Visionnaire de l'invisible
      La littérature
Vatican II, Dieu merci !
      Jean-Noël Bezançon
      (Bayard - 2012)
    Allez ensemble aux frontières du monde 
    avec le Père Jean-Noël Bezançon

L’invitation du pape François à aller aux frontières du monde rejoindre l’Esprit Saint répandu sur toute chair résonne dans le cœur de bon nombre de disciples de Jésus. Beaucoup d’entre eux ont rempli cette mission avec audace et courage. Nous sommes heureux de présenter ici deux disciples qui ont vécu cette aventure : le Père Jean-Noël Bezançon qui vient de nous quitter et le diacre Jacques Faujour qui a accompagné son curé jusqu’à la fin. Une communion profonde les liait. Jacques a été le photographe du musée Pompidou et a été envoyé dans son monde, le monde des artistes de Créteil pour aider le diocèse à écouter ce que les artistes disaient de l’homme par leurs créations. Un extrait de livre de Jn-N Bezançon exprime ce qui unissait ces deux amis.
     « ‘’Lumen  gentium cum sit Christus’’, ‘’Puisque   le  Christ est la lumière des nations…’’ Nous ne sommes pas envoyés   pour qu’il le  devienne, mais parce qu’il l’est. Le ‘’cum’’   latin, ‘’puisque’’, transposé dans un ‘’donc’’ par certaines traductions    françaises, est essentiel. Il souligne la cause, la source : l’œuvre   du  Christ. ‘’Puisque’’ ’il est acquis depuis Pâques que le Christ est   la lumière,  alors l’Eglise peut l’annoncer avec assurance. C’est   exactement le dynamisme  avec lequel Jésus ressuscité envoyait ses   disciples : ‘’Tout pouvoir m’a  été donné… Donc, allez-y !’’ (Voir   Matthieu 28/19). Ce ‘’donc’’ est  fondamental. C’est parce que le Christ   est Seigneur, Ressuscité, Lumière du monde,  qu’il nous envoie annoncer   à tous cette nouvelle, lumineuse et vitale, nous  sachant devancés par   le Christ lui-même… »
  C’est en ces  termes vigoureux que Jean-Noël Bezançon débutait son livre : Vatican II, Dieu merci ! (p. 18).  C’est cette visée grandiose du Concile, qui cherche à tout   remettre, l’homme et  le monde, sous le regard du Christ, qui a guidée,   et son travail pastoral, et  sa recherche théologique. Depuis   l’incarnation du Fils de Dieu, depuis Pâques,  depuis la Pentecôte, nous   savons que l’Esprit est semé au cœur de l’homme et  que tout ce qui est   vraiment humain porte l’empreinte de Dieu.
                  C’est  cette visée salvatrice qui a illuminé toute la vie de Jean-Noël   et cette même  lumière qui éclairait l’assemblée réunie pour ses   obsèques, le 26 mai 2014 à St  Jacques du Haut-Pas. Nous vous proposons   de lire l’homélie, prononcée par  Jacques Faujour, et la prière   universelle, sous forme d’action de grâce,  exprimée par les différents   groupes qui l’ont entouré.
  Comme    beaucoup de chrétiens, j’ai appris le décès du P. Jean-Noël Bezançon   par la  lecture de l’article de Claire Lesegretain, dans le journal La Croix   du 21 mai 2014. La célébration de son  enterrement, qu’il avait   minutieusement préparée, fut concélébrée à l’église St  Jacques du   Haut-pas avec de nombreux prêtres, plusieurs évêques et une très  grande   assistance. C’est son ami diacre, Jacques Faujour,   qui a prononcé la belle homélie qu’on trouvera dans  ce dossier. C’est   pourquoi j’ai tenu à le rencontrer pour parler avec lui de    Jean-Noël. 
Jean-Claude Faivre d’Arcier
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 Curé   de deux paroisses en Val-de-Marne, Jean-Noël Bezançon est originaire    de Paris, où il a été aumônier de lycée, directeur de l'Œuvre des   Vocations et  collaborateur du secrétariat du Cardinal François Marty,   curé de Notre-Dame  d'Auteuil puis de Saint Jacques-du-Haut-Pas. Il a   enseigné la christologie  pendant dix ans au séminaire Saint-Sulpice à   Issy-les-Moulineaux et, pendant  vingt ans, à la faculté de théologie de   l'Institut catholique de Paris,  notamment comme directeur de   l'Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique  (ISPC).
Curé   de deux paroisses en Val-de-Marne, Jean-Noël Bezançon est originaire    de Paris, où il a été aumônier de lycée, directeur de l'Œuvre des   Vocations et  collaborateur du secrétariat du Cardinal François Marty,   curé de Notre-Dame  d'Auteuil puis de Saint Jacques-du-Haut-Pas. Il a   enseigné la christologie  pendant dix ans au séminaire Saint-Sulpice à   Issy-les-Moulineaux et, pendant  vingt ans, à la faculté de théologie de   l'Institut catholique de Paris,  notamment comme directeur de   l'Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique  (ISPC).
