Page de synthèse sur La Foi vécue en Église


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L’Eucharistie, présence de Jésus au cœur de l’histoire de l’humanité


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Vous ferez cela en mémoire de moi






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La Foi vécue en Église


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Foi vécue en Église,
L'Eucharistie

Texte de référence

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

2- L’Eucharistie et la mémoire de Dieu

 

 Prologue
Vers le 1er chapitre

 Vers le 3ème chapitre
 Vers le 4ème chapitre
 Vers le 5ème chapitre
 Vers le 6ème chapitre
 Vers le 7ème chapitre
 Vers le 8ème chapitre
 Vers le 9ème chapitre
 Vers le 10ème chapitre

 

- Comment arriver à croire que Jésus est présent dans le pain et le vin eucharistiés ? Comment adhérer à une telle vérité non vérifiable ? Est-elle intelligible ?

De la série Métro d'Ekaterine Ginguené - Nous reviendrons plus tard sur la question que posent le pain et le vin consacrés. Au préalable, il nous faut faire une remarque importante sur note culture occidentale. D’après une étude sociologique américaine, plus l’Homme est intelligent, moins il adhère à une croyance religieuse. Mais dans les critères d’intelligence retenus, l’étude américaine n’a retenu ni l’intelligence intuitive, ni l’intelligence émotionnelle. Le théologien indien, R. Panikkar disait que l’Homme moderne manque d’un ‘troisième œil’ pour appréhender la profondeur de la réalité. Pour saisir la réflexion de ce théologien, arrêtons-nous devant une peinture de Van Gogh. Avec un regard scientifique, nous ferons une analyse des matériaux employés par ce peintre. Avec des yeux d’expert, nous pourrons même faire une analyse approfondie de cette peinture. Avec notre troisième œil, un œil sensible à la beauté, à l’émotion, à l’émerveillement et à la confiance, un œil ouvert à l’indicible, nous pourrons être profondément touchés par l’audace créatrice de ce génie, par la représentation tourmentée qu’il donne de la nature, par les couleurs qui chantent la lumière, par le ‘parole’ que nous transmet l’artiste.

 

« Cette photographie m'a été inspirée par plusieurs passages dont celui sur le 3ème œil, la dimension spirituelle de l'Homme, qui lui permet de voir la vie sous un autre éclairage. J'ai pris cette photographie en attendant le métro. Mon appareil photo m'a permis de découvrir mon quotidien sous un nouvel éclairage, de révéler la beauté de ce qui m'entoure, qui ne m'apparaissait pas à première vue".
Ekaterina Ginguené

- L’homme serait-il handicapé sans ce troisième œil ?
- Sans ce troisième œil, nous restons muets face aux interrogations que tout homme finit un jour par se poser. La science ne sait pas répondre à la question : ‘Pourquoi l’univers existe t-il ?’ car la science a besoin de l’univers pour exister. Aujourd’hui, nous savons que la science ne peut prétendre répondre aux questions ultimes de l’homme: « Pourquoi est-ce que je suis né ? En vue de quoi suis-je vivant aujourd’hui ? Où va ce monde que nous transformons ? »

- Jésus, qui a rendu la vue à des aveugles, a promis à ses apôtres de leur envoyer l’Esprit Saint. Est-ce pour nous donner un quatrième œil ? 
- L’Esprit Saint, donne une dimension insoupçonnée et souvent provocante à la vision humaine sur la création et sur Dieu. Eclairant son premier œil sensible à la réalité, l’Esprit de Dieu aide l’Homme à percevoir et à donner du poids à ce qui paraît méprisable et sans importance dans une société qui a tendance à ne peser la valeur des choses qu’à l’aune de leur utilité immédiate ou de l’argent. En purifiant son deuxième œil, il aide l’Homme à comprendre que ce qui est faible au regard du monde porte en lui une force, un appel. Il rappelle que l’humanité a besoin de cette faiblesse apparente pour faire germer la justice. A son troisième œil sensible à l’invisible, l’Esprit donne à l’Homme une force créatrice et audacieuse en découvrant Dieu comme un Père qui nous a confié son Fils pour nous arracher au mal.

