Présentation des textes de référence de la Vie spirituelle renouvelée


Le texte de référence précédent :


Le texte de référence suivant :
L’Esprit Saint crie en nous


Les contributions des visiteurs sur la Vie spirituelle


Les contributions d'experts pour la Vie spirituelle renouvelée


Livres sur la Vie spirituelle renouvelée


Échos de la presse pour la Vie spirituelle renouvelée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Vie spirituelle renouvelée

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

Jésus apprend à ses disciples à prier

 

« Quelle merveille de déchiffrer ta parole qui illumine
et que les simples comprennent. »  (Ps. 118, 129)

 Jésus se retirait souvent dans la solitude pour prier. Deux fois, il s’est fait accompagner pas des disciples : à la transfiguration et au mont des Oliviers. « Prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, Jésus gravit la montagne pour prier… deux hommes s’entretenaient avec lui : c’était Moïse et Elie. » (Luc 9, 28)  Jésus priait-t-il en dialoguant avec ses ancêtres ? Jésus a nourri sa mémoire de la Bible qui est la source de sa pensée, de sa mission, de son idée de Dieu et de sa relation à son Père. Jésus a cherché à se comprendre à partir de cette ‘histoire sainte’. Il se laissait éclairer par la parole de Dieu annoncée par ses ancêtres pour savoir comment communiquer à tous l’amour de Dieu et quelle action mener pour délivrer l’homme afin qu’il retrouve une pleine liberté intérieure. (N’est-ce pas cette démarche qu’il va faire avec les deux disciples d’Emmaüs pour leur faire comprendre le mystère de sa passion et sa résurrection ?) Jésus a fait l’expérience que se nourrir de la parole de Dieu proclamée par les prophètes ne se vit pas sans combat. Durant son séjour au désert après le baptême donné par Jean, il a dû lutter contre trois tentations qui le guettaient alors qu’il priait et réfléchissait avant de commencer sa vie publique : lutter pour se nourrir de la parole de Dieu et être à l’écoute des autres…lutter pour faire confiance totalement en Dieu, lutter pour exprimer par ses actes et ses paroles qu’il va servir ses frères en faisant de sa vie un service de ceux que sont sur sa route.  « Béni le Seigneur qui exerce mes mains pour le combat, qui m’entraîne à la bataille… » (Ps. 143,1)

L’évangéliste nous fait découvrir que cette lutte façonne le cœur de l’homme et donne un autre regard sur la vie de l’humanité. Dans l’évangile de Jean (4, 35), l’évangéliste raconte que Jésus, fatigué, se repose auprès d’un puits en Samarie pendant que les apôtres sont partis en ville acheter de quoi manger. Une femme s’approche pour puiser de l’eau. Jésus lui demande à boire. S’il boit dans la coupe que lui tendra la Samaritaine, il sera solidaire du péché des samaritains qui ont rompu avec Jérusalem. Les juifs, qui haïssaient les samaritains, expliquaient leur origine par l’arrivée forcée de cinq peuples (Les cinq maris de la Samaritaine) installés en Samarie et qui ont continué à adorer leurs idoles. Au cours de la discussion avec la Samaritaine, il lui révèle qu’il est le messie attendu. Quand les disciples reviennent avec de quoi manger, ils s’étonnent de voir Jésus parler avec une Samaritaine. Au cours de la discussion qu’il a avec eux, Jésus les invite à lever les yeux et à tourner leur regard vers les terres de Samarie qui seront prêtes dans quatre mois pour la moisson : « Levez les yeux et regardez les champs. Ils sont blancs pour la moisson.» Jésus s’est laissé bousculer. Grâce à cette rencontre non programmée, il peut inviter ses apôtres à changer leur regard sur le peuple samaritain. Jésus parlant de la moisson évoque la fin des temps déjà commencée. Il invite ses disciples à voir ce que leurs yeux ont du mal à entrevoir, ce qui germe dans le cœur des Samaritains.

« Apprends-nous à prier. »

