Page de synthèse sur La Foi vécue en Église


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Jésus invite ses  disciples à sa table et à marcher à son  rythme


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L’acte de foi proclamé durant la célébration de l’Eucharistie






Livres sur
La Foi vécue en Église


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Foi vécue en Église,
L'Eucharistie

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

5 - Maintenant, c’est le temps de Dieu 

 

 Prologue
Vers le 1er chapitre
 Vers le 2ème chapitre
 Vers le 3ème chapitre
 Vers le 4ème chapitre

 Vers le 6ème chapitre
 Vers le 7ème chapitre
 Vers le 8ème chapitre
 Vers le 9ème chapitre
 Vers le 10ème chapitre

 

Nous allons nous inspirer du rythme de la liturgie de la messe pour poursuivre notre recherche sur le mystère de l’Eucharistie. La célébration commence par inviter chaque fidèle qui compose l’assemblée à reconnaître publiquement qu’elle est partie prenante du mal qui détruit l’humanité et la création.  Comme membre de cette assemblée, de ce peuple, chacun est appelé à demander pardon à Dieu et à ses frères et sœurs. Cette démarche est une porte d’entrée dans le mystère de Jésus qui va se révéler dans la célébration de l’Eucharistie. 

- La célébration commence bien tristement et se reconnaître pécheur publiquement n’est pas dans l’air du temps. Ce n’est pas étonnant que la messe attire peu de monde.

- Vous avez raison de faire cette remarque. Mais on ne peut pas faire abstraction des aspects, à la fois dramatiques et fraternels, de la vie du monde  quand on se rend à l’invitation de Jésus-Christ, lui ‘’qui a tant aimé le monde’’. A la suite de Jésus, la liturgie nous entraîne plus loin qu’une simple reconnaissance du mal qui agit dans le cœur de chacun. Après avoir été baptisé par Jean et avoir entendu son Père lui dire qu’il est son fils bien-aimé, Jésus laisse derrière lui la vie ordinaire qu’il a vécue durant trente ans pour se retirer dans le désert. Là, il rentre en lui-même par la prière et réfléchit à la mission que son Père lui a confiée. Ce temps de silence et de nudité dans le désert devient pour Jésus un temps de combat spirituel contre la mal qu’il devra vaincre. Ce mal multiforme, il l’a déjà rencontré durant sa vie ordinaire : il porte les noms de ‘pouvoir’ pour dominer, d’‘abondance’ pour ne dépendre de personne, d’‘invulnérabilité’ méprisant toute fragilité, et d’image d’un Dieu dominant par sa puissance. Il faut aussi préciser que, du temps de Jésus, la tradition percevait la maladie et la mort comme l’oeuvre du mal.  Jésus a combattu ce mal afin d’être totalement libre pour exprimer son amour, source de vérité et de justice.

- Réaction de Marie Madeleine Jaubert : Il me semble que reconnaître la part de mal qui est en nous et auquel nous collaborons, c'est un premier pas, mais un pas indispensable pour se mettre dans une attitude d'accueil, de réception ; il s'agit de déblayer le terrain pour laisser un peu de place aux autres et au Seigneur. Reconnaissant cela,  on se situe en lien avec tous ceux qui commettent le mal dans le monde : si nous commençons à accepter de nous reconnaître pécheurs pour recevoir le pardon de Jésus, on permet eu Seigneur d'agir et peut-être, d'autres aussi pourront commencer la même démarche.
Discutant du péché et de la confession avec des amis incroyants qui en pensaient beaucoup de mal : attitude négative, culpabilisation des gens, etc..., j'ai été frappée de ce qu'ils disaient : n'avoir besoin d'aucun pardon. S'ils devaient aller se confesser, il faudrait qu'ils inventent des péchés. Apparemment, ils avaient le sentiment de n'en commettre aucun. Cette attitude m'a beaucoup troublée car j'ai eu l'impression, qu'ainsi ils fermaient la porte à toute espèce de questionnement, de recherche qui aurait pu leur permettre de rencontrer celui qui frappe à la porte.

Probablement cela vient-il de ce que nous ont appris à juste titre les sciences humaines et le poids insupportable d'une culpabilisation excessive dont a sûrement usé l'Eglise pour avoir du pouvoir sur les âmes. Mais du coup, on aboutit à un aveuglement inverse.


 

Jésus, par Vincent Gayet - Comment Jésus a-t-il vaincu le mal ?

- Cette lutte contre le mal est au cœur de la mission de Jésus. Il a guéri nombre de malades qui ont eu foi en lui en leur donnant la force de vivre debout. Prenons un seul exemple des guérisons de Jésus pour ne pas confondre son action avec celle d’un guérisseur. En accueillant un paralysé, porté par ses amis qui ont creusé un trou dans le plafond pour le déposer à ses pieds, Jésus va révéler la nature de son combat. Pour la comprendre, il est bon de se rappeler que c’est le grand prêtre de Jérusalem  qui prie Dieu en sacrifiant des animaux pour obtenir le pardon des péchés du peuple. Le peuple sait que ces sacrifices d’animaux sont une prière pour obtenir de Dieu le pardon, mais aussi que Dieu seul peut effacer leurs fautes et qu’il en prend l’initiative quand il estime qu’est venu le temps du pardon.  Or dans Mc 2, 1-12, Jésus, ayant admiré la foi des amis du paralysé, adresse la parole à ce dernier en lui disant « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Il exprime son amour pour ce pécheur en l’appelant ‘son fils’. Jésus reflète ainsi le visage de Dieu qui s’est révélé tout au long de l’histoire du peuple hébreu, un Dieu miséricordieux et fidèle à son peuple qu’il aime d’un amour éternel. L’évangéliste Jean, qui a bien connu Jésus, ira plus profond encore en affirmant que ‘Dieu est amour’. Quand Dieu pardonne, il ne donne pas un peu de son amour mais Il se donne Lui-même tout entier, il fait don de son être au pécheur.

