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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Nous irons tous au paradis
Marie Balmary - Daniel Marguerat
(Albin Michel - 2012)

 

Irons-nous tous au paradis ?


        Aujourd’hui, la mort frappe à notre porte et fait parler d’elle dans les médias. Elle provoque les Hommes à s’interroger sur le sens qu’ils donnent à leur vie alors que notre culture occidentale fait tout pour que la mort ne soit pas un sujet de réflexion car la mort pose la question qui taraude les Hommes de toute culture : La mort est-elle un passage vers un au-delà mystérieux ? Est-elle  une étape à franchir vers un jugement ?  « Si nous vivons sans la mort, nous n’avons plus lieu de nous poser la question de l’après-mort. » (Balmary p 49)

Pour Marie Balmary, psychanalyste et Daniel Marguerat, théologien la réponse à  questions peuvent être source de vie ou de mort. Aussi, ils n’ont pas hésité à réfléchir aux textes bibliques qui parlent en apparence du jugement dernier en termes terriblement sévères. Grâce à leur dialogue passionnant, une autre interprétation se fait jour, à tel point qu’ils n’ont pas hésité à intitulé leur livre par cette affirmation : Nous irons tous au paradis’ Le jugement dernier en question.

D’après les auteurs, la perspective du jugement peut donner sens à notre vie. Cela dépend en grande partie de l’idée que nous nous faisons de Dieu et de l’idée que nous nus faisons du jugement de Dieu sur notre vie.

Dans les livres de la Bible, la vision du jugement de Dieu sur les hommes a évolué. La cohabitation du mal est du bien est en chaque homme. Le bon et le méchant est la marque de la condition humaine. La pensée juive décrit le jugement dernier en termes qui font peur car il présente Dieu comme un juge qui n’hésite pas à envoyer dans le feu les pécheurs.

Jésus n’a pas la même vision du jugement dernier que Jean baptiste. Ce denier  annonce la colère de Dieu tandis que Jésus  met en avant non seulement un Dieu de l’accueil et de la compassion mais aussi un Dieu lucide sur le comportement des hommes. Jésus ouvre la voie de l’amour de soi et de tous les autres. Evacuer de sa conscience la question du jugement de Dieu sur la vie peut avoir des conséquences dramatiques et pour les croyants et pour l’humanité.  « Privé de son exigence de vérité, Dieu ne serait que le produit fade d’une religiosité bonbon. » (Marguerat p 23)

Sur le chemin de Damas, Paul a fait l’expérience de Dieu en la personne de Jésus. Dans sa lettre aux romains, il partage son expérience en annonçant que Dieu accorde sa grâce gratuitement à ceux et celles qui ont confiance en lui. (Rom 3,20)  L’exigence de la vérité n’est pas pour autant effacée quand Paul écrit que seul l’amour aura le dernier mot.

Enfin, les auteurs de l’évangile de Jean (écrit à la fin du 1r siècle) se demandent comment parler du jugement à son époque alors que les autres évangélistes en avait parlé selon la longue tradition juive : le feu de l’enfer, les damnés et ceux qui entrent dans la joie de Dieu :: « Dieu n’a pas envoyé son fils dans le monde pour le juger mais pour que  le monde soit sauvé par lui. Qui croit en lui n’est pas jugé; qui ne croit pas en lui est déjà jugé parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » (3, 17-18)

Tout au long de ce livre, Marie Balmary et Daniel Marguerat entame un dialogue autour de plusieurs  questions sur le jugement dernier : « Si l’accueil que Dieu réserve à l’homme est inconditionnel, quelle place aurait encore l’idée d’un jugement final ? » (p219) Quand on pense au jugement dernier, faut-il s’attendre à passer devant un Dieu sympathique ou un juge impitoyable ? Faudra t-il choisir entre un Dieu sauveur ou un Dieu juge ?  La fonction de juge est-elle incompatible avec le rôle de sauveur ? Ces questions ne sont pas réservées à une élite intellectuelle mais chacun devrait prendre du temps pour y réfléchir car au jugement dernier, nos actes seront jugés selon notre attitude vis-à-vis des autres. La seule question qui nous sera posée au tribunal divin sera : avons-nous été humains durant notre vie ?

Si nous ne prenons pas au sérieux ces questions, nous risquons de devenir des Hommes qui ont la prétention d’avoir le dernier mot. « L’espérance du Jugement délivre du crime de se vouloir pur. » (Marguerat p 91) Se proclamer pur ou dénoncer l’impureté des autres est se prendre pour Dieu, autrement dit, c’est légitimer la tyrannie.

La croyance au jugement dernier se nourrit d’une protestation contre le mal.  Croire au jugement est entrer en résistance.

 

Avril 2015 - R. Pousseur 

 

 

 

 

 

 

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