sentiments. Avec l’innocence d’un adolescent, aussi sincère que désordonné, il avance avec ses contradictions et celles qu’il a héritées de sa famille.

El Apostata est le nom espagnol du film du réalisateur uruguayen F. Veiroj, qui s’était fait remarquer avec Acné (2008) et La vida util (2012). Pour son troisième film, Veiroj tourne à Madrid et filme la ville avec un regard neuf. Il propose une comédie existentielle et quasi-métaphysique, traversée ça et là par les fantômes de ses prédécesseurs, en particulier Buñuel. F. Veiroj transforme ce questionnement sur la foi et la religion en une réelle fable moderne. Et l’humour n’est plus seulement la politesse du désespoir, mais aussi l’expression d’une nouvelle révolte de l’espoir’’.

 

 

Claude D’Arcier - Juin 2016

 

 


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