Visionnaire de l'invisible
La littérature
'La confusion des peines'
Laurence Tardieu
(Stock - 2011)
Solitude des êtres
Ce roman poignant raconte les liens qu’essayent de tisser Laurence avec son père qu’elle a admiré jusqu’au jour où il a été condamné à une peine de prison. Son père n’exprime jamais ses sentiments. Elle se butte au même silence de la part de sa mère mais celle-ci finit par exprimer sa tendresse à sa fille en venant l’embrasser une nuit alors qu’elle la croit endormie. Laurence veut sortir de cette prison qu’est cette solitude familiale qui l’étouffe. Pour acquérir la liberté, elle écrit une lettre à son père afin de susciter un échange plein d’affection entre lui toujours si silencieux et elle, assoiffée de dialogue vrai : « Tu fais partie de ces êtres qui sont surtout ce qu’ils ne montrent pas, ce qu’ils ne disent pas, ce qu’ils n’exposent pas… Ce sont, tu le sais, des individus terriblement attirants car face à eux, on n’a qu’une envie : passer de l’autre côté. Du côté de l’ombre, du trouble. Pénétrer les terres secrètes. » (p. 123)
Différents regards sur l'homme fragile
Le festival de théâtre d’Avignon 2011 a parlé, chanté, joué l’homme touché par ses limites, ses faiblesses. Certaines pièces de théâtre qui mettaient en scène ce regard sombre sur l’homme d’aujourd’hui ouvraient une fenêtre laissant passer quelques traits de lumière. En mettant en scène le regard de l’homme vers l’autre, ces pièces de théâtre délivraient des désirs enfermés, réveillaient une espérance.
La rentrée littéraire 2011 nous offre des romans abordant ce même thème. Voici l'un d'eux parmi une sélection de quatre autres qui exploitent ce même regard sur notre époque, tous écrits par des femmes. Est-ce un signe ?
Il s'agit en plus de celui-ci de 'O solitude', 'Rien ne s’oppose à la nuit', 'Les heures souterraines'.