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Visionnaire de l'invisible
Le Cinéma

 

 

A la recherche de Vivian Maier
Réalisateur : Charlie Siskel et John Maloof
Sortie : 2 juillet 2014


Vivian Maier

  Vivian Maier, photographe amateur, née en 1926 à New-York, d’un père d’origine austro-hongroise et d’une mère française, décède le 21 avril 2009 à Chicago dans l’anonymat. Découverts au hasard d’une vente aux enchères en 2007 par John Maloof, ses clichés révèlent un grand talent de ‘’portraitiste de rue’’. Piqué par la curiosité, le jeune homme enquête sur l’artiste et apprend qu’elle exerçait le métier de nourrice dans des familles aisées, vivait seule et gardait sa passion secrète. Maloof rencontre alors des personnes qui l’ont logée, employée, des enfants qu’elle a gardés : tous évoquent une personnalité discrète et réservée. Toujours accompagnée de son Rolleiflex, elle portait un regard affuté sur son entourage et particulièrement, sur la rue et ses habitants les plus démunis.

Le film  qu’a réalisé John Maloof, agent immobilier, réalisateur et photographe passionné d’histoire, avec Charlie Siskel, producteur de séries et de documentaires pour la télévision (L’Amérique de Mickael Moore, L’incroyable vérité), raconte l’histoire étonnante d’une inconnue, reconnue aujourd’hui comme l’une des plus grandes ‘’photographe de rue’’ du 20 °siècle. C’est le portrait d’une artiste aussi mystérieuse que le talent que révèlent ses photos, qui gardent la mémoire des quartiers populaires de Chicago.

Quand John Maloof acheta ces premières photos pour illustrer son livre sur les quartiers populaires de Chicago, il commença à en découvrir l’incroyable richesse, Vivian Maier venait de mourir, abandonnant un héritage de plus de 120 000 clichés : des bourgeoises en fourrure côtoyant des sans abris, des enfants noirs et blancs jouant ensemble en pleine période de ségrégation raciale, des visages où souvent s’exprime une complicité avec la photographe. Bref, toute la mémoire de la vie sociale de Chicago que Maloof publie sur son blog. Pour en savoir davantage sur elle, il entreprit la réalisation d’un documentaire qu’il commente ainsi : ‘’A partir de ses clichés, on a appris beaucoup de choses sur Vivian. D’abord qu’elle avait une grande sensibilité artistique : elle avait de la compassion, une perméabilité aux fragilités humaines et aux tragédies de la vie. Mais c’est aussi une femme très drôle. Le portrait de ce groupe de personnes traversant une rue et étant toutes habillées dans la même teinte de jaune, est forcément le signe d’un grand sens de l’humour. Il a fallu ensuite tenter de reconstituer sa vie privée, comprendre pourquoi elle a gardé secrète sa passion pour la photo, et découvrir ce qui faisait d’elle une artiste. La plupart de ses proches ne l’ont connue qu’en tant que nourrice, ce qui n’était que sa façade, pas son identité profonde’’.

Au cours de ses recherches, Maloof découvre qu’il n’a pas été le premier à vouloir révéler le talent de Vivian Maier. En effet, elle a eu une correspondance avec un petit éditeur français pour publier, en cartes postales, certaines de ses photos (villages et paysages des années 40) ; mais l’affaire ne s’est pas conclue.

Le film parvient pourtant à esquisser le portrait d’une femme cultivée, très en avance sur son époque, ouverte d’esprit et généreuse, à la fois féministe et grande amoureuse de la vie, qu’elle captait directement avec son appareil ou en enregistrant des conversations avec ses modèles. Mais la question reste ouverte : pourquoi cette photographe si douée a-t-elle décidé de garder son art secret ? D’autant plus que son œuvre témoigne d’un sens aigu du contact avec les autres et d’une profonde humanité.

A cette question, Charlie Siskel apporte une réponse : ‘’Vivian Maier avait choisi de dissimuler son art et de rester énigmatique jusqu’à la fin de sa vie. Mais cacher ses propres créations ne signifie pas vouloir les détruire. Elle a conservé précieusement son œuvre, laissant le destin décider de son sort. Contrairement à Franz Kafka, qui avait donné des instructions pour brûler tous ses manuscrits inachevés après sa mort, elle n’a laissé aucun mot, ni jamais exprimé à quiconque le souhait de garder son œuvre secrète. Après des années passées à sillonner la vie et l’œuvre de Vivian Maier, nous avons réalisé un film qui raconte l’histoire d’une artiste ‘’déguisée’’ en nanny. Elle était une sorte d’espionne. Avec son appareil photo, elle saisissait la vie urbaine, elle captait l’humanité qui l’environnait. Elle éprouvait notamment une réelle empathie pour les gens en marge de la société, les outsiders, qu’elle aimait photographier. Elle protégeait fièrement son intimité et affirmait son indépendance face aux valeurs bourgeoises des familles avec lesquelles elle vivait. Son œuvre fait à présent partie de l’histoire de la photographie et demeure un trésor indéniable’’.

Passionnant de bout en bout, ce film suscite une profonde émotion, tant par la sympathie qu’il développe vis-à-vis de cette artiste hors du commun que par l’enquête captivante  qu’il déploie pour faire émerger, progressivement, d’outre-tombe le portrait de cette femme méconnue et pourtant si présente à son époque.

Jean-Claude D’Arcier - 25 juillet 2014

 

 


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