L'inculturation / Contributions d'experts
Les milieux populaires
On m’a demandé, dans cette intervention, d’essayer d’éclairer un peu la notion confuse de « milieux populaires », d’un double point de vue sociologique et pastoral. C’est pourquoi j’ai divisé cette intervention en deux parties.
Je suis prêtre diocésain et je viens d’être nommé à Bagnolet-Montreuil, deux villes du 93. Mais mon expérience pastorale y est encore bien courte, aussi je parlerai plutôt à partir de mon expérience à Bobigny où j’ai passé 15 ans. Bobigny, ville préfecture de la Seine-Saint-Denis, a une population d’environ 50.000 habitants. Elle est composée presque uniquement de cités. Il y a quatre communautés chrétiennes qui reflètent assez bien la diversité culturelle de la population.
Portrait de la situation des classes sociales dans la France de 2010
Pour faire le portrait de la situation des classes sociales dans la France de 2010, il faudrait pouvoir prendre en compte une grande diversité d’indicateurs comme le patrimoine, le salaire, les revenus, le type de consommation, les pratiques culturelles, les diplômes, le réseau relationnel, l’état de santé, etc…à partir desquels on peut mesurer l’importance des inégalités entre les gens ; car ce sont ces inégalités qui permettent d’évaluer les écarts entre les groupes sociaux. Mais ce portrait ne peut pas être figé dans le temps, une fois pour toutes, car ces inégalités sont en recomposition continuelle. D’où la nécessité de réévaluer en permanence les connaissances empiriques sur les inégalités.
Sur la base de ces indicateurs, l’analyse de la composition de la population active montre que les catégories moyennes ou supérieures du salariat se développent, tandis que les ouvriers déclinent numériquement : ils ne sont plus que 25% de la population active en 2009 contre 40% en 1968. Mais, dans le même temps, les employés, qui sont devenus les ouvriers des services, ont connu une expansion régulière. Au total, la somme des ouvriers et des employés est à peu près stable depuis 40 ans et représente entre 50 et 60% de la population active.
A ces « milieux populaires », il faut aussi ajouter les populations moyennes qui sont victimes d’un certain déclassement social. En effet, ce qu’on appelle depuis la fin du 19° siècle « la question sociale », ne se situe plus seulement à la périphérie de la société, mais en son cœur même, et elle concerne une part croissante des classes moyennes salariées. La déstabilisation, relativement récente, de ces catégories, qui étaient autrefois considérées à l’abri des difficultés rencontrées par les classes populaires, se remarque à des indices comme le déclassement scolaire des jeunes diplômés ou la stagnation des revenus salariés. Aujourd’hui, beaucoup de personnes de ces milieux « moyens », nées autour des années 70-80, occupent un statut social inférieur à celui de leurs parents.
Pour les jeunes qui ont une vingtaine d’années en 2010, la situation s’est encore dégradée. Ceux qui sortent de l’école sans diplôme sont dans une grande précarité. Certes, le bac protège encore un peu du chômage, mais la grande majorité doit se contenter de conditions d’emploi inférieures à celles des années 70. Par exemple, les jeunes qui préparant un master doivent accepter des stages rémunérés à 300 euros par mois, avant d’espérer trouver éventuellement une place stable ?
En région parisienne, on est facilement porté à considérer ces milieux populaires comme la population immigrée des banlieues et des cités, marquée par la violence, les problèmes d’intégration et une situation économique catastrophique. Cette présentation me semble trop restrictive car il faut aussi y intégrer ceux qu’on appelle « les classes moyennes », composées des gens de souche française, d’origine modeste mais n’habitant pas forcément en cité, et dont la qualification professionnelle faisait des travailleurs bien côtés sur le marché de l’emploi.
Analyse de ce que recouvre cette notion de « milieux populaires »
Depuis les années 1990, l’expression « les milieux populaires » a progressivement supplanté l’expression « la classe ouvrière » qui avait cours dans les milieux militants laïcs et chez les chrétiens engagés dans « la mission ouvrière ». Mais dans l’Eglise, on parlait de façon plus générale, et plus évasive, du « monde ouvrier ».
