Visionnaire de l'invisible
La littérature
L'Islam au feu rouge
Camille Desmoulins
(Le Cerf - 2015)
Que les responsables du culte musulman prennent leur responsabilité et que les pouvoirs publics regardent en face ce qui se passe.
Camille Desmoulins (pseudonyme) réussit à décrire clairement où en sont les relations entre la communauté islamique et l’état français. Ces relations sont complexes car les communautés musulmanes sont très diversifiées. Les frères musulmans sont très présents dans les instances représentatives alors que le recteur de la grande mosquée de Paris qui fait figure de prote parole des musulmans ne l’est pas. Les sunnites n’on pas de ‘clergé’ alors que les chiites en ont. Jusqu’aujourd’hui, cela ne posait guère de question mais depuis l’arrivée de réfugiés musulmans venant du Moyen-Orient où le chiisme est très présent, cela risque de poser de nouvelles questions. Il ne faut pas oublier les conflits d’intérêts autour de ce que rapportent les labels hala, les pèlerinages organises etc… « Sur le plan idéologique, voilà où nous en sommes : plutôt que d’avoir vu surgir un islam des lumières, nous assistons à une revanche des anti-lumières à partir de l’islam. » (p 28)
Pour une présence institutionnelle de l’islam en France, plusieurs questions sont à résoudre :
- Qui nomme les imams en établissant clairement la vision de notre commune humanité qui doit être proclamée et qui jugule les imams ‘autoproclamés ?
- Qui vérifie qu’aucune prescription religieuse afférente à l’univers musulman n’est considérée supérieure à la loi civile ou qui va à l’encontre de la fraternité citoyenne ?
- Comment concevoir une instance musulmane qui représente tous les diversité de la communauté et avec qui la société civile peut dialoguer ?
- L’auteur de cette recension se permet d’ajouter: Prendre conscience en quoi la communauté musulmane installée en France enrichit le peuple de France ?
Comme le souhaite Camille Desmoulins, que les responsables du culte musulman prennent vraiment leur responsabilité et que les pouvoirs publics ne pensent pas que leur paresse bienveillante résoudra les questions que pose la présence vivante d’une communauté musulmane sur leur territoire.
Janvier 2016 - R. Pousseur