Réflexions sur l'Église
Lire le Prologue : L’Église au souffle de l’Esprit Saint
- 7ème lettre -
Tempête sur le Monde
Un virus provoquant une véritable tempête
culturelle et spirituelle
Le pape François pense que depuis des semaines, d’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes :
ces ténèbres se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus.
Comme les disciples de Jésus, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse.
L’évangile de la tempête apaisée
Ce jour là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus dans la barque où il se trouvait, et il y avait d’autres barques avec lui. Survient un grand tourbillon de vent. Les vagues se jetaient sur la barque au point au point que déjà la barque se remplissait. Et Jésus à l’arrière, sur le cousin, dormait. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, cela ne te fait rien, nous périssions ? . Réveillé, Jésus menaça le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Le vent tomba et il se fit un grand calme. Jésus leur dit « Pourquoi avez-vous si peur ? Vous n’avez pas encore de foi ? » Ils furent saisis d’une grande crainte et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il pour que même le vent et la mer lui obéissent ? « (Évangile de Marc 4, 35).
Méditation du Pape François (le 27 mars 2020)
Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque où nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.
« Le soir venu » Ainsi commence l’Évangile que nous avons écouté. Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Évangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.
Il est facile de nous retrouver dans ce récit. Ce qui est difficile, c’est de comprendre le comportement de Jésus. Alors que les disciples sont naturellement inquiets et désespérés, il est à l’arrière, à l’endroit de la barque qui coulera en premier. Et que fait-il ? Malgré tout le bruit, il dort serein, confiant dans le Père – c’est la seule fois où, dans l’Évangile, nous voyons Jésus dormir – Puis, quand il est réveillé, après avoir calmé le vent et les eaux, il s’adresse aux disciples sur un ton de reproche : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » (v. 40).
Cherchons à comprendre. En quoi consiste le manque de foi de la part des disciples, qui s’oppose à la confiance de Jésus ? Ils n’avaient pas cessé de croire en lui. En effet, ils l’invoquent. Mais voyons comment ils l’invoquent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » (v. 38).
Cela ne te fait rien : ils pensent que Jésus se désintéresse d’eux, qu’il ne se soucie pas d’eux.
Entre nous, dans nos familles, l’une des choses qui fait le plus mal, c’est quand nous nous entendons dire : “Tu ne te soucies pas de moi ?”. C’est une phrase qui blesse et déclenche des tempêtes dans le cœur. Cela aura aussi touché Jésus, car lui, plus que personne, tient à nous. En effet, une fois invoqué, il sauve ses disciples découragés.
La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. La tempête démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu’à notre communauté. La tempête révèle toutes les intentions d’“emballer” et d’oublier ce qui a nourri l’âme de nos peuples, toutes ces tentatives d’anesthésier avec des habitudes apparemment “salvatrices”, incapables de faire appel à nos racines et d’évoquer la mémoire de nos anciens, en nous privant ainsi de l’immunité nécessaire pour affronter l’adversité.
La contribution d'un photographe
Comment réagir face aux Tempêtes ?
Le cri.
Un graph en région parisienne, qui fait penser au Cri d'Edvard Munch.
Réalisé en 1998, dans un environnement de banlieue aisée,
Il exprime, plus de vingt ans à l'avance la crainte et la peur.
Nous ne savons pas encore si la pandémie actuelle est une réelle catastrophe,
ou d'un soubresaut précurseur de crises plus graves (ou non).
Mais le Cri des peuples du Monde, est bien présent,
et était déjà là depuis longtemps sans que nous y prenions garde.
La Prière, la Foi
Devant une scène de violence,
le personnage de gauche prêt à asséner des coups vers l'homme accroupi,
voici ce personnage de saint qui s'adresse au ciel.
Il y a sans doute une relation directe entre la statue et la peinture,
(le martyr du tableau, en saint en robe dorée... ?)
mais pour un œil profane ou laïque se posera sans doute la question
de l'utilité de la prière et de la foi face à la violence et aux catastrophes.
Chacun y répondra à sa manière, selon sa sensibilité et ses croyances.
Agir
Une fresque d'ouvriers du début du 20ème siècle,
qui œuvrent à construire la civilisation dans laquelle nous baignons actuellement
avec ses divers désastres.
Ces hommes et la Société d'alors croyaient en la valeur positive de leurs actions.
Cette croyance est en partie remise en cause à présent,
face aux épidémies et aux dérèglements climatiques.
Ceux qui ont la Foi, quelque soient leur religion, prieront,
mais nous devrons aussi essayer de remédier concrètement aux catastrophes
que nous avons nous-même induites.
Apports d’internautes
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