En entendant ces paroles, des scribes raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés sinon Dieu seul. » Les scribes avaient de quoi sursauter en entendant Jésus car, par la seule puissance de sa parole, il pose un acte que Dieu seul peut accomplir. Et les scribes ne peuvent pas ne pas penser au récit de la création qui raconte que Dieu a créé le monde uniquement par la puissance créatrice de sa parole.  Le pardon donné par Jésus serait-il donc un geste divin de recréation ?

 

- Mais le mal règne encore aujourd’hui et ne semble pas prêt de s’éteindre.

- Pour répondre à votre remarque, il faut ajouter ce qui suit : Quand Jésus prononce ces paroles de pardon, le peuple ne voit rien changer : le paralytique reste couché. C’est en recréant le cœur de l’homme que Jésus combat le mal, en le rendant pauvre, c'est-à-dire accueillant et ouvert à l’inattendu de la vie.

Les paroles de Jésus changent le regard de la foule sur ce paralytique : Cet homme n’est plus seulement un malade mais maintenant, aux yeux de tous, il est un pécheur pardonné, aimé de Dieu.

Les paroles de Jésus non seulement redonnent vie au cœur blessé mais elles peuvent aussi devenir créatrices d’une vie nouvelle. Jésus dit au paralysé de se remettre debout, de prendre son grabat et de rentrer chez lui. Jésus le provoque ainsi à participer à sa propre renaissance : il lui faut maintenant reconstruire sa vie, renouer des liens nouveaux avec ceux ou celles qu’il a blessés en tant que pécheur, retrouver la confiance, être fidèle à sa conscience délivrée du poids de son passé ou de sa culpabilité … « Heureux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur » chante le psaume  83. Le paralytique a reçu de Jésus la force de renaître.

En luttant contre le mal par le pardon, par le don de son être qui n’est qu’amour et en l’appelant à vivre debout, Jésus lui a ouvert un avenir tout autre qu’il doit maintenant construire. C’est sans doute cela vivre le temps de Dieu.

Commencer la célébration en reconnaissant qu’on est pécheur c’est reconnaître qu’on vit dans le temps de Dieu, le temps de la renaissance du cœur, le temps de la germination de la justice,  le temps de l’amour.

On est disciple de Jésus, non seulement en venant le dimanche à la messe, mais aussi en combattant le mal qui ravage notre monde et cela, en union intime avec Jésus, avec ses disciples et avec tous les hommes et femmes de bonne volonté. Thérèse de l’enfant Jésus en est une impressionnante illustration. 

Thérèse de Lisieux (1873 – 1895) a vécu dans un siècle en pleine mutation. Pour donner un exemple des bouleversements de son époque, remarquons que, rien qu’en France, durant les 25 dernières années du XIXe siècle, ses contemporains ont inventé le téléphone, le phonographe, l’ascenseur électrique, les cachets vendus en pharmacie, découvert le vaccin, le bacille de la tuberculose, les rayons X, inventé le moteur à explosion, la mitrailleuse… Cette époque extraordinaire voit aussi une jeune carmélite inventer la ‘petite voie’ qui indique à l’homme comment refléter dans sa vie l’amour de Jésus.
Thérèse traduit sa rencontre avec Jésus en ces termes : « Tu vis pour moi, caché dans une hostie ».  « Divin Jésus, voilà bien la dernière limite de ton amour. Après avoir rendu visible aux  faibles créatures ta Face adorable…  tu veux te cacher sous un voile plus épais encore que celui de la nature humaine… Mais, Jésus, je vois rayonner dans l’hostie la splendeur de ton visage. »
Sur cette voie, elle est heureuse de rencontrer des saints. C’est l’amour dont les saints ont aimé Jésus et les autres qui l’attire. A leur école, elle n’hésite pas à confier : «  Je désire être sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu, d’être vous-même ma Sainteté. » Pour elle, les saints sont des exemples d’humilité.
        Son amour pour Jésus n’a fait qu’un avec son amour pour l’humanité. « Plus je suis unie à Jésus, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. ». « Devant les plaies de Jésus… la soif des âmes était entrée dans mon cœur… ». En aimant ainsi, elle pense qu’elle enfante celles et ceux pour lesquels elle prie, elle devient « mère des âmes. »
        Sa science de l’amour, comme l’a proclamé Jean-Paul II se résume en ces quelques mots bien simples : « Aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir; alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher. Si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour… C’est la confiance, et rien que la confiance, qui doit nous conduire à l’amour. »

Les citations sont extraites du livre Thérèse de Lisieux ou la brûlure d’amour, paru aux éditions du Cerf.

 

Marie-Madeleine Jaubert  - Jean Claude Faivre d’Arcier - Robert Pousseur

L’article est illustré par une peinture de V. Gayet.

Katia qui traduit les textes sur l’Eucharistie par des photos et Tugdual, son mari, ont la joie de vous annoncer la naissance de Maya.

 


 

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