Page de synthèse sur La Foi vécue en Église


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A sa suite, Jésus envoie ses disciples révolutionner le monde


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La Foi vécue en Église


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Foi vécue en Église,
L'Eucharistie

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

10 - Avec l’humanité, l’Esprit Saint enfante un monde nouveau

 

 Prologue
Vers le 1er chapitre
 Vers le 2ème chapitre
 Vers le 3ème chapitre
 Vers le 4ème chapitre
 Vers le 5ème chapitre
 Vers le 6ème chapitre
 Vers le 7ème chapitre
 Vers le 8ème chapitre
 Vers le 9ème chapitre

 

- 2ème partie

      Pour pénétrer dans le mystère de l’Eucharistie, le concile Vatican II nous a indiqué le chemin : insérer notre réflexion sur l’Eucharistie au cœur de l’histoire que Dieu vit avec l’humanité.  En effet, la Bible nous révèle que jamais Dieu n’a abandonné l’humanité, même quand elle vivait des moments de repli sur soi, De la série Métro d'Ekaterine Ginguenéde reniement, de violence, d’injustices, de guerre. Les premiers chapitres de la Bible décrivent les interventions de Dieu pour sauver l’humanité, chaque fois que l’homme se prend pour un dieu, qu’il sème la mort, qu’il veut dominer les autres peuples en effaçant toute différence ou qu’il abîme la nature, Puis, il y a quatre mille ans, Dieu prit la parole pour associer l’homme à son œuvre : ouvrir un avenir plus fort que la mort. Puis, il y a deux mille ans, Jésus, parole de Dieu faite chair, est venu vivre avec l’homme, en témoignant de son amour sans faille même quand l’injustice l’a condamné à mourir sur la croix. Dieu le Père est resté fidèle à son fils bien-aimé en le faisant sortir vivant du tombeau. Le jour de la fête de Pentecôte, Jésus et son Père manifestent leur amour pour l’humanité en répandant l’Esprit d’amour sur les apôtres et sur ‘toute chair’.  Depuis ce don de Dieu à l’humanité, l’Esprit-Saint renouvelle la face de la terre en enfantant, avec tous les hommes de bonne volonté, l’amour qui fait germer la justice et la vérité partout dans le monde et ce, jusqu’à l’avènement de Jésus ‘aux derniers jours’.

 

"Parfois au détour d'une rue, des messages muraux et des œuvres éphémères
nous rappellent la beauté de la création".

Ekatarina Ginguéné

 

- Est-ce pour rester fidèle à cette histoire de Dieu avec les hommes que le célébrant débute la prière eucharistique en priant Dieu le Père de répandre l’Esprit saint sur l’offrande du  pain et du vin ?
- La mère de Jésus a sans doute confié à son fils que, lors de la visite de l’envoyé de Dieu lui demandant d’être mère, elle a fait l’expérience de la puissance créatrice de l’Esprit qui féconde la vie. Jésus avait pleinement conscience du rôle de l’Esprit Saint dans sa vie. L’évangéliste Matthieu décrit ce mystère de la vie de Jésus en citant le prophète Isaïe : « Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui j’ai mis toute ma joie. Je ferai reposer sur lui mon Esprit… il n’éteindra pas la mèche qui fume…» (Mtt 12,18). Du Père, Jésus a reçu la mission d’enfanter avec l’Esprit un monde nouveau qui fasse briller toutes les parcelles de justice, de recherche de vérité et en donnant une dimension universelle et éternelle à tous ces gestes d’amour. Jésus avait donc une relation intime avec l’Esprit Saint car il était pour lui le compagnon qui exprimait l’amour infini du Père, qui le guidait et le soutenait durant toute sa vie. N’a-t-il pas dit à ses disciples que « Le Père vous donne l’Esprit pour que vous veniez à moi. »  (Jn 6,64) 

- Le vrai nom de l’Esprit-Saint ne serait-il pas l’Esprit d’amour qui a la puissance d’enfanter avec les hommes ?
- Vous avez raison bien qu’un seul qualificatif ne puisse exprimer la totalité du mystère de la vie de l’Esprit Saint. Le jour de la Pentecôte, Pierre fait l’expérience que l’Esprit Saint, en faisant descendre un feu d’amour brûlant le cœur des apôtres, enfantait la communauté des disciples de Jésus qui s’appellera l’Eglise. L’Esprit Saint  continue à enfanter avec cette nouvelle communauté des disciples le corps ressuscité de Jésus qu’est l’Eglise. Les apôtres font aussi la découverte que la prophétie de Joël se réalise sous leurs yeux : « Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair. » (Ac 2,17) Les hommes du monde entier, quelle que soit leur culture, leur origine, reçoivent cette langue de feu, non seulement pour se parler mais aussi pour brûler par amour tous les murs qui les empêchent de vivre fraternellement.

