Visionnaire de l'invisible
La littérature
Bernadertte celle qui a vu
Alain Vircondelet
Desclée de BNrouwer - 2002)
Posséder une image de Bernadette
était une manière de rejoindre l'essentiel
Les pèlerins parmi nous qui sont attachés à Lourdes seront surpris par ce livre sur les photos Bernadette, celle qui a vu. En lisant les commentaires que fait Alain Vircondelet qui enseigne la littérature à l’institut catholique de Paris, on se demande pourquoi cet auteur s’est passionné pour les photos de Bernadette, celle qui s’ouvre à l’invisible.
Ces photos ont été prises entre 1861 et 1868. Bernadette a accepté de faire la pose uniquement par obéissance à l’évêque. L’auteur aide le lecteur à regarder les détails et à les interpréter. Alain Vircondelet pense que la plupart des photographes n’ont jamais réussi à transmettre sur une photo ‘une jeune fille qui a vu’. « La sainte pose parce qu’on l’exige mais tout en elle s’y refuse et l’accable. » (p 22) La hiérarchie lui a demandé de na jamais parler des apparitions et en même temps elle a du se soumettre à une exhibition publique en prenant des poses exigées par le photographe. « Ce n’était pas moindre défi des photographes, celui de dépasser le modèle et de rejoindre l’essentiel qui n’est pas visible justement. Ce n’était pas la moindre tâche que d’approcher l’invisible. » (p. 108)
« Que la curiosité et l’esprit d’entreprise aient présidé aux diverses campagnes de photographies ne fait aucun doute. Bernadette était une magnifique occasion pour servir à établir un pèlerinage, à bâtir la basilique que l’afflux des visiteurs appelait… Posséder une image de la voyante était une manière de l’approcher de près… » p. 43
N’est-ce pas le défi lancé aux photographes contemporains ?
Mars 2018 - R. Pousseur