  Parmi ses nombreuses publications, on peut citer : ‘’Le Christ de Dieu ‘’ (1980), ‘’Dieu sauve’’  (1985), ‘’Dieu n'est pas bizarre’’  (1996)‘’,   ‘’Dieu n’est pas solitaire - La Trinité dans la vie  des chrétiens’’  (2000), ‘’Jésus prend la porte’’ (2001), ‘’Un chemin pour aller ensemble au cœur de  la foi’’ (2006), ‘’Jésus et son Dieu,  une catéchèse pour tous’’ (2008) et ‘’Vatican  II, Dieu merci’’ (2012).
  Nous   voici  maintenant, dans la salle d’accueil des paroisses St Nicolas,   Sainte Marie aux  Fleurs à St Maur dans le Val de Marne, où Jean-Noël a   été curé durant ses dix  dernières années. Je laisse la parole à Jacques   Faujour, qui est artiste  photographe et diacre du diocèse de Créteil   habitant sur le territoire de  cette paroisse :
  ‘’En    arrivant ici, Jean-Noël a pris la suite d’une succession de pasteurs   qui  souhaitaient que les chrétiens s’investissent dans l’animation de   leur  paroisse. Il a poursuivi cet effort, avec la conviction que chacun   a quelque  chose à dire, à apporter au travail commun et il s’efforçait   d’aider chacun à  s’exprimer sur ce qu’il pensait. Une des choses qui   m’a marquée chez lui, c’est  le souci de mettre en accord sa vie de   pasteur avec ce qu’il célébrait dans les  sacrements : pour lui, il n’y a   pas de séparation entre la vie de Dieu et  la vie des hommes ; c’est la   même vie, Dieu est au cœur de la vie des  hommes.
Il   avait un  don de discernement pour repérer les petites choses que   chacun a à dire pour  les mettre en valeur ; il savait sauter sur un mot   pour développer tout ce  que ce mot pouvait cacher de richesse, de   résonance avec l’Evangile et la foi.  Il avait les idées claires et une   tête bien faite. Il savait reprendre les mots  forts de chacun pour en   faire son miel : par exemple, la réflexion d’un  enfant à l’enterrement   de son grand-père : ‘’On a planté grand-père !’’ ; il en a fait le titre d’un  livre ‘’On a planté grand-père :  Semailles d’Evangile en bord de Marne’’
  Il   tenait  absolument à rester pasteur pour exercer sa fonction de   théologien. C’était  pour lui la condition pour enraciner son discours,   ses livres, dans la vie  concrète, avec les mots les plus simples   possibles afin d’être compris par  tous. Il avait le sens de la formule,   comme :‘’Jésus est le portrait tout craché de son Père’’ !   Comment  dire mieux à quel point il partage notre humanité ? Jean-Noël   savait  mettre en valeur la vie ordinaire pour dire que Dieu nous y   rejoint. Une année  (c’est toujours Jacques qui parle), j’ai dû faire   une homélie après Noël et  après toutes les fêtes liturgiques qui se   succèdent à cette période, j’avais  commencé par : ‘’Le temps presse…’’.    Jean-Noël a bondi sur cette expression pour développer la profondeur   de la  pensée de Jésus, pressant  ses apôtres de  se mettre au travail :   ‘’La moisson  est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux…’’.
Là-dessus, arrive Désiré, un prêtre étudiant qui a dit, en nous entendant parler de Jean-Noël : ‘’Cet homme-là a été une grâce pour moi’’…
Qu’est-ce que Jean-Noël a apporté, à  ton avis ?
  Il a su nous  « dire » Dieu avec ses mots à lui. Il nous a apporté beaucoup de  clarté par    sa pensée précise, structurée et compréhensible. En travaillant avec   lui, on  avait l’impression d’être intelligent car il savait aider   chacun à donner  l’essentiel. Il donnait envie d’y aller, de se lancer   dans l’aventure. Je pense  à la chanson de Jacques Brel ;  ‘’Dites, si c’était vrai ?...’’ et sa merveilleuse réponse : ‘’Alors sûrement, je dirai oui !’’…
Jean-Noël    apportait ce qu’il était : un homme enthousiaste, qui savait donner   envie  de chercher, qui éclairait ceux qui l’approchaient ou qui le   lisaient, par sa  foi et par sa grande culture qu’il savait utiliser   sans jamais écraser les  autres. Il savait parler avec tout le monde et   mettre les gens en route.
  C’est    Patrick Mercier, un de ses prédécesseurs qui m’a interpellé pour le    diaconat, il y a 20 ans. Il est mort trop  vite, à 50 ans, juste avant   mon ordination. Jean Christophe Bournizeau, décédé  lui aussi cette   année, m’a magnifiquement accompagné dans mes premiers pas.  Puis Jean   Noël est arrivé en 2005. L’art et la foi nous rapprochant, une belle    amitié est née entre notre couple et lui.  Comme je  l’ai dit dans l’article de La Croix :   Il nous parlait de Dieu comme rarement, nous disant  que la vie est un   bonheur et que l’on est aimé, quelle que soit la situation  dans   laquelle on se trouve. Ce bonheur, je l’expérimente avec mon épouse et    avec tous ceux que le Seigneur met sur ma route ; et je sais que   Jean-Noël  continuera à nous accompagner autrement’’.
Jacques Faujour
JC D’Arcier peut vous envoyer par mail l’homélie de J. Faujour et la prière  universelle
Il suffit de le lui demander à l’adresse suivante :   jc.darcier@gmail.com

