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Visionnaire de l'invisible
Le Cinéma

 

Sparrows
Réalisateur : Rúnar Rúnarsson
Sortie : juillet 2016

 

 

Affiche du film : Sparrows

      Âgé de 16 ans, Ari (Atli Oscar Fjalarsson) chante comme un rossignol dans une chorale presque céleste et sa maman le gâte comme un enfant, à Reykjavik où ils vivent. Quand elle part en vacances avec son nouveau petit ami, Ari est envoyé chez son père Gunnar (Ingvar Eggert Sigurosson), dans la région des fjords au nord du pays où il a passé son enfance. Les retrouvailles sont douloureuses car Ari, qui ne trouve pas sa place, reproche à son père d’avoir tout raté dans sa vie. Quand il commencera à se faire des amis, commencera aussi son éveil sentimental…

Runar Runarsson aborde différents thèmes dans Sparrows, notamment les relations père-fils, l’amour et le pardon. Il voulait montrer que ‘’la vie est grise avec des nuances de gris’’. Présenté au festival de Toronto en septembre 2015, le film a, depuis, remporté plusieurs prix dans des évènements prestigieux à Sao Paulo, San Sébastian, Chicago, Varsovie et Göteborg notamment.

Ainsi décrit, Sparrows semble n’être qu’une chronique adolescente mélancolique de plus. C’est en réalité tout l’inverse. Le cinéma de Rúnar Rúnarsson est tout en nuance et ne se laisse pas classer facilement dans un genre précis. La mise en scène est toujours délicate, précise, trouvant toujours les bons cadres, la bonne distance, le bon tempo (...) Entre paysages glaciaires et personnages volcaniques, Sparrows trouve son bel équilibre.

Ce film appartient à ces œuvres douces-amères qui plongent avec pudeur dans le désarroi adolescent. Le retour chez le père, Islandais du bout du monde, alcoolique, héritier d’un village où certaines traditions peut paraître barbares (la chasse aux phoques ou les soûleries organisées), accentue la douleur d’une séparation de la figure maternelle, d’autant que le père, bourru et mal à l’aise, ne sait pas manifester son amour filial.

Un espoir viendra de la grand-mère qui, malheureusement, ne pourra pas veiller sur le jeune homme bien longtemps. La séparation, comme chemin d’initiation et d’émancipation, plane sur cette œuvre, belle et astrale, où la lumière baigne cette magnifique région d’une douceur mélancolique.

Le réalisateur, passionné par les relations filiales, comme en témoigne sa filmographie, évite une approche trop touristique pour donner un vrai sens au cadre naturel, à la fois protecteur, écrasant et mystérieux. La vie promet beaucoup, mais reste longtemps indéchiffrable pour le jeune homme en proie aux émotions et aux remises en question de son âge. Alors que les sentiments amoureux s’éveillent, relayant les amitiés d’enfance, la première expérience sexuelle sera une épreuve. Sparrows dévoile un beau portrait adolescent, sur une musique magnifique de Kjartan Sveinsson, connu surtout pour sa participation au légendaire groupe autochtone Sigur Ros.

Le titre Sparrows (Les moineaux) traduit à la fois la légèreté des relations entre tous ces personnages, mais aussi la fragilité de ces êtres, en proie à un climat    d’hostilité, d’abord environnemental vu la dureté de la nature islandaise, mais surtout psychologique par les antagonismes qui se créent à cause des préjugés et des jugements hâtifs. Ari sera-t-il le catalyseur, le fédérateur de la résolution de tous ces conflits ?

Au-delà de ces sombres perspectives, Sparrows développe un discours éminemment positif, dans le parcours initiatique d’Ari, son refus de la violence, sa gentillesse envers les autres, sa patience. Rúnar Rúnarsson ne fait pas pour autant un discours moralisateur : par une mise en scène en retrait, par une observation fine de la psychologie des personnages, il est au service du jeu des acteurs et à l’expression de leur sensibilité. "Sparrows" fut à ce titre récompensé dans plusieurs festivals internationaux, avec raison. C’est dire si l’on se retrouve dans ce film juste et grave, imprégné d’humanité.

Oui, c’est presque aussi beau et poignant qu’un vidéo-clip de cette formation lyrique mythique. Les fans devraient faire le déplacement. Les cinéphiles aussi.

Claude D’Arcier - Août 2016

 

 


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