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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Décadence fin de siècle
Michel Winock
(Gallimard - 2017)

 

Nous ne sommes pas les premiers
à être plongé dans une crise sociétale

 

Décadence fin de siècle de Michel Winock

Michel Winock, historien, décrit la fin d’un siècle marquée par une période pénétrée par le sentiment de décadence. La révolution industrielle a précipité la destruction de la société rurale et a mis fin à la famille patriarcale. Les découvertes scientifiques ont sapé les dogmes de la religion. Les sciences et l’industrie ont accouché d’une nouvelle société et ont fait émergé une nouvelle classe sociale. L’Eglise a perdu son rôle tutélaire sur la société mais le recul religieux généralisé est masqué par des intellectuels profondément croyants. La place nouvelle de la femme menace l’ordre traditionnel de la famille. Le pouvoir des syndicats et autres associations influentes hantent les couches supérieures de la société. On compte plus d’un million d’étrangers aussi un cri s’élève dans le pays : ‘Fermons les frontières !’ Le socle des certitudes sur lesquelles était fixée la bonne santé de la société s’effondre. Beaucoup de citoyens ont la nostalgie de l’ancien monde. La drogue, l’adultère, l’onanisme, la prostitution, l’homosexualité, l’efféminement des hommes et la virilisation des femmes apparaissent comme les symptômes d’une dégénérescence physique des français.

La race française est malade.

              L’historien ne décrit pas la société française de la fin du vingtième siècle mais celle de la fin du dix neuvième. Nous ne sommes pas les premiers à être plongé dans une crise sociétale. En lisant cette histoire de la fin d’un siècle meurtri par de décadence,  il est instructif d’étudier les réactions de l’Eglise qui peuvent se résumer en quelques mots : « En remettant en cause l’unité de la foi chrétienne, la révolution de 1789 brisait le ciment social, pervertissait les mœurs portait atteinte  à la structure familiale par l’institution du divorce, encourageait l’insubordination et la révolte. » (p 9) En 2018, nous vivons aussi une crise de société. Le pape ouvre une autre voie : ‘Aimez lucidement le monde d’aujourd’hui.’ 

 

 

Mars 2018 - R. Pousseur 

 

 

 

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