Visionnaire de l'invisible
La littérature
Jésus Avenir de l'homme
Angelo Scola
(Salvator- 2012)
Un parcours de vie chrétienne ?
Angelo Scola, cardinal archevêque de Milan, publie un livre sur Jésus qui est pour lui, l’avenir de l’homme. Jésus est Dieu fait homme qui se donne à l’humanité en respectant profondément sa liberté. Jésus est signe d’espérance pour l’homme car ce que l’homme désire au plus intime de lui s’est réalisé en Jésus. Il est d’autant plus signe d’espérance que l’humanité du XXI e siècle baigne dans un climat nihiliste. Bien des signes de ce nihilisme détruisent actuellement l’humanité : celui qui est libre peut détruire, au nom de sa liberté, tous les liens; au lieu de chercher un sens à la vie, on substitue un élan pour se faire plaisir; l’individualisme fait perdre le sens et la place de l’autre; l’homme contemporain a perdu le sens du travail et est sur la défensive devant la dure réalité de la vie du monde… Mais « Le monde – implicitement ou explicitement - crie toujours son besoin d’être sauvé. » (p.176)
Pour Angelo Scola, Jésus-Christ n’est ni une fable, ni un mythe, ni un fait passé. Au contraire, le disciple de Jésus a un rapport de contemporanéité avec les Christ en méditant sa parole, en l’accueillant dans les sacrements et en servant la justice par amour de l’humanité.
Pour que l’humanité retrouve le chemin de la vie, Angelo Scola propose au lecteur d’aborder les questions qui travaillent l’homme d’aujourd’hui sous le regard pénétrant et lucide de Jésus. C’est ainsi que sont abordés la recherche de liberté, le besoin de bonheur, la tendresse de Dieu face au péché, la vie morale.
En lisant cet ouvrage, une question finit par s’imposer : est-ce en peignant le monde d’aujourd’hui uniquement en noir que l’on peut découvrir que la lumière luit dans nos ténèbres ? Jésus est cette lumière car non seulement il n’a pas éteint les flammes que font briller les hommes de bonne volonté mais il les a mis sur un boisseau. N’a-t-il pas aidé ses disciples à regarder la Samarie, pays non fréquentable, avec des yeux neufs : « Vous pensez que la moisson sera dans quatre mois… Regarder avec les yeux de mon Père : elle est prête… » ? Jésus n’a jamais fermé les yeux devant une mèche qui fume encore.
Le lecteur peut même être surpris par certains faits relatés par l’auteur. Prenons un exemple cité page 66 : « Je rencontre deux jeunes qui, à l’école, avant les cours, ouvrent le livre des Heures plutôt que de parler de football, je suis intrigué : ‘D’où vient une telle humanité ? Une telle humanité m’intéresse !’ et je décide de les suivre. » On peut parler de football avec beaucoup d’humanité et prier sans servir la justice dans sa classe.
Février 2013, R.P.