Cette évolution traduit une perte d’influence des « organisations ouvrières » que les médias appellent les « centrales syndicales », sans doute pour souligner leur caractère bureaucratique et leur fonction de producteurs d’idéologie ; cette perte d’influence entraînant inévitablement une baisse de la « conscience de classe » de celles et ceux qu’on appelait les « travailleurs ». Cela vient, en partie, du fait que, n’étant plus formés et encadrés par les organisations ouvrières, ces travailleurs ont perdu progressivement leur « conscience de classe », c'est-à-dire selon Marx, leur identité de membre d’une « classe » de la société qui est définie par sa place inférieure dans les rapports économiques, politiques et sociaux.
Ce changement dans les mots employés traduit aussi une tendance générale à l’euphémisation, c'est-à-dire une tendance à utiliser des expressions détournées qui visent à adoucir le côté trop dur de la réalité ; par exemple, au lieu d’appeler un chat, un chat, on parlera de « modération salariale » pour expliquer que les salaires ne bougent pas, ou encore de « centre de rétention » pour expliquer à l’immigré « sans papiers » qu’il va aller en taule !
Evidemment, cette euphémisation n’est pas neutre : elle traduit une volonté des dirigeants, et des médias qui commentent leurs paroles et leurs actes, d’adoucir la brutalité des décisions politiques qu’ils font subir au peuple et d’endormir toute tentative de réaction collective. Pour y parvenir, ils affirment leur désir de « faire de la pédagogie » qui est, rappelons-le, la science de l’éducation des enfants : c’est dire le peu de considération accordée à ce peuple qu’on cherche à maintenir dans un statut de mineur social.
De quoi parle t-on exactement ?
Le mot « populaire », désigne ce qui appartient au peuple : la qualité première qu’on reconnaît au peuple, c’est le « bon sens ». On l’a vu encore récemment dans son refus d’avaler la pilule de la réforme des retraites ! « Populaire », c’est aussi ce qui concerne le peuple ou qui est issu du peuple ; par exemple, on parle de « gouvernement populaire ».
Mais ce mot est quelquefois teinté d’un certain mépris : est « populaire » ce qui est fait pour le peuple, c'est-à-dire ce qui est jugé conforme aux goûts de la population la moins cultivée ; par exemple, on parle de « roman populaire », en pensant à ce qu’on trouve dans les halls de gare, par opposition à la littérature « savante ». On peut penser à la réflexion de Patrick Le Lay, directeur des productions de TF 1, répondant à une critique sur la nullité de ses programmes : « les gens aiment les choses populaires. Le soir ils rentrent fatigués chez eux ; alors il faut les détendre sans leur prendre la tête avec des choses trop culturelles… ».
Ce mot s’emploie aussi pour désigner une expression employée principalement par les gens du peuple, et peu en usage dans les beaux quartiers ; par exemple, une « tournure populaire », comme le désormais célèbre « Casse-toi, pauv’ con ! ». Comme quoi, on peut avoir beaucoup d’argent et de relations, mais rester très « populaire » dans sa manière d’être.
Le mot « Peuple », désigne un ensemble de personnes réuni par l’appartenance à une société, une culture, une patrie communes, des institutions politiques, parlant en général la même langue et habitant le même territoire. Par exemple : le Peuple Français. Le peuple est, avec le territoire et l’organisation politique, l’un des trois éléments constitutifs de l’Etat.
Peuple désigne aussi le plus grand nombre, la masse des gens, des vrais gens, par opposition à ceux qui s’en distinguent par leur niveau social, culturel ou financier, par opposition aux classes possédantes, à la bourgeoisie. Ainsi, on parlera d’un « homme issu du peuple » ou, en parlant des couches les plus modestes de la population, on parlera du « petit peuple ».
