Visionnaire de l'invisible
La littérature
Daodejing - Canon de la voie et de la vertu
Laozi - Lao-Tseu
(Desclée de Brouwer - 2014)
La pensée taoïste chinoise selon Lao-Tseu
Daodejing est le texte fondateur de la pensée taoïste chinoise. Il date de l’époque où les féodaux ont usurpé l’autorité royale (476 – 221), époque où tout espoir de restauration s’était évanoui. Pourtant, pour les sages chinois, la Voie de l’avenir reste ouverte. Ils pensent que la vie humaine ne pourra prendre de sens qu’inscrite dans la dynamique fondamentale du cosmos car le ciel et l’Homme ne font qu’un. Laozi enseigne que le Sage doit décider d’agir en laissant agir la spontanéité des êtres et non en restant prisonnier des tabous.
En lisant les quelques extraits de Daodejing, on découvre que chacun a en lui le même trésor caché que nos ancêtres. La sagesse est un bien précieux que tout être humain possède. En lisant ce que le sage Laozi a légué à l’humanité il y a plus de 2500 ans, on découvre que la sagesse humaine n’a pas fait de progrès. Mais aujourd’hui, la sagesse n’est plus un point de repère car dans notre civilisation de consommation et d’individualisme, beaucoup ne prennent plus le temps d’entrer en eux-mêmes et d’écouter sa voix intérieure, celle de la sagesse. Aussi, ne faut-il pas s’étonner que notre monde manque d’humanité.
- « Parce que ils ne sont pas nés pour eux-mêmes, par conséquent ils peuvent accéder à l’immortalité. » (Chap. 7)
- « Celui qui prend soin de son corps pour l’univers, on peut lui confier l’univers. » (Chap. 13)
- « La Bonté suprême est semblable à l’eau. L’eau bienfaisante favorise les dix mille êtres sans se mettre en compétition. » (Chap. 8)
- « Créer et élever, mais sans posséder… Voilà cde qu’on appelle la Vertu obscure. » (Chap. 10)
- « Ce que l’on regarde sans voir est appelé l’Invisible
Ce que l’on écoute sans entendre, est appelé l’Inaudible
Ce l’on recherche sans obtenir, est appelé l’Imperceptible… » (Chap. 14)
- « Rejoindre ses racines s’appelle la quiétude, la quiétude s’appelle le retour à sa propre nature. Le retour à sa propre nature s’appelle le Constant, comprendre le Constant s’appelle l’illumination. » (Chap. 19)
- « Le monde est un récipient sacré, on ne peut s’en emparer, on ne peut se l’approprier. Qui s’en empare le ruinera, qui s’en approprie le perdra. » (Chap. 29)
- « Là où l’armée se trouve, poussent les broussailles. » (Chap. 30)
- « Ciel et terre s’unissent pour faire descendre des rosées douces. » (Chap. 32)
- « La prévision, illusion du Dao, représente le commencement de la bêtise. » (Chap. 38)
- « Plus on va loin, moins on sait. Ainsi, le Sage comprend sans se déplacer. Il perçoit sans regarder, il accomplit sans agir. » (Chap. 47)
Janvier 2015 - R. Pousseur