L’Esprit engendre-t-il  la vie non seulement avec les hommes mais aussi avec la création tout entière ?
- Certains ont tendance aujourd’hui à  réduire l’action de l’Esprit à un souffle d’amour émotionnel. Le livre de la Sagesse élargit notre vision de l’action de l’Esprit quand il affirme que « L’Esprit du Seigneur remplit la terre et contient l’univers.» (Sg 1,7) Le prophète Daniel quant à lui, appelle la création à célébrer Dieu, que ce soient les vents, les oiseaux, les poissons, les montagnes, les hommes… (cf Dn 3, 32 à 90) Qui ne connaît pas le cantique de François d’Assise ? 

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement messire frère Soleil.
par qui tu nous donnes le jour, la lumière…
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre,
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits,
avec les fleurs diaprées et les herbes...

        De son côté, l’apôtre Paul annonce que l’Esprit agira sur nos corps mortels : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Rom 6,11) Pour Paul, toute la création participe à ce travail d’engendrement : « Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu... Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement. Et non pas elle seule: nous-mêmes qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l'attente de la rédemption de notre corps. »  (Rm 8, 19-23)
Le Père est le géniteur, le Fils est l’’’engendré non pas créé’’ et l’Esprit est la Puissance d’engendrement par amour.

-Et maintenant, si nous revenions au sacrement de l’Eucharistie ?
- Cette réflexion sur l’Esprit Saint au cœur de la création et de l’histoire de l’humanité nous permet de mieux comprendre la prière que le célébrant adresse au Père : « Père, nous te prions : sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ. » (P.E. 2) Le célébrant prie le Père que l’Esprit ouvre ces offrandes à la présence de Jésus ressuscité. Le Christ ne s’enferme dans le pain et le vin, mais le pain et le vin se sont ouverts à la présence du Christ à tel point que « en devenant mystérieusement le Corps et le Sang du Christ, les signes du pain et du vin continuent à signifier aussi la bonté de la création. » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n°1333).
Grâce à l’Esprit qui sanctifie le pain et le vin, ‘fruits de la création et du travail des hommes’, toute la création participe déjà à la résurrection de Jésus, qui se manifestera pleinement le jour du retour de Jésus.

Comme l’humanité ne fait qu’un avec le cosmos, l’Eucharistie illumine et donne sens à notre aventure humaine : la vie que nous aurons engendré durant notre séjour sur cette terre, la peine, les soucis, la lutte pour que la dignité de chacun soit préservée dans toute la vie et l’épanouissement que nous avons de collaborer avec les autres, l’attention que nous avons porté à notre corps et à celui des autres… sont appelés à s’ouvrir au Christ ressuscité au point de ne faire plus qu’un avec lui. La communion au corps et au sang du Christ prend alors tout son sens.

 


 

Contribution de M.-M. Jaubert

« J'ai beaucoup aimé ce texte, d'autant que pour nous les laïcs, l'Esprit Saint est sans toute un peu le mal connu des trois personnes. J'ai beaucoup aimé en particulier la fin du 2e paragraphe: "Jésus avait une relation intime avec l'Esprit Saint car il était pour lui le compagnon qui exprimait l'amour infini du Père qui le guidait." Penser que Jésus
nous ouvre, par son esprit à cette relation d'amour c'est inouï. J'ai aussi beaucoup aimé toute la réflexion autour de l'Esprit dans l'Eucharistie: Par l'Esprit, c'est toute notre vie qui est contenue dans le pain et le vin et accède dés à présent à la vie nouvelle. J'ai aussi bien aimé, même si je suis loin de comprendre toutes les perspectives que cela ouvre, cette idée que l'Eucharistie illumine toute la vie et tout le cosmos qui prennent sens par elle. A la fin, l'expression "l'épanouissement que nous avons de collaborer avec les autres" me paraît en-deça de la réalité. C'est beaucoup plus fort qu'une collaboration, ce qui nous est demandé de vivre avec autrui; il s'agit petit à petit, par la grâce de l'Esprit de devenir de vrais frères, quelques soient les divergences et les antagonismes. Seul l'Esprit du Seigneur peut effectivement réaliser cela en nous... Jusqu'à ne plus faire qu'un seul corps. La recherche de l'ACI de cette année, nous a poussés à réfléchir à cela : faire corps, être en communion, qu'est-ce que cela signifie dans nos vies?
Enfin il me semble que vous ne parlez pas d'un fait, pour moi très important car je le vérifie chaque jour: c'est l'Esprit qui, en moi, petit à petit, jour après jour, si je laisse la porte ouverte, m'apprends à connaître un peu mieux qui est Dieu. Ce n'est pas une connaissance intellectuelle mais une connaissance vécue, je ne sais pas comment nommer cela, une connaissance qui est en même temps une expérience d'une relation. Cela me fait penser à l'amour physique entre les époux: l'expérience vécue approfondit toujours un peu plus la
connaissance et l'amour que l'on a pour l'autre... »


 

 

Juillet 2014 - Ekaterina Ginguené, Marie-Madeleine Jaubert,  Jean-Claude Faivre d’Arcier, R. Pousseur

 


 

 Prologue
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