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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Comment les rabbins font les enfants
Delphine Horvilleur
(Grasset - 2012)

 

Que transmettre à nos enfants et comment ?

 

     A l’heure des replis communautaires et la quête de sa propre identité, que signifie appartenir au peuple hébreu ? Qu’est ce que les parents juifs sont appelés à transmettre à leurs enfants ? Ces questions ne traversent pas seulement les parents de religion juive. Tous les parents, quelque soient leur culture et religion sont amenés un jour à se les poser.

          La réflexion du Rabbin Delphine Horvilleur dans Comment les rabbins font les enfants  sera précieuse pour tous car la culture actuelle privilégie le principe pour les enfants de se libérer du carcan que sa naissance lui impose. Or, nul ne peut se développer sans ancrages culturels, qu’ils soient sensoriels, linguistiques ou relationnels. « Sans ancrage, l’enfant qui se développe n’a pas d’avenir. Il doit savoir dire ‘nous’ avant de pouvoir dire ‘je’.» (p 13) Mais il faut en même temps ajouter que trop appartenir condamne à ne jamais devenir soi. Mais pour devenir ‘soi’, il faut avoir conscience du sens que l’on veut donner à sa vie. Un proverbe arabe dit avec sagesse que les fils ressemblent plus à leur temps qu’à leur père. L’héritage n’est pas une fatalité.

Le livre de la Genèse, au chapitre 2,24, illustre cette réflexion sur l’identité : est-elle figée ou source de création ?  : Abraham a pris la route que son père a commencé à prendre mais la poursuivra autrement. Un des auteurs de ce livre raconte que le père d’Abraham quitta avec son fils Ur en Chaldée pour se rendre au pays de Canaan. Mais ils n’allèrent que jusqu’à Haran. Quand Dieu demanda à Abram de quitter ses parents et de se mettre en route vers le pays qu’il lui indiquera, Abram reprit la route vers Canaan mais avec dans le cœur et la tête une richesse qui a complètement change sa vie et celle de sa famille : la promesse que son Dieu en qui il faisait totalement confiance fera route avec lui. L’Hébreu est celui qui trace une voie inédite tout en poursuivant le chemin emprunté par ses ancêtres.

          Des rabbins ont interprété le séjour du peuple hébreu en Egypte par une image étonnante. Ce peuple est arrivé en Egypte à quelques uns et est devenu dans ce pays un peuple trop nombreux aux yeux du pouvoir égyptien. Il en a fait un peuple d’esclaves, un peuple prisonnier dans le ventre de leur mère, l’Egypte. Dieu est intervenu comme une sage-femme pour mettre au monde ce peuple. La Bile hébraïque en considérant l’Egypte comme étant la matrice du peuple élu. Ce peuple croyant au Dieu unique doit sa naissance à un peuple idolâtre. Sans mise au monde, l’avenir n’existe pas.  Dans le livre des Nombres, l’auteur met dans la bouche de Moïse ces paroles qu’il adresse à Dieu : « Ce n’est pas moi qui ai porté ce peuple et qui l’ai mis au monde, et pourtant tu m’ordonnes de le prendre dans mes bras comme un nourrice prend un bébé… »  Cf. le livre des Nombre, chapitre  11.

          Le Rabbin Delphine Horvilleur définit en ces termes l’identité juive : « Un Hébreu est un être embryonnaire, un individu en devenir, celui qui n’est pas encore advenu mais qui pourrait être s’il s’engage dans une traversée, depuis ses terres de naissance vers un ailleurs … Il est ce qui pourrait naître de lui. » (p 150) .

 

 

Décembre 2015 - R. Pousseur 

 

 

 

 

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