Visionnaire de l'invisible
La littérature
Nouveaux styles d’évangélisation
Enzo Bianchi
(Cerf - 2013 )
Seule une Eglise évangélisée peut évangéliser
Enzo Bianchi, fondateur de la communauté de Bose, appelle l’Eglise à trouver des Nouveaux styles d’évangélisation. Sa réflexion s’appuie essentiellement sur des paroles de Paul VI dans Evangelii muntandi 1975 : « L’évangile doit être proclamé d’abord comme un témoignage. » et sur une extrait d’une conférence de J. Ratzinger sur La nouvelle évangélisation : « Comment peut-on devenir un homme ? C’est la question fondamentale que se pose tout homme. Comment apprend-on l’art de vivre ? Quel est le chemin du bonheur ? Evangéliser veut dire : montrer le chemin, enseigner l’art de vivre. » Et il poursuivra son intervention en soulignant combien Jésus est le chemin de vie.
Le père Enzo Bianchi en tire plusieurs exigences pour les chrétiens :
D’abord que les disciples de Jésus sont appelés à être témoins de l’action de l’Esprit « qui offre à tous d’une façon connue de Dieu, la possibilité d’être associés au mystère pascal. » comme l’a proclamé le Concile Vatican II. Pour être témoin du don de Dieu au monde, le chrétien doit écouter le monde, prêt à se laisser surprendre par l’action de l’Esprit jusqu’à découvrir la Parole de Dieu dans des discours qui peuvent être perçus contre le christianisme. Se laisser toujours surprendre car le pire ennemi est l’indifférence qui croît au fur et à mesure que disparaît la différence. Et cela est valable même pour l’Eglise qui doit accepter les différentes approches du mystère de la Parole fait chair. Pour ne prendre qu’un exemple, en Occident, on proclamera que Dieu s’est fait homme pour nous sauver tandis qu’en Orient, on affirmera que Dieu s‘est fait homme pour que l’homme devienne Dieu.
Autre exigence pour trouver un nouveau style d’évangélisation : dans un monde où les relations passent de plus en plus par des réseaux sociaux, le témoignage ne peut passer que par la présence de témoins vivant dans l’espérance des fins dernières qu’il ne faut pas taire.
L’auteur donne un place primordiale à la liturgie car elle évangélise l’Eglise, la renouvelle continuellement : « Seule une Eglise en état de conversion, en perpétuel mouvement de retour au Seigneur, peut accueillir en elle des hommes et des femmes qui, touchés par l’annonce de l’évangile, répondent à l’appel du Seigneur par toute leur vie. » (p 13)
On peut regretter que l’auteur n’aborde pas la question épineuse du renouvellement du langage et d’une certains façon de célébrer qui ne parle plus à nombre de disciples de Jésus.
Juillet 2013 - Robert Pousseur