Plutôt que de « milieux populaires », l’histoire et la sociologie préfèrent parler de « classes populaires ». Appliqué à l’étude de la société, le mot « classe » est une notion ambiguë qui désigne un groupe social, non institutionnalisé, non structuré, unie par un mode de vie, des valeurs et un sentiment d’appartenance commun.
Le critère le plus souvent retenu est celui du niveau des revenus, alors qu’il n’est pas le seul, ce qui fait des classes populaires des classes « déshéritées », au bas de l’échelle sociale.
Ce critère n’est pas le seul. C’est pourquoi le sociologue Pierre Bourdieu parlait d’une catégorie sociale à « géométrie variable », suivant les critères qui sont pris en compte pour la définir. La difficulté de la définition des classes tient aussi aux enjeux et aux luttes de classement qui sous-tendent ce qu’on dit sur elles.
Le concept de classe populaire n’est donc pas neutre et permet de mettre en lumière les oppositions du monde social, car « les classes sociales ne se définissent que de manière antagoniste, les unes par rapport aux autres : dominés/dominants, exploités/exploiteurs, vendeurs de force de travail/acheteurs ». (Henri Rey - Des classes populaires (presque) invisibles./ La France invisible - La Découverte, Paris 2006.) Ce concept met l’accent sur la permanence de la division sociale et insiste sur l’importance des inégalités, des écarts, de la distance qui séparent les catégories modestes des autres groupes sociaux qui sont à la fois plus riches, mieux instruits, mieux reconnus et mieux intégrés socialement. L’emploi de l’expression « classe populaire » combine donc quatre échelles de valeurs : l’échelle de la richesse économique, celle des savoirs, celle de l’évaluation symbolique et celle de l’intégration sociale.
La réalité de cette classe populaire et des valeurs qui la portent s’exprime dans le combat qu’elle mène à certains moments privilégiés, comme le vaste mouvement que nous venons de vivre en octobre dernier contre la réforme des retraites. Qu’est-ce que ce mouvement a révélé ?
Tout d’abord une colère profonde qui a mobilisé l’ensemble des catégories qui composent le peuple de France ; une colère qui pose brutalement les questions essentielles que les politiques ne se posent plus : Pour quoi travaillons-nous ? Qu’est-ce que c’est que vivre ?
Le mot d’ordre : « Tous ensemble, oui ! », exprime le sens profond de la politique, telle que la comprend et la veut le peuple, c'est-à-dire le désir de vivre ensemble plutôt que de mourir chacun dans la guerre du tous contre tous.
A ce peuple, qui demande une concertation et qui exprime un refus massif de la politique libérale du gouvernement, on a répondu par le mépris et par la force. Le sentiment d’injustice, de se faire voler le fruit de leur travail s’est exprimé dans une dénonciation radicale du choix de société fait par le gouvernement.
Si la réalité politique du peuple ressurgit, c’est parce qu’il est le contrepoison à une nouvelle prolétarisation qui conduit à la précarisation de tous et à une déréglementation généralisée. C’est la réaction salutaire d’un peuple qui refuse de se laisser défaire par l’argent, en refusant de devenir une masse assistée et sans dignité.
La classe populaire lutte et résiste par tous les moyens dont elle dispose pour ne pas devenir, comme le dit le sociologue R. Castel, une population « désaffiliée », c'est-à-dire des gens qui ne sentent plus les enfants de la République, des gens qui ne se sentent plus compris par les pouvoirs publics, des gens qui ne votent plus parce qu’ils ne se sentent plus représentés par les élus (plus de 50 % d’abstention dans nos cités de Bobigny, et près de 70 % dans certains quartiers de Clichy sous Bois). D’où la rage avec laquelle les Français se sont opposés au projet de loi sur la retraite ; comme le disait un manifestant de rencontre : « La retraite à 60 ans, c’est notre seul patrimoine ; alors il est hors de question qu’on nous le pique ! ».
La classe populaire, c’est un peu comme la banlieue de la République ; c’est cette part de la population française qui n’est pas maître de son destin, trop éloignée du centre pour prendre part aux décisions, mais trop près pour ne pas en subir l’influence.
