Recherche dans le site

 

 

 

 

 

Accéder à la liste par AUTEUR

 

Accéder à la liste par TITRE

 

Accéder à la liste par THÈME

 

La page des livres non encore listés

 

L'ouvrage précédent :
Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie

L'ouvrage suivant :
Le plus grand bouleversement de l’histoire européenne depuis les invasions barbares




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Visionnaire de l'invisible
La littérature

Histoire du Monde
Du Moyen Âge aux temps modernes
John M. Roberts - Odd Arne Westad
(Perrin - 2016)

 

Le temps d'une rupture culturelle

 

Histoire du Monde n°2

       « Bien que le XXe siècle leur ait fait un tort considérable, les grandes idées esquissées par les européens entre 1500 et 1800 jalonnent encore, pour la plupart, le parcours des hommes d’aujourd’hui. Au cours des ces trois siècles, l’assise de la culture européenne est devenue laïque et l’on a vu s’installer l’idée progressiste de développement historique… Pour finir, la certitude que l’utilisation des connaissances scientifiques selon des critères utilitaires permettant un progrès illimité a gagné du terrain. Bref, dans l’esprit des hommes et des femmes doués de raison, la civilisation médiévale arrivait enfin à son terme. » (p 469) Ces en ces termes que  J. M. Roberts  O. A. Westad présentent dans le deuxième volume de Histoire du monde  Du Moyen Âge aux tempsmodernes la rupture culturelle qu’a subie l’Europe.

Il est important de souligner que cette rupture culturelle a fait bougé peu de choses dans la mentalité des peuples. Pendant cette rupture culturelle, les institutions traditionnelles  - monarchie, société à statuts héréditaires et religion – ont maintenu leur emprise sur des millions d’individus.  La culture populaire est demeurée intacte. Une grande partie des européens ne tolère encore aucune opinion autre que celle des Eglises établies. Ce fossé entre les intellectuels et le peuple marque la société actuelle. Un certain nombre d’intellectuels musulmans mettent en cause la façon dont beaucoup d’imams abordent et présentent le Coran. Pour ces derniers, le Coran est un livre dicté par Dieu au prophète Mahomed. Le Coran aborde bien des questions d’une société façonnée par des sociétés tribales vivant dans le désert. Aussi, lire le Coran inculturé dans le monde moderne reste difficilement acceptable pour la religion populaire musulmane.

Revenons à la rupture culturelle qui a façonné l’Europe contemporaine. Les clubs et sociétés de toutes sortes ont joué un grand rôle. Ils étaient caractéristiques d’une époque où une catégorie de personnes avait soif de débattre, de discuter, d’échanger sur les idées nouvelles. La plus remarquable est  la confrérie internationale des francs-maçons. Ces idées nouvelles concourent à briser la glace de la tradition et des conventions.

Une des transformations les plus décisives en Europe après 1500, fut l’élévation  du degré d’alphabétisation. Cette évolution a provoqué la culture centrée sur l’image à une autre axée sur la l’écriture et la lecture. La société européenne et celle de ses colonies deviennent une société instruite. Il est à remarquer qu’au XXe siècle, la radio, le cinéma, la télévision restaureront la suprématie de l’oral et du visuel sur l’écrit.

Autre évolution qui transforme la culture européenne : La relation de l’homme à la nature n’est plus perçue de la même manière. Auparavant, les gens avait un certain respect de la  nature car le peuple ignorait ce pourquoi Dieu faisait évoluer la nature. « En Europe, on voit apparaître une attitude nouvelle, profondément utilisatrice, encourageant les hommes à investir du temps, de l’énergie et de l’agent pour maîtriser la nature par le recours systématique à l’expérience. »  (p 477) Le monde perd de son mystère qui fait rêver car les hommes pensent pouvoir maîtriser les tragédies dues aux soubresauts de la nature.

Ces évolutions sont le fruit d’une observation scientifique et non d’une croyance. Les Lumières mettent le feu à la révolte contre l’Eglise qui prétend détenir autorité intellectuelle et morale pour éviter que les hommes ne pensent qu’à obéir à leur esprit. Un certain nombre d’intellectuels ont la certitude que des progrès presque illimités sont possibles. Des penseurs sont convaincus d’être arrivés au point culminant de l’histoire. Les scientifiques croient qu’ils vont pouvoir « améliorer le sort de l’humanité par la manipulation de la nature et le déploiement devant l’homme de vérités que la raison a inscrite dans son cœur. » (p 488) Il faut pour y arriver, combattre l’ignorance, l’intolérance, l’esprit de clocher.

Pour beaucoup de penseurs, l’Eglise catholique romaine en particulier, semble toujours se mettre en travers du progrès. Une guerre sans relâche sera menée par les Lumières et la Raison contre la superstition et la bigoterie. Mais les idées innées poussées dehors par la grande porte, reviennent discrètement par l’escalier de service. Jean-Jacques Rousseau voudra redonner leur juste place aux sentiments et au sens moral, tous deux en passe d’être éclipsés par la raison.

              Cette histoire du monde de Roberts et Westad souligne bien que cette histoire et un éternel recommencement. Ou plutôt, cette histoire est l’histoire d’un enfantement dans les douleurs d’un monde qui cherche à être plus libre de toute contrainte mais qui enfante aussi des morts nés.

 

Septembre 2016 - R. Pousseur 

Aller au tome n° 1

Aller au tome n°3

 

 

La page du site de l'éditeur

 

Haut de page