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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Dieu, ma mère et moi
Franz Olivier Giesbert
(Gallimard - 2012)

 

Dieu est une chose trop importante
pour être confié à une seule religion

 

Surtout ne me lisez pas. Je vais vous parler d’un livre peu recommandable… Justement en ce temps de rencontre des cultures et des religions. Le livre de Franz Olivier Giesbert est panthéiste, syncrétiste, bouddhiste, taoïste, soufi et même végétarien ! Dieu, ma mère et moi ! Vous connaissez sans doute ce journaliste qui apparaît parfois à la télévision. Mais il écrit encore mieux qu’il ne parle.

L’auteur évoque sa mère, prof de philo à Evreux, mais surtout il nous parle de Dieu, ça le poursuit durablement et de lui-même en quête de cette rencontre. Il hérite du christianisme de sa mère mais en enfant terrible, il en rajoute ! Moi, ça ne me déplaît pas d’autant qu’il ne nous convie pas à en faire profession de foi.  Quelle culture et quels voyages dans le monde, en passant par les philosophes dont il dégage la substantifique moelle et dans une langue d’une telle clarté que vous avez tout compris ! Il évoque Kant, Descartes, Anselme de Cantorbéry, Pascal, Augustin, S. Wiel, Plotin et même Thérèse de Lisieux et François d’Assise. Il vous laisse croire que vous êtes très intelligent car vous voyagez à l’aise dans cette érudition. Vous le suivez encore quand, mystique il fait l’expérience sensible de Dieu  dans l’évidence de sa présence, avec « un ravissement jubilatoire et un bonheur infini ». Il lit Julien Green, Dostoïevski, Montaigne…Et ça me caresse les narines tant ça me fait plaisir de retrouve ces noms…

Au détour il se laisse toucher par le regard intelligent des bêtes, leur panique et leur douceur même à l’abattoir, c’est pourquoi il est végétarien… Mais il fait offense alors aux épinards et aux carottes (il s’en excuse) car la vie merveilleuse que Dieu dispense, court  partout pour notre joie, une joie pleine comme dit St Anselme. Et le voilà qu’il parle aux arbres, aux chèvres, aux écureuils et aux araignées.

A la fin de l’ouvrage il répond mentalement à sa mère morte depuis longtemps et qui lui reprochait sa foi en gigogne : « Tu vois, je choisis tout ! » Ce n’est quand même pas  St Thérèse qui lui a  soufflé ça ! Ailleurs il avait dit « Dieu est une chose trop importante pour être confié à une seule religion » !

J’ai peur d’avoir enfreint le conseil de l’Eglise, de se méfier du relativisme, mais cette lecture rafraîchissante n’a rien entamé de mon amour  du Christ, alpha et oméga, de la création en genèse.

 

Juin 2012, Denise Métivier

 

 

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