Les disciples de Jésus voyaient souvent leur maître partir seul dans un endroit désert pour prier. Ils étaient sûrement fascinés, intrigués sinon choqués par cet homme qui appelait Dieu, créateur du ciel et de la terre, « Abba, Père.» Dans l'Ancien Testament, Dieu en tant que père n’apparaît que 15 fois en tout et pour tout ! Et encore, c’est dans le cadre de la relation de Dieu avec son peuple et non dans une relation personnelle. Ils sentaient que Jésus était habité par une présence qui les dépassait. Aussi, les disciples demandent à Jésus de leur ‘apprendre’ à prier (Luc 11,1). Quand Jésus leur dit de commencer leur prière en disant : ‘Notre Père’, il les introduit dans sa manière de prier, dans une relation marquée par l’affection, l’intimité et le respect tout en reconnaissant que ce Père qui est aux cieux, est le Dieu unique, adoré dans le Temple par le peuple élu.
Pour leur apprendre à prier, Jésus fait à ses disciples une recommandation: il leur conseille de ne pas rabâcher leurs prières, de ne pas les réciter (Mtt. 6,7) mais il leur apprend à entrer dans une relation personnelle avec Dieu en l’appelant « Notre Père. ». Il ne s’agit pas pour Jésus d’une question de vocabulaire mais d’un don. Comme il l’écrit dans sa lettre aux Galates (4, 6), l'apôtre Paul résume cette expérience qui a dû bouleverser sa foi et remettre en cause sa façon de prier: « Pour prouver que vous êtes bien ses enfants, Dieu a envoyé dans notre coeur l’Esprit de son Fils, l’Esprit qui crie : Abba, Père ! »
          Jésus leur apprend ensuite ce qu’il y a dans le cœur de son Père. Quand nous sommes en relation avec notre Père, nous sommes amenés à ce que Dieu soit connu comme un Père présent à tous, attentif et affectueux et qui enracine la vie de l’humanité en Dieu.
          Reconnaître Dieu comme notre Père nous fait découvrir que la force de Dieu est en nous comme un don pour que nous collaborions avec Lui et avec nos frères pour que règne dans le monde la justice et la vérité avec amour et respect pour tous, sans exception.
Comment ne pas se laisser envahir par son souhait que les hommes soient plus humains en écoutant leur conscience, leur cœur, là où Il a  inscrit sa loi ?
 Comment ne pas tout faire pour que Jésus soit reconnu par tous les hommes comme un frère qui nous remet debout ?
Jésus apprend à ses disciples à accueillir en eux l’Esprit Saint qui crie avec eux leurs besoins : besoin de rester fidèles à Jésus dans un monde violent, besoin de pardon réciproque, besoin de la force de Dieu pour ne pas succomber à la tentation de se replier sur eux. Ils pourront alors laisser crier leur cœur, s’abandonnant à l’amour du Père, faisant confiance à sa réponse qui les surprendra souvent.

Jésus n’a rien laissé qui puisse être répété.

Les disciples de Jésus sont appelés à sortir des réponses toutes faites, des répétitions du même et aller à Dieu qui est toujours ailleurs et qui suscite une recherche, une attente. ‘Jésus n’a laissé à ses disciples ni rituel, ni code législatif, ni corpus doctrinal… rien qui puisse être répété… » écrit le P. Moingt, s.j. dans  Croire quand même.
          « Être chrétien signifie suivre Jésus, être son disciple en communauté avec d’autres qui marchent sur le même chemin. Son appel est ‘Suis-moi’ » Il ne s’agit pas de suivre une série de concepts, de valeurs, de codes de conduite ou une institution. Il s’agit de répondre à l’invitation de Jésus qui appelle ses disciples à être créateurs avec son Père, écrit William C.Spohn, (professeur d’éthique chrétienne en Californie) dans  Jésus et l’éthique.

Le Père Moingt et W.C. Spohn, deux théologiens de renom, pensent que les communautés chrétiennes et les chrétiens sont appelés à être en état de créativité pour que la Bonne Nouvelle soit annoncée dans le langage d’aujourd’hui (Inculturer la Bonne Nouvelle dans les cultures actuelles). Saint Paul le souhaitait déjà dans une de ses lettres : « Que toute langue proclame que Jésus est notre sauveur à la gloire de Dieu le Père. » (Ph. 2,11) Ce qui demande à chaque chrétien de déceler où l’Esprit Saint travaille dans le monde et ce qu’il fait germer avec les hommes. Cette recherche suppose de prendre du temps pour écouter Jésus Christ dans la prière et se nourrir continuellement de l’Evangile, la Bonne Nouvelle inculturée il y a des siècles au Moyen-Orient.
Il nous faut donc être en état de créativité, tout en étant fidèle à la tradition. C’est pour répondre à cette exigence que nous reprenons ici les prières de Marie et de Zacharie. Traduites dans le langage d’aujourd’hui, tout en essayant de rester fidèle à l’Evangile, nous avons bien conscience qu’il y a mille autres façons de se nourrir de ces textes.