- Peut-on comprendre aujourd’hui le message et la vie de Jésus sans nos trois yeux ?
- Il est vrai qu’aujourd’hui, notre culture est façonnée par la volonté d’être chacun maître de sa vie, de son destin. Aujourd’hui, on ne croit qu’à ce que l’on met au monde soi-même. Cette évolution a permis de redécouvrir que tout acte de foi est un acte personnel et pas seulement une valeur transmise par une culture. Si cette autonomie est un véritable progrès humain, elle comporte aussi certaines dérives, comme celle de croire que l’Homme n’est plus un mystère mais qu’il peut être maître non seulement de son être sexué mais aussi de son histoire. Aujourd’hui, certains intellectuels vont jusqu’à penser que l’homme peut faire abstraction de ses racines pour devenir plus humain. Par exemple, voici ce qu’écrit Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale sous la présidence de François Hollande, dans  La Révolution n'est pas terminée, paru au Seuil en 2008 : « La Révolution française est l'irruption dans le temps de quelque chose qui n'appartient pas au temps, c'est un commencement absolu, c'est la présence et l'incarnation d'un sens, d'une régénération et d'une expiation du peuple français. 1789, l'année sans pareille, est celle de l'engendrement par un brusque saut de l'histoire d'un homme nouveau. La révolution est un événement métahistorique, c'est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l'école a un rôle fondamental, puisque l'école doit dépouiller l'enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu'à devenir citoyen. Et c'est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l'école et par l'école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. »

- Est-ce en oubliant ‘totalement le passé’ et en dépouillant ‘l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines’, que l’homme peut faire naître une nouvelle humanité ?
- En arrachant l’homme au mal, en semant l’amour et le pardon dans les enfers des hommes, Jésus n’a pas cherché à faire naître une nouvelle humanité. Jésus donne la force et ouvre un avenir à l’Homme appelé à  ‘renaître’, non pas en effaçant son passé mais en l’assumant en vérité. La mémoire comme ses propres racines sont un outil indispensable et précieux pour trouver les chemins qui font naître un avenir.

-Pouvez-vous en dire un peu plus ?
- L’auteur de la lettre aux Hébreux rappelle aux disciples de Jésus que leur foi en Jésus les engage dans une aventure qu’ils ne maîtriseront pas complètement. Pour ne pas vivre comme une faiblesse de découvrir qu’on ne maîtrise pas tout dans sa vie, il suffit pour eux de faire mémoire de l’aventure de Dieu avec l’humanité : « Par la foi, Abraham obéit à l'appel de partir vers un pays qu'il devait recevoir en héritage, et il partit ne sachant où il allait. Par la foi, il vint séjourner dans la Terre promise comme en un pays étranger, y vivant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse...  Par la foi, Sara, elle aussi, reçut la vertu de concevoir, et cela en dépit de son âge avancé, parce qu'elle estima fidèle celui qui avait promis. C'est bien pour cela que d'un seul homme, et déjà marqué par la mort, naquirent des descendants, comparables par leur nombre aux étoiles du ciel et aux grains de sable sur le rivage de la mer, innombrables... C'est dans la foi qu'ils moururent tous sans avoir reçu l'objet des promesses, mais ils l'ont vu et salué de loin, et ils ont confessé qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre… La foi est le moyen de posséder déjà ce qu’on espère et de connaître les réalités qu’on ne voit pas… » (He 11, 1 et 8-14)

-Tout cela date de deux mille ans. Nous vivons une époque où tout est remis en question, même notre passé. Faut-il continuer à faire mémoire de Jésus quand on lutte pour la vérité, quand on se bat pour  plus de justice, quand, dans notre vie de tous les jours, on essaie de faire en sorte que ce soit l’amour, pouvant aller jusqu’au pardon, qui anime nos pensées et nos actes. Faut-il faire mémoire de Jésus pour prier avec les autres ‘Notre Père’?

- Depuis deux mille ans, les disciples font mémoire de Jésus à la demande de Jésus lui-même. « Faites ceci en mémoire de moi. » leur dit-il à la fin de son dernier repas avec eux. Faire mémoire pour Jésus a une autre signification que simplement se souvenir de lui. Nous consacrerons notre prochaine intervention à cette question.

Novembre 2013   M. M. Jaubert,  Jn-C Faivre d’Arcier et R. Pousseur

 

 

 Prologue
Vers le 1er chapitre

 Vers le 3ème chapitre
 Vers le 4ème chapitre
 Vers le 5ème chapitre
 Vers le 6ème chapitre
 Vers le 7ème chapitre
 Vers le 8ème chapitre
 Vers le 9ème chapitre
 Vers le 10ème chapitre


 

Réaction d'une internaute

J'ai beaucoup aimé les paragraphes sur le 3e oeil car ils me paraissent très vrais. C'est une question que je me pose souvent: comment se fait-il qu'un certain nombre de personnes n'aient pas l'air de l'avoir ou ne l'utilisent pas? Serait-ce qu'ils ont peur? La citation de Vincent Peillon est effectivement ahurissante et sans doute représentative. Je me suis demandé s'il fallait la mettre in extenso dans la mesure où l'ensemble du texte est court. Enfin, vous ne répondez pas à la question initialement posée sur la présence de Jésus dans le pain et le vin? C'est peut-être exprès? Cela va venir?        

 

 


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