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Visionnaire de l'invisible
La littérature

De l'âme
François Cheng
(Desclée de Brouwer - 2016)

 

Notre foi interrogée par les mutations culturelles

 

De l'âme

     François Cheng a reçu une lettre d’une amie plus de trente ans après leur rencontre. Elle lui demande de lui parler de l’âme. Elle lui fait cette demande car c’est sur le tard qu’elle découvre une âme en elle. François Cheng a longuement gardé sur lui cette lettre. Il reconnaît que lui aussi a pensé à son âme mais il a vite étouffé sa réflexion car il ne voulait pas paraître ridicule. Finalement, il va écrire à son amie sept lettres qui traitent de l’âme. Il est difficile de présenter ce livre car ces sept messages provoquent le lecteur à réfléchir sur sa propre vie. Ce livre étant tellement riche, que les internautes veuillent m’excuser car ce qui est retenu dans cette recension n’est que ce qui m’a touché personnellement.

Aujourd’hui, parler de l’âme est rétrograde, ringard comme les religions.  Ce qui vient de l’âme est aujourd’hui secondaire, voire obsolète. Et pourtant chacun à sa vie intérieure, son intimité. Tous ont pour trait commun l’ardent amour de la vie. « Aujourd’hui, l’homme moderne est cet être revenu de tout, fier de ne croire à rien d’autre qu’à son propre pouvoir. Une confuse volonté de puissance le pousse à n’obéir à ses seuls désirs, à dominer la nature à sa guise, à ne reconnaître aucune référence qui déborderait sa vision unidimensionnelle et close. » (p 130) Il est de bon ton de ne jurer que par l’esprit qui  permet de penser, de raisonner, de concevoir, d’organiser, de réaliser, de savoir, de communiquer par un échange. L’esprit a un caractère général et a la capacité de comprendre et de rationaliser sa vie. L’esprit se développe dans un environnement culturel. On peut aussi le rendre prisonnier d’une idéologie figée ou des valeurs réductionnistes. « Une vérité nous saute aux yeux : la vraie vie ne se limite pas aux savoirs portant sur le comment des choses, savoirs dont le mérite est certain ; elle dans le désir même que chacun porte à la Vie, désir d’une vie ouverte en communion avec d’autres vies, dans une commune Présence où tout fait signe, tout prend sens. (p77)

Dans la vie courante, l’âme transparaît dans le regard et s’exprime par la voix. Sans âme, le corps n’est pas animé; sans corps, l’âme n’est pas incarnée. L’âme en nous permet de désirer, de ressentir, de nous émouvoir, de résonner, de conserver mémoire même enfouie, de communier par affect ou par amour, l’intelligence du cœur. L’âme fait de nous un être original ouvert à l’humanité, au cosmos et à l’indicible. L’âme est une étrange présence cachée. L’âme est une puissance qui nous permet de renaître, de nous renouveler. L’âme nous sollicite à créer du beau en utilisant de la matière, en faisant chanter l’invisible comme la poésie, en s’exprimant le bouillonnement intérieur  par les créations artistiques.

La vie humaine s’accompagne du désir de beau à partir de là, tout devient ouvert mais aussi mystérieux que la lumière, la beauté, l’amour.  « La beauté de la vie est un don précieux qui demande à être chéri, révèle, transfiguré, porté au plus haut degré de sa capacité de communion. » (p74) L’art pariétal nous a appris que de tous temps, l’homme a créé des chefs d’œuvre indépassables. Il en est de même pour les amoureux qui font l’expérience que chacun d’eux est unique et uni. Cette richesse humaine ne sont-elles pas le signe que l’âme est une force mystérieuse en l’homme ? « Au fond de notre être, nous savons que notre être… implique toujours un élan vers une possibilité d’être plus élevé. » (p 25)

Si notre époque prenait au sérieux cette vérité que nous rappelle l’auteur : l’homme est composé d’un corps, d’un esprit et d’une âme, nous appréhenderons la mondialisation autrement. François Cheng, membre de l’Académie Française, est chinois naturalisé français. Aussi, sa réflexion sur l’âme s’est nourrie non seulement de la sagesse chinoise mais aussi celle née en terre occidentale.

L’âme est la source de création : Comme le formule les sages chinois. ‘La vie engendre la vie.’

Pour l’occidental, dans la peinture, les personnages sont mis au premier plan. Dans la peinture classique chinoise, le personnage est petit et perdu au cœur de la nature, comme noyé dans la brume. Le chinois contemple la nature et y pénètre et finalement, se découvre le petit  personnage que l’univers l’accueille.

A propos de la mort, les sages chinois changent ont une vision de la mort que nous, occidentaux : « En Chine, on veille un mort c’est-à-dire une âme. »

       Simone Weil a une autre approche de l’âme qui enrichit notre réflexion sur l’âme : « La foi est l’expérience que l’intelligence est éclairée par l’amour. »

 

Janvier 2017 - R. Pousseur 

 

 

 

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