 

Marie partage à Elisabeth sa perception du travail
de l’Esprit dans le monde

 

 

Après l’annonce par l’envoyé de Dieu qui lui a demandé si elle accepterait d’enfanter

  le sauveur, Marie a dû prendre ses distances vis-à-vis de sa famille et de son fiancé, ne sachant sans doute pas expliquer à son entourage ce qui lui arrivait. Elle part se réfugier près de sa cousine Elisabeth. Marie n’a pas besoin de lui expliquer quoi que ce soit en entendant Elisabeth lui dire que l’enfant en elle a tressailli quand elle est arrivée. Elisabeth lui confirme que c’est bien Dieu qui lui a parlé : « Tu es bénie entre toutes les femmes… Comment ai-je le bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Luc s’est inspiré d’un cantique chanté dans le monde des pauvres pour exprimer la joie de Marie. A travers ce chant, Luc nous révèle que la prière de Marie était d’abord une reconnaissance de ce qu’accomplit Dieu en elle avec son plein consentement, respectant sa conscience et sa liberté. Cette action de Dieu en elle transforme son regard sur le monde dramatique qui l’entoure. Elle y décèle des graines de sénevé que Dieu sème dans le cœur des personnes qui acceptent d’être fidèles à ce qui les travaille profondément.

J’exulte en Dieu
car l’Esprit Saint est venu en moi et m’a inspirée..
Je ne suis que son humble servante
et pourtant je suis sûre
que beaucoup reconnaîtront que je suis profondément heureuse
car le Puissant a fait pour moi des merveilles.
Dieu agit aujourd’hui en moi et dans le monde, 
Je vois avec les yeux de Dieu ce qui se passe autour de moi :
Avec les audacieux, les courageux,
Il disperse ceux qui se croient superbes
et renverse les puissants de leurs trônes.
Avec ceux qui servent la justice, Il élève les humbles.
Avec ceux qui partagent, Il comble de biens les affamés.
Dieu sauve mon peuple
en accomplissant aujourd’hui la promesse qu’il avait faite à Abraham.
(Inspiré par Luc 1,46 – 56)

 

Zacharie chante Dieu qui travaille le cœur des hommes ‘justes’.

A la naissance de son fils, Zacharie, le père de Jean Baptiste, qui ne croyait plus pouvoir être père vu son âge, fut rempli de l’Esprit Saint. Au jour de la circoncision, Zacharie donne à son garçon le nom de Jean. L’évangéliste Luc traduit la joie et la foi qui habitent ce père. En prophétisant que son fils va préparer la manifestation de Dieu, Zacharie chante ce qui s’est retourné en lui. Alors qu’il avait hésité à croire ce que l’envoyé de Dieu lui avait révélé dans le temple, il chante sa confiance totale en Dieu qui est capable de rendre fécond ce qui lui paraissait stérile, sans avenir.

Béni sois-tu, Dieu notre Père.
Tu as toujours été présent à l’histoire de notre peuple
pour le libérer de tout ce qui l’enferme.
Tu suscites une force qui nous sauve,
en nous arrachant au pouvoir de tous nos ennemis.
Elle nous fait découvrir ton amour pour tous les hommes
comme tu l’avais juré à Abraham.
Maintenant, nous pouvons te célébrer,
te prier tout au long de nos jours
et servir la justice dans le monde.
Toi, Jean, mon fils, tu seras appelé Prophète du Très Haut
tu vas préparer les voies de notre Sauveur.
Ceux qui marcheront dans tes pas,
en servant la vérité et la justice avec amour et respect,
prépareront l’annonce que Dieu est présent à tous.
Dieu illumine ceux qui sont dans les ténèbres
en manifestant son amour et en offrant son pardon.
Telle est la tendresse de Dieu pour les hommes, ses enfants.
(Inspiré par Luc 1,67-80) 

R. P.

Peintures de L. Derwa


 

« Cet essai de traduire en langage actuel les cantiques de Marie et Zacharie est intéressante: elle nous invite à faire de même, à avoir une prière vivante.
             Avant et après la rencontre de ses frères, Jésus se met à l'écart pour prier. Il va à la Source et il remet tout à son Père. Agissant ainsi, il entre en communion avec son Père et cela rend chacune de ses rencontres unique et inoubliable pour ceux qui le croisent; il leur donne à leur tour de communier à cette relation, de recevoir un peu de la Vie.
             Une religieuse m'a dit un jour: "aucune de nos rencontres n'est inutile". Cette phrase m'a beaucoup frappée et je me rends bien compte que si je m'efforce de prendre du temps chaque jour pour prier,  me laisser déranger et nourrir par la Parole, les rencontres et les actes de la vie quotidienne prennent une toute autre couleur, une autre densité: ils sont comme transfigurés. Et ces personnes que je croise viennent à leur tour enrichir ma prière, elles portent du beau, du neuf, de l'inattendu même dans ce qui est abîmé ou souffrant. Cela me relance et me met debout dans un cheminement sans fin."

Marie-Madeleine

 


Votre contribution

Pour partager vos expériences, initiatives, cliquer ici Cliquez pour ouvrir envoyer vos commentaires

 

 

 

Illustration tous droits réservés

 

Haut de page