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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Humain
Monique Atlan et Roger-pol Droit
(Flammarion - 2012)

 

L’homme est une étape non pas vers le surhumain
mais vers quelque chose de plus intensément lui-même

 

     Les questions que se posent Monique, journaliste et productrice de programme à France 2 et Atlan  Roger-Pol Droit, chercheur en philosophie au C.N.R.S. et enseignant à Sciences – Po Paris illustrent l’urgence non seulement de se les poser mais de partir à la rencontre de ceux et celles qui y réfléchissent : l’impossible d’hier est-il devenu le possible d’aujourd’hui ?  Produire des cellules artificielles, recomposer l’A.D.N., transformer nos cerveaux en machine artificielle, voir nos pensées sur un écran, réparer nos corps à l’infini jusqu’à repousser la maladie, la vieillesse… ?

          « L’homme est le seul des vivants à se construire, à se confronter à ce vide qui le constitue, et à devoir y inscrire, à mesure, une histoire que nul ne connaît, et surtout pas lui-même, avant qu’il ne l’invente. » (p10) Parmi les vivants, l’Homme est le seul qui se demande un jour ce qu’il est. Ou bien on le considère que l’homme est un animal comme un autre  ou bien on le considère qu’il a une nature et une identité propre. Avant, on définissait l’homme par les activités centrales de l’âme qui sont prendre la parole, penser, ressentir, vouloir, respecter sa morale, avoir la sagesse… son intériorité… Aujourd’hui, on le définit par son corps avec lequel on peut s’arranger pour qu’il reste un corps de bien-être,  à tel point que certains philosophes pensent que le grand chantier du 21ème siècle est de changer la vie. Certains pensent même que la science va pouvoir réaliser ce que l’on disait impossible. Mais pour changer la vie demande comment on situe l’Homme dans la nature. Les penseurs humanistes  sont indispensables car il est dangereux de faire de la science sans savoir ce que les hommes en feront. La maîtrise scientifique risque de faire oublier que l’Homme reste un être limité dans sa nature et reste un mystère.

Certains voit l’avenir venir d’en bas : grâce à des robots microscopiques, l’Homme peut devenir résistant aux virus, augmenter sa mémoire démultiplier sa vision, voir sa vie prolongée, transformer sa manière de travailler… Chacun va pouvoir avoir l’apparence qu’il souhaite, devenir le corps qu’il souhaite, le corps perçu comme matériau à travailler, œuvre à construire. Cette évolution sera maquée par l’essor du matérialisme et de l’individualisme.

On parle d’une ‘rupture anthropologique’, le rapport que chacun a avec lui-même, son corps, ses relations aux autres, à la nature. Un simple exemple : on envisage autrement la vie quand on vit plus longtemps. On modifie le désir d’avoir un enfant avec la procréation médicale assistée…

          Monique Atlan  et Roger-Pol Droit ont « arpenté des territoires composés d’interrogations, d’idées en mouvement, d’incertitudes, parfois de vertiges, mais aussi de vraies nouveautés et de nombreuses dissonances. » (p 517)
Ils terminent cette enquête passionnante en donnant la parole à Christian Jambet, philosophe et entre autres, professeur de ‘khâgne’ et Remi Braque, professeur de philosophie arabe et médiévale. Pour ces experts, l’homme est une étape non pas vers le surhumain mais vers quelque chose de plus intensément lui-même. L’homme sera toujours en train d’intensifier son acte d’existence si il a la sagesse de discerner ce qui est acceptable et inacceptable pour l’humanité et la terre.

Il faut admettre une transcendance ou quelque chose qui ne dépend pas de nous. Si le ciel est vide, qu’est-ce que voudra dire aimer la vie ? Si cette transcendance dépend de notre décision, cela ne fait rien avancer. Il faut aussi se demander de quel modèle du divin nous nous nourrissons. Un Dieu en croix ne fait pas rêver et est moins attirant du bel Apollon. 

 

 

Décembre 2015 - R. Pousseur 

 

 

 

 

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