L'Église de notre temps à l'écoute des artistes en Arts plastiques
Rencontre avec Nicolas Fropo de Habart, peintre
En entrant dans l’église Saint-Paul à Nîmes, le visiteur ou le priant est attiré par une exposition appelée : ‘Lieu d’être’. Des peintures d’hommes criants, des sculptures de visage, des tableaux évoquant la terre et la création vous accueillent dans ce lieu saint, ce lieu ou l’on prie Dieu fait chair et où Jésus est reconnu comme le frère de tous les hommes. Cette exposition fait vraiment partie de la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus.
Nous avons eu la joie de rencontrer un des artistes qui expose des peintures évoquant la vie des hommes d’aujourd’hui.
- Le visiteur peut être surpris par vos tableaux : ils ne représentent que des hommes.
- Je cherche à représenter l’homme et la femme d’aujourd’hui. Comme j’ai la morphologie de l’homme dans la tête, je ne représente que lui mais, pour moi, je cherche à représenter la vie de tout homme et femme avec leur difficulté d’être. Il est certain que les visages et les corps représentés sont souffrants. Mais ils sont debout. Je n’ai pas une approche tragique de la vie humaine ; l’humain n’est pas en résistance. Il proteste. Il est blessé, cabossé, mais vivant. Vous me direz que c’est dramatique mais je pense que l’artiste ne peut pas fermer les yeux sur cet aspect de la vie des hommes.
- Vos tableaux sont criants de vérité…
- Regardez ce tableau : c’est un cri. Je souhaite que le spectateur entende son propre cri.
- Et vous, quel cri faites-vous entendre ?
- Le cri de beaucoup de personnes que je fréquente : « On m’a fait mal et je n’ai pas le droit de me taire. » Je vous avoue que quand j’ai terminé ce tableau, j’ai découvert que j’avais de la tendresse pour ce criant, pour ces personnes.
- Ces hommes sortent des ténèbres, debout et nus.
- La nuit est pour moi un creuset, une promesse. La nuit n’est pas absence ni obscurité. Elle cache une naissance… elle dévoile un homme désarmé, fragile, seul même quand il est avec d’autres.
- Leurs regards…
- Quand je peins les yeux, je les peins fermés, puis je les ouvre… sur l’horizon… l’au-delà… le dedans… Un regard qui va vers…
Deux autres peintures de Nicolas Fropo de Habart illustrent ‘Esprit crie en nous’
Si vous désirez entrer en lien avec l’artiste :
fropo.de.habart@laposte.net
Si vous voulez aller sur son site :
www.fropo-de-habart.com
Propos recueillis par R. P.
Août 2011.