Visionnaire de l'invisible
La littérature
Le mal et la lumière
Pensées pour penser, I
Adolphe Gesché
(Cerf - 2003)
L’humanité est confrontée au mal à l’état pur
Ce qui se vit actuellement au Moyen-Orient confronte l’humanité au mal à l’état pur. C’est bien le signe que ce n’est pas ‘le diable’ qui commet le mal mais c’est nous, les hommes. Mais le mal ne triomphe pas qu’au Moyen-Orient.
Le pape François a décrit le mal dont souffre notre société lors de sa rencontre avec les participants à la rencontre mondiale des mouvements populaires le28 octobre 2014 : « Un système économique centré sur le dieu argent a aussi besoin de saccager la nature, piller la nature pour soutenir le rythme frénétique de consommation qui est le sien. Le changement climatique, la perte de la biodiversité, la déforestation ont déjà montré leurs effets dévastateurs dans les grandes catastrophes auxquelles nous assistons, et ceux qui souffrent le plus ce sont vous, les humbles, qui vivez près des côtes dans des habitations précaires et qui êtes si vulnérables économiquement pour perdre tout face à une catastrophe naturelle. Frères et sœurs : la création n’est pas une propriété dont nous pourrions disposer selon notre plaisir : et encore moins une propriété seulement de quelques-uns. La création est un don, c’est un cadeau, un don merveilleux que Dieu nous a donné pour que nous en prenions soin et l’utilisions au bénéfice de tous, toujours avec respect et gratitude. »
De son côté, David Graeber, docteur de l’université de Chicago, anthropologue définit l’homme du début du 21ème siècle comme celui qui réduit sa nature à son intérêt égoïste et au désir frénétique de consommation.
L’apôtre Paul, dans l’épître aux Romains (chap. 8), va encore plus loin : l’homme est devenu esclave de lui-même, esclavage qui le conduit à la mort.
Saint Augustin avait fait réfléchir ses contemporains en écrivant que Dieu n’intervient pas contre le mal mais Il a fait don aux hommes de son Esprit-Saint pour qu’ils respectent la création et la vie humaine.
Chacun d’entre nous doit lutter pour que des informations tendancieuses, les conversations que nous avons avec nos connaissances, notre vision que nous avons de ceux et celles qui nous sont étrangers… ne soufflent pas sur notre envie de diaboliser les autres et de nous rendre aveugles du mal qui est en chacun de nous.
Le mal, surtout à l’état pur reste un mystère.
Si nous sentons le besoin de réfléchir à ce mystère, nous vous recommandons le livre d’Adolphe Gesché ‘Le mal et la lumière’. Le vœu de l’auteur est d’avoir écrit non pas un livre qui présente une synthèse mais un livre « où le lecteur peut circuler libre dans sa propre réflexion parce qu’il s’agira d’un recueil de courtes pensées, réflexions et citations qui permettent, par leur visitation souvent impromptue, de reconstruire soi-même ce que l’on cherche à penser. »
C’est un livre que l’on peut ouvrir dans le transport en commun ou quand on a une minute de libre. On est alors ‘visité’ par un auteur qui a réfléchit au mystère du mal qui va nous provoquer à réfléchir par nous-mêmes.
Décembre 2014 - R. Pousseur