Ma mission de pasteur dans ce paysage
Alors, quelle est ma place de pasteur dans ce paysage qui, je le rappelle, à Bobigny est composé presque uniquement de cités, avec quatre communautés chrétiennes sur la ville ?
* Les cités ne sont pas simplement des décors, mais des cadres de vie, des lieux d’humanisation et de socialisation où des hommes et des femmes cherchent à grandir en humanité. La foi peut s’y proposer au cœur des efforts que font les gens pour gérer leur vie ensemble et apprendre à devenir plus humains dans ce qu’ils créent ensemble. Par exemple, Geneviève qui a participé à la naissance de la régie de quartier et qui y a rencontré d’autres chrétiens qui lui ont proposé de venir à une rencontre élargie d’ACO.
* L’Eglise vit sa mission en rejoignant ceux qui cherchent des modes de relations nouveaux dans les situations difficiles. Par exemple, les groupes de quartier, qui avaient démarré au moment de l’Avent autour de St Paul, ont voulu continuer leurs échanges en invitant d’autres gens. Dans la foulée de la visite pastorale de notre évêque dans les cités, une rencontre diocésaine de tous ces groupes de quartier vient d’avoir lieu pour échanger leurs découvertes.
* Il y a toutes les occasions de rencontrer les gens, à partir de demandes paroissiales habituelles, bien sûr, mais aussi dans le cadre des associations comme les Femmes Relais, le club de prévention ou tous ceux qui se rassemblent autour du « comité d’éthique » de l’hôpital Avicenne. Ce comité vient de proposer une journée de réflexion sur le thème : Soigner ou prendre soin ?
En parlant, en cherchant ensemble des solutions, plusieurs choses me frappent dont souffrent les gens de nos banlieues, c’est :
- La mauvaise image de soi parce qu’on ne « réussit » pas selon les critères de la société dominante. Les médias nous renvoient cette image dégradée de nous-mêmes, au point que nous finissons par l’intégrer dans notre représentation de nous-mêmes, des autres, de nos quartiers. Au départ, on n’a pas confiance en soi, ni dans les autres ; on craint leur jugement, on n’ose pas s’affirmer, sinon dans des moments de colère incontrôlée. Et peu à peu, quand on trouve un lieu où parler, on se découvre et on s’aperçoit qu’on pourrait faire des choses ensemble
- Le manque de politique : il n’y a pas de projet politique pour nous orienter vers un avenir crédible, pour assurer un véritable emploi aux jeunes. Trop peu de militants présents dans nos quartiers, qui habitent sur place, qui vivent avec les gens, les écoutent, les aident à prendre leurs désirs pour la réalité et à s’organiser. Les associations ont un mal fou à vivre et à se renouveler avec les jeunes. Du coup, il n’y pas d’utopie mobilisatrice, pas de projet collectif, pas de rêve. Or les gens ont besoin de comprendre, d’analyser politiquement leur situation de relégation. Il faudrait les aider à donner une cohérence politique aux problèmes posés et aux solutions envisagées, apprendre à nommer les causes par leur nom et à donner un sens, un but constructif à leur révolte.
Le défi qui est lancé à ceux qui vivent en cité, c’est d’apprendre à vivre ensemble. Vivre ensemble, ce n’est pas naturel, ce n’est pas inné, surtout quand on vient de pays si différents. C’est comme la solidarité, ça s’apprend, ça se cultive, comme le club des « Chercheurs du bonheur » qui ont réalisé en carton la tour de l’Illustration qui domine leur quartier, pour y inscrire toutes les solidarités qu’ils ont découvertes dans leur école. La solidarité, ça s’entretient et ça progresse quand ça s’inscrit dans une structure collective appropriée, comme l’association de parents d’élèves que M.Line a démarrée avec José dans l’école de leurs enfants.
