Visionnaire de l'invisible
La littérature
Une foi qui agit
Mgr Dubost
(Desclée de Brouwer - 2013 )
Se laisser surprendre par le concile Vatican II
Mgr Dubost, évêque d’Evry-Corbeil, invite le lecteur à se laisser surprendre, quitte à être mal à l’aise, par le concile Vatican II. Ce concile « invite à une véritable bouleversement spirituel et à changer de mode de vie à cause de l’Evangile : pour aimer Dieu, il faut prendre le monde au sérieux ». (p 9) Non seulement le prendre au sérieux mais c’est au cœur de ce monde que le disciple de Jésus va à rencontre de l’Esprit. L’Eglise est appelée à apprendre de la société « puisque l’Esprit Saint peut la devancer dans le cœur des non-chrétiens ! » (p.12) Et l’auteur de citer un extrait de Gaudium et spes : « … nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. »
L’Esprit pousse son Eglise à être prophétique en discernant ce qui va dans le sens voulu par Dieu c’est-à-dire vers l’unité, la paix et la vraie grandeur de l’homme. Pour remplir sa mission, l’Eglise doit entrer en débat avec la société, les hommes et les femmes qui sont en tourment d’infini car pour les ¨Pères, la conscience est un ‘savoir-avec’ Dieu et les autres.
Mgr Dubost aborde ensuite les grands thèmes qui travaillent nos contemporains. Il les éclairent, les approfondissent par les textes du Concile : le mystère de l’homme, ses tristesses et ses angoisses, le monde en mutation, la reconnaissance de l’autre masculin, féminin…
Chaque chapitre se termine par une série de questions pour inviter le lecteur à poursuivre la réflexion, soit seul, soit en groupe.
On peut regretter que ce questionnaire ne soit pas finalement fidèle à l’esprit de la présentation du concile faite par Mgr. Dubost dans cet ouvrage. Pour ne prendre qu’un exemple, il suffit de s’arrêter sur les question qui clôturent le chapitre sur la reconnaissance de l’autre, masculin, féminin : « Que pensez vous des changements de la condition féminine, advenus depuis cinquante ans ? A partir de votre propre expérience, diriez-vous que certains de ces changements ont été bénéfiques, difficiles ? Pourquoi ? etc… » (p 132) Pas une question sur la richesse que peut donner un débat avec les autres sur cette mutation culturelle. Ni aucune question sur ce que l’on peut recevoir des ‘autres’ quand on échange avec eux. Aucune question sur l’expérience spirituelle quand le débat permet de déceler des signes de travail de l’Esprit Saint dans le cœur des ‘autres’.
Le bouleversement spirituel provoqué par ce concile doit aller jusqu’à dans la façon dont on invite au partage, au débat dans l’Eglise.
Septembre 2013 - Robert Pousseur
