Visionnaire de l'invisible
La littérature
Le Roman de Jérusalem
Tania Velmans
(éditions du Rocher - 2013)
Le roman plein de mystères de Jérusalem
Tania Velmans, directrice de recherche au CNRS et ex-directrice des Cahiers archéologiques est l’auteure de ‘Le Roman de Jérusalem’. Dans ce livre passionnant, elle nous invite à prendre l’avion avec elle pour Jérusalem. N’est-on pas amener à penser à cette ville « comme à un nœud qui réunit les fils conducteurs de trois religions et de nombreuses sectes, toutes soucieuses d’entrevoir ce qui, éternellement, se dérobe à l’homme ? … Peu de villes ont été le théâtre d’autant de passions, et très peu ont été autant désirées, conquises, brutalisées, détruites et reconstruites. Des personnages hauts en couleurs y ont vécu ou y sont passés » (p 9 et 11) C’est à Jérusalem que s’est joué le drame de Jésus, un prophète condamné par les autorités religieuses et crucifié par les autorités politiques. Cet homme a posé deux questions qui ont été l’objet de bien des controverses pendant quatre siècles : un homme peut-il se prétendre Dieu et, s’il est Dieu, peut-il mourir ?
En sortant de l’Institut d’Histoire et d’Archéologie de Jérusalem, Tania Velmans, docteur en Histoire de l’art rencontre Raphaël B., israélien, historien et archéologue. Il l’invite à découvrir l’histoire de son peuple en allant visiter les grandes fouilles entreprises dans son pays. Il confie qu’il perdait la foi à mesure qu’il se plongeait dans la philosophie et dans l’histoire des religions. Leur sensibilité culturelle et religieuse bien différente leur donne l’occasion d’avoir des échanges qui enrichissent le récit de l’histoire de cette ville. A partir de cette rencontre et de la visite es lieux emblématiques de Jérusalem, Tania Velmans raconte l’histoire du rayonnement de cette ville au cours des premiers siècles : « Entre le premier millénaire avant notre ère et le VIIe siècle, Jérusalem avait été le lieu de bien des aventures, intellectuelles, spirituelles, révolutionnaires et guerrières. Constamment détruite et reconstruite, elle avait servi de théâtre à des croyances diverses, et résisté à tous ceux qui voulait l’anéantir. L’an 638 lui réservait pourtant une surprise de taille qui aurait pu la faire disparaître ou la réduire à un village, mais au lieu de cela elle sut s’adapter à une situation nouvelle imposée par ses nouveaux maîtres. » (p 225)
Les amoureux de Jérusalem seront heureux de lire le Roman de Jérusalem qui éclaire d’un jour nouveau ce qui se vit aujourd’hui au Moyen Orient.
Mai 2014 – Robert Pousseur