Pourtant l’indifférence grandit et la tolérance s’élargit quand chacun fait ce qui lui plaît, tout en se défendant de juger le comportement des autres. L’interpellation mutuelle et la référence à des règles morales communes disparaissent dans la culture urbaine : alors, on s’en remet à des indignations passagères et on n’ose plus rêver de solidarité ou d’action collective à plus long terme. On vit l’instant présent et on veut tout, tout de suite.
Cette crise des relations provoque une atomisation des individus, source d’une profonde insécurité et d’un isolement qui engendrent un mal de vivre, et qui coupe les ailes à ceux qui auraient envie de réagir autrement, de proposer quelque chose. Il faut souvent beaucoup de temps, beaucoup d’échanges, pour surmonter ce découragement et entrer dans un projet qu’on va construire à plusieurs.
Tous ces éléments se croisent, s’enchevêtrent et rendent très complexe cette réalité des cités, qui ne sont jamais uniquement des cités-dortoirs, mais qui sont le terrain sur lequel vit et grandit ce peuple que Dieu veut rassembler.
Cela me demande, comme prêtre avec les autres acteurs pastoraux, d’accepter cette complexité, en nous efforçant, les uns par les autres, d’être vigilants et ouverts pour accueillir, discerner et comprendre ce qui se vit. C’est l’attitude première à avoir pour celui qui cherche à y vivre la mission de l’Eglise. Il faut souvent être des écoutants de la vie, dans toute sa complexité, pour devenir des proposants de la foi crédibles.
Cela nous demande aussi d’inventer pour offrir des lieux de partage, aussi près des gens que possible, pour les inviter à partager leurs soucis, leurs joies, leurs inquiétudes et leurs espoirs, comme dit Vatican II, et les aider à découvrir les « signes des temps ». Cet effort est difficile, mais il est formidablement ressourçant car nous découvrons combien les personnes ont besoin de parler, de se dire, mais aussi d’entendre les autres, de se construire dans le dialogue qui leur fait si souvent défaut.
Dans nos banlieues, la parole populaire se donne à celui qui sait l’écouter. Cette parole qui dit toujours beaucoup plus que ce qu’elle énonce. Elle raconte une manière d’être au monde : comment relever la tête et faire fi de l’ordre établi, comment être solidaire au ras des pâquerettes, comment se débrouiller pour trouver ses propres sources de joie. Cette parole dit que le fait de ne pas être riche, ça n’oblige pas à baisser la tête. Elle étonne parce qu’elle sait dire quelque chose d’essentiel et qui paraît inattendu, comme la beauté du monde, la force d’une poignée de mains, la magie de la cité quand on sait y vivre ensemble. L’accueil et la convivialité qu’on rencontre dans la classe populaire favorisent ce genre de rencontre simple, où « l’autre » trouve enfin sa place pour se donner avec ses mots et son vrai visage.
Le droit de dire ses émotions est important car elles disent la joie et la souffrance, le plaisir et le mal-être. L’inventaire en est infini : l’exil, le sentiment religieux, la couleur de la peau, la langue, l’accent, les goûts, les résistances et les luttes prennent, peu à peu, tellement d’importance. Mais nous vivons dans une société qui laisse peu de place à la parole vraie des « gens de peu ». Pourtant la convivialité et le respect, permettent à chacun de dépasser sa pudeur pour dire cette parole retenue et qui attend d’éclore.
Lui donner une visibilité, une expression et une reconnaissance, c’est déjà une façon d’agir au présent. Offrir ces lieux d’échange, donner la parole à tous, c’est pour moi un des services essentiels que l’Eglise peut rendre aujourd’hui à la classe populaire. Car c’est permettre aux gens, tout en partageant ce qu’ils ont sur le cœur, de se mettre en mouvement ensemble, de développer leur humanité et, peut être un jour, de pouvoir vivre une rencontre vraie avec le Père qui nous dit à chacun : « Tu es mon fils (ou ma fille) bien aimé(e) ; aujourd’hui je t’ai engendré(e) ».
Jean-Claude D’Arcier - mai 2011