Les Bouleversements culturels /Réaction d'expert
L’origine du mal
La rentrée littéraire et médiatique est marquée par une question que beaucoup se posent mais qui est jusqu’à présent peu abordée. Cette question touche à l’origine du mal : naît-il ou se manifeste-t-il à cause des conditions difficiles dans lesquelles les gens vivent ? L’enfant naît –il innocent et est-ce la société le rend impur ? Le mal naît-il dans le cœur des personnes, quelque soit leur condition de vie, leur milieu, leur religion ? Pourquoi le Pape a tenu à se présenter comme un pécheur pardonné ?
France 3 lance un nouvelle série intitulée ‘Origines’. Cette série s’attaque aux racines du mal.
Au cinéma, nous pouvons aller voir ‘Délivre-nous du mal’, l’historie d’un prêtre renégat qui, avec un policier du Bronx, combat les puissances occultes qui menacent les familles et la cité.
Au plan littérature, nous ne parlerons pas ici de ‘Merci pour ce moment’ qui décrit les dégâts que provoquent le mal quand il est à l’œuvre dans le cœur de l’homme et de la femme.
Dans Une si jolie petite fille Gitta Sareny se butte au mal dans son livre qui raconte la vie d’une mineure (qui est aujourd’hui une bonne mère de famille) qui a tué 2 jeunes garçons.
Maxime Chattan s’est demandé dans son roman La patience du mal si le mal peut contaminer ceux qui le traquent. Le romancier cite un texte de Joshua qui résume son roman : « Ils sont là, tout autour de nous, ils s’organisent, dans l’ombre, dans le silence. Ils sont invisibles, et nous n’avons pour les traquer que l’empreinte de leurs existence : leurs crimes. » Tout au long de son roman, l’auteur tente de s’approcher du mystère du mal : « Le problème vient du fait qu’on se sait pas expliquer ce qui transforme un tueur en série… L’ADN des meurtriers, de la violence, ça n’existe pas… Si nous sommes aujourd’hui là où nous sommes, c’est qu’au cours du million d’années qui vient de s’écouler, nous avons été les prédateurs les plus redoutables… Et si le mal existait réellement ? Ce serait une meilleur explication, non ? Une sorte de virus se propageant à travers la violence… Le mal, quelque soit sa forme. Une énergie négative, entropique ou maléfique qui pousse la nature vers la domination la destruction, une impulsion belliqueuse élémentaire. Un besoin de tuer, de soumettre. … La violence est l’avenir de l’homme. » (p 195 à 197)
Octobre 2014 - R. Pousseur