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Visionnaire de l'invisible
La littérature

‘La liberté d’abord’
Petr Kolar
Editions Cesta, Tchéquie

 

Le courage de choisir


Dans un livre publié en français et intitulé ‘La liberté d’abord’ (Editions Cesta, Tchéquie) Petr Kolar nous partage son itinéraire de prêtre. Jeune, il fuit en Autriche après l’invasion de son pays par les russes en 1968. Il entre alors dans la compagnie de Jésus. Il fait ses études dans ce pays puis en France et aux Etats-Unis. Il est ensuite affecté au Centre Sèvres à Paris et reçoit comme ministère l’aumônerie de la communauté thèque à Paris. En 1990, après la chute du mur de Berlin, il rentre à Prague et travaille à la radio nationale. Il est donc bien placé pour réfléchir aux rapports de l’Eglise au passé douloureux avec l’Etat et aux problèmes qui se posent aux chrétiens dans un pays déchristianisé et marqué par l’histoire de communisme.

Le père Kolar est toujours resté attaché à son pays et à au milieu ouvrier dont il est issu. Il est aussi profondément marqué par son expérience personnelle. Trouvant qu’un certain nombre de prêtres séculiers  marqués par l’épreuve du communisme, ne quittent guère l’espace sacré de leur église, il choisi la vie religieuse pour pouvoir aller planter sa tente là où vit son peuple.

Le père Kolbar pense qu’il est important de tenir compte de l’histoire pour déterminer lucidement une pastorale. La monarchie austro-hongroise a fait de l’Eglise tchèque un instrument d’éducation de la population. Les prêtres qui étaient payés par l’état étaient souvent perçus comme des fonctionnaires. Lors de son séjour à Rome, le père découvre le même risque pour les prêtres formés dans la ville sainte. Il trouve que les diverses universités catholiques ‘forment plutôt des futurs cadres de l’administration que des chercheurs en théologie ou en philosophie’. Pour lui, l’Eglise - institution a la tentation de vouloir durer en s’appuyant sur des gestionnaires et non sur des figures prophétiques avec leur esprit critique et indépendant. Des problèmes entre l’Etat et l’Eglise surgissent actuellement en Tchéquie : les défenseurs de la tradition, cessant d’être un signe de la foi qui pose questions sans cesse, ont comme priorité de récupérer les biens de l’Eglise confisqués durant le régime communiste. ‘La religion, la piété ne rassurent-elles pas en se fixant dans un lieu sacré ?’ 

L’Eglise qui est en Tchéquie a connu, durant le régime communiste, un courant souterrain. ‘Des hommes et des femmes exerçant une profession, évangélisaient par leur présence dans beaucoup de lieux où les officiels ne pouvaient guère apparaître. Cette partie non - officielle de l’Eglise avait ses prêtres et évêques dont certains étaient mariés.’ Cette expérience a marqué profondément le peuple et les prêtres. L’Eglise en a retenu une grande leçon pastorale : Quand elle chemine avec le peuple, il lui faut du courage, n’ayant pas peur de s’engager dans des sentiers non battus. Il lui faut alors se débarrasser de l’image de la sainteté comme perfection sans fautes. Il lui faut former des chrétiens libres, capables de prendre des initiatives selon leur conscience éclairée, capable de prendre des décisions selon leurs convictions profondes. ‘C’est pourquoi l’uniforme va bien aux soldats mais ne convient pas à l’Eglise ni à toute la société.’

L’auteur insiste sur une évolution culturelle actuelle. L’humanité apprend difficilement aujourd’hui à respecter les cultures et les civilisations diverses. Force est de reconnaître que l’inculturation, option pastorale commandée par l’évolution de la société,  ne ressemble pas aux aventures des missionnaires envoyés dans des terres inconnues. L’inculturation suppose un travail plus patient et plus long car elle dépend des personnes évangélisées et non uniquement des évangélisateurs. ‘Contrairement à ce qu’on dit parfois, il n’existe pas de ‘transmission de la foi’. Les chrétiens peuvent ouvrir l’accès à la parole de Dieu telle qu’elle est transmise dans l’Ecriture mais la suite leur échappe…’

R P



 

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Illustration de © Robert de Quentin