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Visionnaire de l'invisible
La littérature

'Un évêque en toute bonne foi'
Mgr Francis Deniau
(Fayard - 2011)

 

L'Église confrontée aux réalitées contemporaines

 

Dans ‘Un évêque en toute bonne foi’ paru en 2011 chez Fayard, Monseigneur Francis Deniau, évêque de Nevers, présente sa vision des questions humaines et religieuses que beaucoup se posent aujourd’hui. Les propos de cet évêque sont courageux car notre société est en mutation et que « Nous sommes confrontés à un bouleversement de l’Eglise catholique… et que le christianisme ne se présente pas assez comme une voie spirituelle, ce qu’il est en réalité. » (p.12 et 17)

Il semble que le fil rouge de la réflexion  de l’évêque se trouve  à la page 29 : « Nous avons un souci d’inculturation (c’est-à-dire l’insertion de la foi dans une culture) pour une démarche missionnaire. » Pour faire connaître Jésus, on ne peut pas répéter « des formulations élaborées dans une autre culture et qui ferait de nous des répétiteurs de catéchisme, mais en entrant sans réticence dans les expériences et les cultures d’aujourd’hui. » (p. 198) Pour cela, il faut mettre ses pas dans ceux de Jésus. Combien de fois Jésus s’est adressé à ceux qui l’appelaient au secours en leur disant : « Ta foi… » A sa suite, l’auteur qui a vécu les événements de 68 comme aumônier à Nanterre, a voulu toujours faire confiance à ce qui habite les hommes qui remettaient en question les choix et les habitudes mortifères de la société d’alors.  Reconnaître la foi de l’autre est la porte qui s’ouvre pour l’inculturation. Elle ne peut être qu’enrichissante pour les disciples de Jésus car la pluralité des lectures de l’Evangile élargit, approfondit et renouvelle le lien à Jésus et à l’humanité. L’évêque ne fait que rappeler la Tradition  de l’Eglise, non pas quelques ‘vérités’ figées mais l’accueil toujours nouveau de l’Evangile dans des cultures et des contextes différents… L’auteur rappelle les mots de Paul VI : « Face à des situations aussi variées, il nous est difficile de prononcer une parole unique, comme de proposer une solution qui ait valeur universelle. Telle n’est pas notre ambition ni notre mission. » (p. 185) Aussi, l’Evêque rappelle avec fermeté qu’il revient aux Eglises locales de remplir cette mission d’inculturer l’Evangile dans les cultures contemporaines en prenant des initiatives audacieuses. Comme le souligne l’auteur, les disciples de Jésus et les communautés chrétiennes ne doivent pas avoir peur d’être ‘courageusement libres’.

C’est dans un esprit de ‘liberté courageuse’ que l’évêque aborde les problèmes qui secouent nos contemporains : que ce soit les problèmes qui secouent l’Eglise (La crise des vocations, la baisse de la pratique religieuse, les transformations rapides de la vie des couples, la communion des divorcés remariés, la place des femmes dans l’Eglise…) ou ceux qui ébranlent la vie de la société (l’éthique, les sans papier, les pays émergents…).

Le dernier chapitre aborde l’avenir de l’Eglise. Il est remarquable que l’évêque ne trace pas un portrait de l’Eglise à-venir mais il met courageusement le doigt sur ce qui est à réformer dès aujourd’hui dans la conduite de l’Eglise et dans la vie des communautés chrétiennes. Il le fait à la lumière de l’Evangile. Comme l’écrit le théologien G. Kowalski qui a tant marqué l’évêque : « Ce qui critique l’Eglise, ce n’est pas d’abord le monde extérieur dans lequel elle vit, ce ne sont pas seulement les questions posées par la pensée contemporaine , ce qui critique l’Eglise et la fait avancer, c’est d’abord l’Evangile. » (p. 201)

Certains critiques littéraires qualifient de nostalgiques les écrivains d’un certain âge (qu’ils soient évêques, théologiens, pasteurs, laïcs engagés…) qui réfléchissent sur l’Eglise et son avenir et reprochent à une certaine hiérarchie actuelle de l’Eglise de renier Vatican II. Ce livre courageux qui respire la liberté prouve le contraire. 

 

Août 2011 -  R. P. 

 

 

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