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Visionnaire de l'invisible
La littérature

'Rien ne s’oppose à la nuit'
Delphine de Vigan
(JC Lattès - 2011)

 

Regards sur la famille

 

 

La fille de Lucile veut écrire la vie de sa mère qui constituait pour elle un champ trop vaste, trop sombre, trop désespéré. Elle est comme devant un tableau de Soulages dont le noir avait envahi toute la surface de la toile. Dans la vie de sa mère, sa fille va chercher la lumière secrète venue du noir. « Le noir de Lucile est comme celui du peintre Pierre Soulages. Le noir de Lucile est un Outrenoir, dont la réverbération, les reflets intenses, la lumière mystérieuse, désignent un ailleurs. » (p. 436) Avec beaucoup de lucidité et de tendresse, Delphine de Vigan raconte l’histoire d’une famille nombreuse en s’emparant du dérisoire, du trivial pour tenter de s’élever au-dessus des brouillards. En lisant ce livre, le lecteur est amené à regarder en face les heures sombres de sa propre famille qui reflètent une lumière que l’on ne peut découvrir que dans ce qui ne paraît qu’obscur.

 

 

Différents regards sur l'homme fragile
Le festival de théâtre d’Avignon 2011 a parlé, chanté, joué l’homme touché par ses limites, ses faiblesses. Certaines pièces de théâtre qui mettaient en scène ce regard sombre sur l’homme d’aujourd’hui ouvraient une fenêtre laissant passer quelques traits de lumière. En mettant en scène le regard de l’homme vers l’autre, ces pièces de théâtre délivraient des désirs enfermés, réveillaient une espérance.
La rentrée littéraire 2011 nous offre des romans abordant ce même thème. Voici l'un d'eux parmi une sélection de quatre autres qui exploitent ce même regard sur notre époque, tous écrits par des femmes. Est-ce un signe ?
Il s'agit en plus de celui-ci de 'O solitude', 'La confusion des peines', 'Les heures souterraines'.

 

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